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La liberté humaine est-elle rendue impossible par la nécessité de l'obéissance aux lois ?

Publié le 27/02/2011

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   DIRECTIONS DE RECHERCHE    • Prendre en compte des éléments de réflexion dans le commentaire du sujet « Qu'est-ce qu'une loi? «.    • Méditer l'aphorisme célèbre de Bacon : On ne commande à la nature qu'en lui obéissant.    • Position dite « stoïcienne «.      • Position de Spinoza.    — Lettre 58 à Schüller : « J'appelle libre une chose qui est agie par la seule nécessité de sa nature, contrainte celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir. «    — « Éthique « I.    Selon Spinoza tous les modes, tous les accidents sont reliés à la substance par une nécessité rationnelle; tout ce qui est possible est. L'homme, mode fini parmi les autres, n'a de sens que par cette totalité; l'idée qu'il s'en fait à l'occasion de ses sensations (connaissance du premier genre) est inadéquate; c'est par la conscience du deuxième genre (connaissance par la raison) qu'il comprend la nécessité des choses; mais c'est au stade de la connaissance du troisième genre (celle du « saint «, du « mystique «) qu'il la saisit directement, par une expérience intime : en même temps qu'il la comprend, il la veut, et atteint par là à la vraie liberté : la volonté de l'homme s'identifie alors à celle de la « substance « (de « Dieu «).

« ...

« On croit que l'esclave est celui qui agit sur commandement d'autrui, et que l'homme libre est celui qui seconduit selon son propre gré.

Mais cela n'est pas absolument vrai.

En réalité, celui qui se laisse entraîner par sonseul plaisir, au point de ne plus voir ni faire rien de ce qui lui serait utile, est soumis au plus grand esclavage, et seulest libre celui qui vit volontairement sous la conduite de la raison.

Quant à l'action commandée, c'est-à-direl'obéissance, elle ôte bien d'une certaine manière la liberté, mais ce n'est pas cela qui rend immédiatement esclave,c'est la raison de l'action.

Si la fin de l'action n'est pas l'utilité de l'agent lui-même, mais de celui qui le commande,alors l'agent est esclave et inutile à soi-même.

Mais dans un État et sous un pouvoir où la loi suprême n'est pas lesalut de celui qui commande, mais le salut du peuple tout entier, celui qui se soumet en tous points au pouvoirsouverain doit être dit non pas esclave inutile à soi, mais sujet.

Ainsi l'État le plus libre est celui qui se soumet entout à la droite raison, car chacun, s'il le veut, peut y être libre, c'est-à-dire y vivre volontairement sous la conduitede la raison.

» • Ne pas oublier de distinguer selon ce qu'il sera entendu par « lois » et « nécessité de l'obéissance aux lois ». • Se demander selon quelles acceptions (et appréhensions) de « la liberté » il peut y avoir problème(s) et lesquels? • Ne pas oublier qu'il s'agit de « la liberté humaine ». Remarques préliminaires a) La nécessité de l'obéissance aux lois peut s'entendre de deux façons :• obéir aux lois de la nature, aux lois scientifiques ;• obéir aux lois politico-juridiques et morales.Comme le mot loi n'a pas le même sens dans les deux cas, il faudra distinguer les deux problématiques.b) Il y a contradiction lorsque la même thèse est à la fois affirmée et niée.

Si être libre c'était, comme on le ditparfois, n'obéir à aucune loi, on comprend qu'un être soumis à des lois ne pourrait jamais être dit libre sanscontradiction.

On ne peut, cependant, accepter sans examen une telle approche de la liberté.

Et puisque l'hommerevendique une certaine liberté, alors même qu'on le dit soumis aux lois, il faut se demander s'il y a contradictionentre la liberté et la nécessité de l'obéissance aux lois. 1) liberté et lois scientifiques a) La liberté d'un sujet indépendant des déterminismes naturels• L'idéalisme classique pose l'homme comme sujet, cad être libre de ses volontés et de ses actes, pouvants'arracher aux déterminismes de la nature Des lors apparaît un dualisme fondamental, celui de la liberté et de lanécessité.

En tant qu'il est sujet, l'homme n'appartient pas aux déterminismes de la nature; en tant qu'il est liberté,il n'est pas soumis à des lois naturelles. • Descartes et le dualisme de l'âme et du corps.

Dans la philosophie cartésienne, l'homme, en tant qu'il a un corps,appartient à la nature et est soumis à ses lois ; mais en tant qu'âme, il leur échappe, il est sujet et donc libre.

Cetteliberté prend conscience d'elle-même dans le doute qui l'arrache aux déterminations qu'elle n'a pas choisies.

Si l'âmese soumet aux lois du corps, c'est, en dernière analyse, qu'elle l'a choisi ; elle accepte de se soumettre parce qu'ellea le pouvoir, la liberté, de refuser cette sou mission. b) La critique contemporaine du sujet idéaliste• Les sciences humaines ont promu une réflexion qui dénonce l'illusion idéaliste d'un sujet autonome, libre de volontéet de conscience, capable de se soustraire aux lois du monde :- la sociologie : les comportements humains sont déterminés par des processus socio-économiques ;- la psychanalyse : le « sujet conscient » est déterminé par les lois de l'inconscient ;- la linguistique : la langue fait sens avant même que le locuteur veuille dire quelque chose. • Le sujet défini par sa liberté est donc imaginaire.

L'individu n'est pas maître de ses actes et de sa conscience aumoment même où il croit l'être.

Le « Je » est tramé par un dessous du « Je ».• Les idéologies structuralistes sont l'expression philosophique de ces conclusions des sciences humaines : le sujetne peut plus être compris comme origine de tous les sens et de tous les actes, comme liberté, mais comme assujettiau signifiant, à la structure.

La structure signifiante précède toujours le sujet et le produit.

En fait, l'hommen'apparaît plus comme sujet, au sens où Pavait défini la philosophie idéaliste : la réalité est un « procès objectifsans sujet » (Althusser).

L'homme est étudié comme objet dans les déterminismes du monde au lieu d'être affirmécomme sujet.

« L'objet des sciences de l'homme n'est pas de constituer l'homme, mais de le dissoudre » (Lévi-Strauss, La Pensée sauvage).• Dès lors, il y a contradiction entre être libre et être soumis aux lois, contradiction symétrique 4e celle qu'énonce laphilosophie idéaliste :- Pour la philosophie idéaliste, la liberté de l'homme exclut sa soumission à des lois.. »

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