Devoir de Philosophie

La liberté est-elle une illusion ?

Publié le 01/02/2004

Extrait du document

illusion
Elle donne à sa vie un sens, son sens, et le désigne comme maître de ses pensées et de ses choix. Elle résulte du désir d'échapper au déterminisme naturel et de construire soi-même son existence.
* Les hommes glissent ainsi du sentiment intérieur de leur liberté, vers l'affirmation de la réalité de cette liberté. Il s'agit proprement d'une illusion car, comme le montre Spinoza dans la lettre 58 à Schuller, la connaissance de leur détermination par des causes extérieures multiples ne suffit pas à lever l'illusion : «Telle est la liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent«. L'illusion persiste, se renforce même, lorsqu'on essaie de la détruire.Tout homme est devant sa liberté comme Christophe Colomb devant les Indes.Cela suffit-il pour autant à remettre en question la liberté humaine? 11. La liberté comme exigence
* Qu'elle soit ou non illusoire, la liberté désigne une notion commune présente en chaque homme. Tout homme, sans exception, a conscience d'être libre.
On a souvent le sentiment que notre liberté n’est pas aussi étendue qu’on le voudrait ; Ainsi la question qui nous demande si notre liberté n’est qu’illusoire semble légitime et on serait tenter d’y répondre affirmativement.
               Cependant, nous sommes nous-mêmes les auteurs de nos décisions et personne ne nous contraint à faire quoi que ce soit la plupart du temps. On peut donc alors soutenir que notre liberté est véritable.
               La part de liberté qui nous est alors disponible n’est pas évidente à définir. En effet, on peut penser que cette liberté n’est qu’une simple impression ou alors qu’elle est bien effective. Au final quel est le véritable degré de notre liberté ? N'est-elle qu'une illusion ?

illusion

« autrement, comme s'il était déterminé intérieurement (par son inconscient, par son corps...) ou extérieurement (parautrui, par la nature...).

Peut-on en ce cas réduire la liberté à une illusion? 1.

La liberté est une illusion. • Dans le chapitre 6 de l'Avenir d'une illusion, Freud distingue nettement l'illusion de l'erreur.

Alors que l'erreurdisparaît une fois que la vérité a été découverte, l'illusion, elle, résiste.

Car elle est sous-tendue par la force dudésir humain.

Christophe Colomb était ainsi dans l'illusion et non dans l'erreur lorsqu'il a découvert l'Amérique.

Car ilétait tellement persuadé d'être arrivé aux Indes, que lui montrer le contraire n'aurait servi à rien.

Or, il en va demême pour la liberté. • D'une part en effet, les hommes désirent ardemment être libres.

C'est même un des désirs les plus pressants de lapensée philosophique depuis son origine grecque.

Car la liberté distingue l'homme des autres animaux.

Elle donne àsa vie un sens, son sens, et le désigne comme maître de ses pensées et de ses choix.

Elle résulte du désird'échapper au déterminisme naturel et de construire soi-même son existence. • Les hommes glissent ainsi du sentiment intérieur de leur liberté, vers l'affirmation de la réalité de cette liberté.

Ils'agit proprement d'une illusion car, comme le montre Spinoza dans la lettre 58 à Schuller, la connaissance de leurdétermination par des causes extérieures multiples ne suffit pas à lever l'illusion : «Telle est la liberté humaine quetous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits etignorent les causes qui les déterminent».

L'illusion persiste, se renforce même, lorsqu'on essaie de la détruire.Tout homme est devant sa liberté comme Christophe Colomb devant les Indes.Cela suffit-il pour autant à remettre en question la liberté humaine? 11.

La liberté comme exigence • Qu'elle soit ou non illusoire, la liberté désigne une notion commune présente en chaque homme.

Tout homme, sansexception, a conscience d'être libre.

Ce sentiment intérieur, «très certain et très évident » comme l'affirmeDescartes, doit donc être pris au sérieux.

Il peut être critiqué dans ses applications ou dans son interprétation.

Maisil ne peut être remis en question en tant que tel.

Même Spinoza ne renie pas la « conscience de l'effort » ou le sentiment de la liberté. • De plus, l'argument selon lequel la liberté serait difficile à réaliser, ou neserait pas réalisée de fait, ne suffit pas à la faire qualifier d'illusoire.

Une telleconclusion est même dangereuse.

D'un point de vue politique par exemple,elle nous incite à mettre sur le même plan les régimes totalitaires et les étatsdémocratiques : ce n'est pas parce que la liberté n'est pas concrètementréalisée dans un état, qu'il faut renoncer à lutter pour que cette réalisationdevienne possible. • La solution consiste alors peut-être à faire de la liberté une « idéerégulatrice », au sens où l'entend Kant.

Il faudrait alors la concevoirdavantage comme une conquête et comme une exigence, que comme unsimple donné.

L'homme ne devrait pas se contenter de croire qu'il est libre,envers et contre tout, sous prétexte qu'il est homme et que tout hommepossède cette liberté.

Mais il aurait à travailler quotidiennement à laréalisation concrète de cette liberté, sans se décourager mais aussi sanssous-estimer l'ampleur de la tâche. • On peut alléguer de multiples preuves en faveur de la définition de la libertécomme une illusion.

Mais une telle illusion, si elle est réelle, n'en demeure pas moins nécessaire.

Car elle seule donneà l'homme le courage de conduire sa vie et de surmonter les difficultés qu'il rencontre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles