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LA LITTERATURE REVOLUTIONNAIRE EN 1848 (histoire littéraire)

Publié le 27/03/2012

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En 1848, la parole est au pouvoir; on a pu décrire la période entre février et juin comme " la dictature de l'éloquence" et il existe une anthologie des affiches de 1848, tout comme il en existera en mai 68. Il existe en outre une anthologie des chansons de 48, fort nombreuses et souvent composées par des ouvriers eux-mêmes : c'est là une forme d'inspiration littéraire qui semble s'être tarie depuis lors. Cent soixante-deux nouveaux journaux paraissent, aux titres symptomatiques : La Vraie République, La Liberté, Le Christ républicain, Le Représentant du Peuple (Proudhon). L'Ami du Peuple (Raspail), L'Ere nouvelle (Lacordaire). Après, viendront L'Aigle et Le Petit Caporal. Ces journaux sont plutôt des brochures à publication périodique ; ils contiennent poèmes, proclamations, essais fulgurants, et assez peu de nouvelles. Les brochures et pamphlets aussi foisonnent : il y a, pour le moment du moins, liberté totale de la presse, et chacun en profite pour mouler en encre noire (avec force majuscules et italiques; l'emphase typographique est un des traits les plus constants de cette littérature) ses rêves, ses projets, ....

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« 412 1 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE théâtral que la journée du 15 mai, les harangues de Pujol et.

Hu ber, l'invasion ·de la salle des séances, " partout des têtes, des épaules, des faces luisantes.

des bras tendus, des poings fermés, personne ne par­ lant, tout le monde criant, les représentants immo- ' biles" (V.

Hugo, Choses vues) ! On suit un scénario, la parole est au pouvoir, et le peuple a la parole.

Hélas ! le scénario pour les journées sanglantes de juin fut écrit de toute évidence par M.

de Falloux et d'autres auteurs de l'autre bord, des experts en compositions tragiques ; on reprend alors la.

parole au peuple par la censure, l'exil, l'assassinat, et on renferme de nouveau le théâtre sur la scène, où il ne risquera plus de faire baisser les rentes et de blesser les bourgeois.

Pendant ces, journées révolutionnaires, les grands auteurs écrivent peu -et peu de littérature.

Quinet.

est député, il est élu colonel de sa légion par la popu­ lation ; en juin, il couvre de son corps les insurgés qu'on allait massacrer -et quand on lui demande de prononcer le discours de réouverture au Collège de France, il se récuse en disant : " Des actes et non des discours.

,,.

Si le jeune Baudelaire fonde avec deux amis son journal -de durée et d'intérêt limi­ tés -, son geste célèbre d'alors fut un appel à l'ac­ tion, selon lequel il fallait tuer le général Aupick.

Lamartine, il est vrai, agit par le discours, avec les fortunes variées que l'on sait ; du.

moins, l'imagina­ tion du poète a " préservé " la France du drapeau · rouge.

Les grands écrivains créent, pour citer Cole­ ridge, à partir de " l'émotion dont on se souvient dans la tranquillité ''• et c'est après que Lamartine écrira son Histoire de la Révolution de 1848, comme Victor Hugo les pages nostalgiques de Choses vues, Flau­ bert les pages amères de L'Education sentimentale.

C'est là un autre sujet : le mythe de la Révolution de 1848 dans la littérature française.

Il y a un grand ·i 1 t' tt :l '· ~. »

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