Devoir de Philosophie

La loi constitue-t-elle pour la liberté, un obstacle ou une condition ?

Publié le 30/03/2005

Extrait du document

La loi juridique, dans ce cas là, est condition de la liberté en société. Ainsi, Hobbes affirme que la fin de l'état est en réalité la liberté, de libérer les hommes de l'état de nature, qui est un état de crainte( puisque chacun s'il est plus fort que moi peut me nuire). Pour Kant, la loi est la condition même de la vérité. En effet, la loi morale exige mais peut-être transgressée. Dès lors, la vraie liberté est celle de décider de se placer sous l'obédience de la raison pure. Les lois scientifiques semblent échapper à nos propos et pourtant, c'est parce que l'homme a connaissance des lois de la nature, qu'il peut s'en servir, s'appuyer dessus pour prévoir ses actions et agir et c'est en ce sens, que Descartes affirme que la connaissance par la raison peut nous rendre "comme maître et possesseur de la nature."   3. La loi comme obstacle permet à la liberté de dépasser les lois et de ne pas en dépendre Il faut cependant apercevoir qu'un obstacle peut lui même permettre à la liberté ou à toute autre chose de se déployer au mieux. Par exemple, en physique, les frottements d'une roue de voiture sur le sol sont un obstacle, une résistance à la vitesse du véhicule et pourtant sans eux la voiture ne pourrait pas adhérer au sol et avancer. Les lois dès lors peuvent être des obstacles mais permettent à l'homme d'utiliser au mieux sa liberté et donc sa raison.

« Introduction Qu'il s'agisse des lois humaines ou de celles qui régissent les phénomènes naturels, la loi représente toujours unenécessité, un ordre inflexible qui exclut que tout puisse se faire, soit physiquement, soit moralement.

Or si la libertése mesure, comme le veut sa définition commune, à la capacité de la volonté à se réaliser, il semble que la loiconstitue un obstacle à la liberté de tout faire.

Mais d'un autre côté, l'existence de lois ou d'un ordre en généralpermet d'anticiper l'avenir et d'y obtenir ce dont nous sommes privés dans le présent.

Au regard de la liberté, la loiet l'ordre paraissent donc ambigus.

Il convient d'expliciter cette ambiguïté et d'en préciser les enjeux. 1.

L'ordre comme condition à la liberté A.

Qu'est-ce qui peut contraindre l'homme ?Ce qui peut contraindre l'homme, c'est l'existence d'un réel qui s'impose à lui, qui lui résiste en tant qu'il n'est pas laréalisation immédiate de ses désirs.

Que ce réel soit ordonné ou non ne change rien à sa valeur de contrainte ou deliberté pour celui auquel il s'impose.

Un fait est un fait, satisfaisant ou contrariant, tout aussi incontournable s'il estle produit du chaos ou du hasard que s'il obéit à un ordre.

C'est donc le réel en lui-même et non pas son caractèreordonné qui peut être contraignant pour l'homme.Toutefois, logiquement, on ne saurait aller jusqu'à affirmer que le réel, par essence, contraint l'homme.

La réalitépeut satisfaire et on peut même aller jusqu'à imaginer un homme qui veut et accepte toujours ce qui lui arrive.

C'estprécisément cette attitude de coopération avec la fortune qui définit l'idéal de liberté stoïcien.

Idéal évidemmentinaccessible car, comme nous le verrons, l'expérience montre que le réel est pour l'homme beaucoup plus souventcontrariant que satisfaisant. B.

L'ordre, par essence, émancipe l'hommeSi nous envisageons à présent le réel en tant qu'il est ordonné, selon des lois ou seulement selon certainesrégularités, nous devons alors admettre que cet ordre représente une chance de liberté fondamentale pour l'homme.La condition la plus assujettissante pour lui serait en effet d'être soumis à un milieu perpétuellement chaotique : ilne pourrait alors rien attendre de la vie, rien prévoir, rien espérer ; il ne pourrait même pas imaginer ni désirer.

Sansun minimum d'ordre et de répétition, rien en effet ne peut faire sens, aucune compréhension n'est possible.

Si lesourire ne revenait pas régulièrement sur le visage maternel, comment l'enfant pourrait-il attendre le retour de cemoment et se réjouir de sa venue ? L'ordre, naturel ou culturel, même seulement esquissé, est une conditionindispensable à l'émergence du sens, à la naissance de l'intelligence et du désir.Si, comme nous l'avons dit, la liberté consiste en la réalisation du vouloir, l'expérience de la liberté suppose uneaspiration à l'affirmation de soi, c'est-à-dire un sujet qui ne subisse pas seulement le réel, qui puisse le dépasser parla pensée et le désir.

C'est en ce sens que l'on peut dire que l'expérience de l'ordre libère l'homme : elle l'initie àl'attente, l'ouvre sur l'avenir ; elle l'émancipé du chaos psychique en le constituant en sujet désirant.Sans ordre, il n'y aurait donc ni pensée, ni désir humain.

Mais en retour, une fois constituée, la conscience humainene trouve-t-elle pas nécessairement dans cet ordre une limitation, un principe de contrainte ? 2.

L'ordre comme obstacle à la liberté A.

L'ordre contraint le désir de l'hommeLe désir aimerait ployer la réalité future à ses fins pour y retrouver immédiatement ce qu'il attend d'elle.

Or le réelrésiste au désir précisément en tant qu'il est ordonné et que ses transformations sont réglées.

Nous avons vu haïque le réel contraignait dans le présent ; l'ordre, de son côté, en constituant du possible et de l'impossible, limitel'avenir.

Cette limitation n'ôte certes pas toute liberté : au contraire, la connaissance du champ des possiblespermet de régler ses désirs sur ce qui est accessible et de mieux garantir ainsi leur réalisation.

De ce point de vue,plus l'ordre est constant, absolu, bref « légal », plus les libertés sont assurées par une meilleure prévisibilité.

Ainsi laloi libère-t-elle en même temps qu'elle contraint.

Mais ne contraint-elle pas plus qu'elle ne libère ? En s'appuyant surl'expérience, il faut en effet prendre acte du fait que les rêves et les aspirations des hommes sont toujours pluslarges que l'étroite réalité qui s'impose à eux.

Entre le rêve et la réalité, l'écart est irréductible.

Il faut admettre alorsque le réel et ses lois sont surtout vécus par l'homme comme l'expérience, plus ou moins résignée, d'une limitationdécevante.

Qui a la sagesse de ne désirer que ce dont il peut prévoir l'obtention ? Se plier aux nécessités naturellesreprésente toujours une part de renoncement. B.

L'exemple du politiqueSi on essaye d'imaginer comment vivraient les hommes s'ils étaient livrés à eux-mêmes, sans être soumis aux loisd'un État, on peut supposer que loin de jouir d'un plus grand nombre de libertés, ils connaîtraient en réalité lacondition d'asservissement la plus grande.

En effet, personne ne pouvant prévoir l'action des autres, tous vivraient. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles