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La magie des mots: une perversion du langage ?

Publié le 29/07/2005

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Pour Descartes et Leibniz ce qui manque c'est donc un langage qui évite la confusion. Le langage est responsable des querelles, lorsqu'il est mal compris on aboutit à des disputes. L'erreur que nous faisons est qu'on croit trop facilement que ce que l'autre dit est également ce qu'il pense. Nous sommes accoutumés à faire des dires d'autrui l'expression de sa pensée. Le projet d'un langage épuré de toute erreur vient donc d'une volonté de clarification, la polysémie, l'ambiguïté, sont des freins à une bonne communication. Le langage doit permettre aux hommes d'exprimer leurs pensées, pour ce faire de façon fidèle le langage ne doit pas être un piège. Transition Plutôt que de chercher à créer un langage sans erreur, ne doit-on pas apprendre aux hommes à savoir distinguer entre ce que dit un homme et ce qu'il pense. Par exemple quand notre voisin nous dit que sa maison est montée sur sa poule, nous sommes tout à fait capables de comprendre que ce dont il est question c'est d'une poule qui est monté sur une maison. C'est ce que fait remarquer Spinoza dans la seconde partie de L'Ethique : les hommes doivent savoir reconnaître ce que pensent leurs interlocuteurs au-delà de ce qu'ils disent. La beauté du langage Peut-on rêver d'un langage qui soit purgé de toute erreur ?

HTML clipboard Le sujet porte sur le langage. Le langage a pour but initialement de rendre la communication possible. Or le langage peut être équivoque, il peut ne pas être satisfaisant, il peut dire autre chose que ce que l’on veut dire. Cette équivocité du langage doit-elle être condamnée, ou bien est-ce précisément ce qui fait la richesse du langage ? La magie des mots c’est la possibilité pour le langage de dire plus qu’il ne le faudrait. Cette capacité du langage doit-elle être louée ou combattue ?

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« Introduction : Le langage peut se définir comme une fonction générale de communication : la faculté d'exprimerverbalement sa pensée, comme un pouvoir d'expression verbale.

Quant à la magie, on peut dire qu'elle secaractérise par la croyance aux esprits, c'est-à-dire à des entités qui sont matérielles et pourtant invisibles, et quipénètrent dans des êtres concrets : pierres, arbres, animaux ou humains.

Mais surtout, la magie est à la fois ledomaine du mysticisme, c'est-à-dire aussi du religieux et mais aussi de l'extraordinaire, du fabuleux, du merveilleux,même si chacun de ses termes à signification propre.

Dès lors, peut-on associer magie et langage ? Le langagen'est-il pas fait et a pour première vocation à être un instrument de communication, c'est-à-dire ayant une valeurréférentielle ? Dans ce cas, parler de magie du langage serait un jeu de langage mais surtout un détournement de lavaleur de cette dernière.

Pourtant, force est de constater que le langage pour certain aspect paraît concomitantavec le domaine de la magie notamment dans son aspect créatif tel que la poésie mais aussi dans sa valeurperformative.

Il convient dans ce cas de s'interroger sur la valeur et la fécondité cognitive pour la compréhensionde ce qu'est le langage de l'expression « magie du langage » ce que nous invite à faire le sujet dans sa formulationmême : « en quel sens peut-on parler d'une magie du langage ? » La question sera bien celle du sens, c'est-à-direde la signification, c'est dès lors un travail d'élucidation et de conceptualisation de cette expression qu'il faudraproduire, et voir les conséquences et implication pour une théorie du langage.

I – Langage magique : fiction, performatif et spiritualité a) La magie nous évoque le merveilleux, éveille en nous l'imagination et c'est bien là sans doute la premièreconception que l'on peut se faire de la magie du langage.

En effet, c'est bien grâce à lui et à travers ses figures,ses tropes, ses jeux de langage que l'imagination que êtres créatrices et développer des êtres de fictions.

En effet,c'est bien par le langage que l'imagination d'un lecteur est mis en éveil et lui fait apparaître dans l'esprit tel ou telpersonnage.

Là se trouve sans doute le goût pris à la lecture ou à utiliser le langage autrement que pourcommuniquer une information.

Dès lors, c'est par le langage que le fictif, l'illusoire peut être ou du moins résidé dansl'esprit, être fantaisie.

Monstres et dragons sont créés par la magie du langage, et de ce point de vue le langage àtravers ses jeux à la capacité de nous transporter en deux phrases d'un bout à l'autre de l'univers.

Et c'est en cesens qu'elle possède une capacité magique.

Elle relève de l'extraordinaire : c'est bien là notamment l'apanage dulangage artistique.b) Mais au-delà même de la possibilité créative et imaginative du langage, si l'on peut véritablement parler de magiedu langage c'est notamment dans l'aspect performatif de ce dernier comme l'a bien en exergue Austin dans Quand dire c'est faire .

La valeur performative du langage se trouve dans la formule que porte le titre lui-même, c'est-à-dire dans toutes ses phrases que nous prononçons et qui vont agir sur les choses, c'est-à-dire qui produise un effet telle verbe divin lorsqu'il dit « Que la lumière soit » et que la lumière fut.

Or de cet usage nous en avons une utilisationfréquente comme on peut le voir dans « la séance est ouvert », ou encore, mais plus rare « je vous déclare mari etfemme » etc.c) Mais plus essentiellement peut-être pour voir dans le langage un aspect magique faut-il sans doute voir comme ledit Benjamin dans Sur le langage en général et sur le langage humain que le langage n'est pas le propre de l'homme.

Chaque chose aurait son propre langage, dans lequel elle communiquerait ce qu'il appelle son « essencespirituelle ».

Autrement dit, les choses et encore moins les homme ne se réduisent à leur matérialité.

Le langage estalors la spiritualisation des choses.

Mais cette valeur langage est alors magique aussi dans sa puissance infinie.C'est bien là aussi un retour à l'aspect créateur du langage, notamment dans la fiction ou comme on peut le voirdans le Surréalisme dans le jeu de langage, le jeu de mot qui n'est qu'un jeu de l'esprit et c'est en ce sens qu'il estmagique comme on le montre un cadavre exquis.

En effet, Breton lui-même dira dans Perspective cavalière : « Bien avant de se réduire à ne plus être que moyen d'échange utilitaire entre les hommes, est-il besoin de rappelerque le langage fut tout entier percée de l'inconnu, trouée dans l'azur ? ».

Dès lors pour Benjamin , il y a trois aspect magique du langage : la nomination, l'illusoire, le jugement.

Transition : Ainsi le langage est-il bien magique non seulement dans son aspect créatif mais aussi performatif et spirituelle.

Lelangage ne se réduit donc pas à une plate fonction référentielle, et c'est dès lors une critique du réductionnismeinstrumental du langage qu'il faut produire.

II – Nécessité d'une non-réduction instrumentale du langage a) Parler d'une magie du langage suppose alors de ne pas considérer le langage simplement comme une fonction,c'est-à-dire comme un instrument, un simple moyen de communication ne renvoyant qu'a un lien entre signifiant etsignifié dont la seule valeur est la cohérence entre l'un et l'autre.

En d'autres termes ce serait aplatir le sens dulangage, c'est-à-dire la conception du langage comme vie de l'âme et essence spirituelle de l'esprit.

Pourtant, c'estbien ce que semble faire la linguistique comme on peut le voir à travers les Eléments de linguistique générale de Martinet : la fonction essentielle de cet instrument qu'est une langue est celle de la communication : le français par exemple, est avant tout l'outil qui permet aux gens « de langue française » d'entrer en rapport les uns avec lesautres.

»b) Et si l'on suit une telle interprétation, il est alors nécessaire que l'on trouve que le langage ne remplisse pasadéquatement sa fonction essentielle de communication comme le dit Husserl : « la plupart des expressions de la. »

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