Devoir de Philosophie

La mémoire suffit-elle à l'historien ?

Publié le 17/01/2022

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L'historien doit en effet adopter un regard critique à l'égard de la mémoire collective, qui souvent déforme les faits, occulte une partie du passé (l'histoire officielle est toujours celle des vainqueurs). L'historien ne peut se contenter de la mémoire comme s'il s'agissait d'un réservoir contenant les faits eux-mêmes. Il doit contribuer à épurer la mémoire pour la distinguer de la mythologie.Pour obtenir la suite et la fin de ce devoir un second et dernier code PassUp vous est demandé. CITATIONS: "Dans la mémoire le souvenir est présent et le passé se perpétue. Il n'est jamais tout à fait passé... La mémoire est affective et soude les groupes... c'est elle qui fait de la communauté une habitation, un lieu où l'on peut s'installer." "L'histoire, en revanche, s'impose une démarche scientifique ... elle s'impose de prendre une certaine distance à l'égard de l'événement, de traiter les actions et les faits avec le recul nécessaire à l'objectivité .

Analyse. •    Nous avons ici deux termes à définir : ceux d’histoire et de mémoire. Leur mise en relation n’est pas anodine, puisqu’il s’agit de comprendre si nous parlons de synonymes lorsque nous abordons la question de l’humanité. o    L’histoire : sous se terme, nous comprenons les fait et événements du passé, mais aussi leur étude. L’histoire concerne les hommes, elle est racontée et écrite, elle est transmise et donne sujet à réflexion. Lorsque l’on cherche un sens à l’histoire, on pense immédiatement à la reconnaissance des erreurs à ne plus commettre. L’histoire rentre dans un domaine d’aide pour l’homme pour progresser, s’améliorer. o    La mémoire : c’est une faculté de conserver et de rappeler des états de conscience passés et qui s’y trouvent associés ; l’esprit, en tant qu’il garde le souvenir du passé. Plus généralement, la mémoire se présente aussi comme une faculté collective de se souvenir. Dans ce sens, elle n’est plus issue de l’expérience directe du sujet, mais de ce qu’on lui a rapporté. •    Nous pouvons donc voir, par ces définitions, que la mémoire peut être liée à l’histoire lorsqu’elle est collective. La mémoire collective est celle qui provient de ce qui nous est transmis. Le rôle de l’histoire étant cette transmission, nous voyons el lien. •    Cependant, Ce n’est pas parce que l’histoire peut jouer le rôle de marqueur de mémoire qu’elle est pour autant liée à l’humanité entière. Car il reste encore à déterminer si l’humanité, dans son ensemble, peut être considérée comme un collectif. •    L’histoire est souvent celle des vainqueurs. On ne connait même certains peuples, et les événements qui leur sont liés, par ce qu’en on raconté ceux qui les anéantis. Ainsi, quelle histoire pour les Peaux Rouges, les Aborigènes ? Est-ce que l’histoire des civilisations d’accident doit rentrer dans leur mémoire ? •    Dans le même temps, on ne peut pas non plus ignorer le fait que certain événements, appartenant à l’histoire de certains peuples, ne puissent être une leçon pour toute l’humanité. Est-ce que cela doit alors rentrer dans leur mémoire, comme l’exemple à ne pas suivre ? •    Aussi, nous devrons analyser les raisons pour lesquelles une mémoire de l’humanité semble difficile à établir sur les bases de l’histoire, tout en tentant de comprendre pourquoi une telle mémoire, si elle n’est pas, serait bonne à mettre en place. Problématisation. L’histoire est pour les hommes ce qui permet de connaitre les erreurs du passé. Par l’histoire, nous avons une idée de ce qui nous à fait, nous sommes marqués par des événements, sans pour autan les avoir nous-mêmes vécus. Mais, si nous sommes marqués par l’histoire de l’homme, tout les hommes peuvent-ils pour autant s’y référer comme étant le passé de sa famille, sa nation, sa culture ? Ce que l’on pense être une mémoire de l’humanité n’est-elle pas plutôt celle d’une culture donnée, d’une région donnée ? Et pourtant, certains événements, même s’ils sont propres à un peuple, ne peuvent-ils entrer dans al mémoire de l’humanité ?

« III.

La mémoire active La mémoire, essentielle dans la conception du métier d'historien, semble donc ne pas devoir suffire pour que sontravail soit plausible.

Mais cette réserve ne provient-elle pas du fait que nous avons considéré jusqu'à présent uneconception trop statique de la mémoire ? La mémoire comme travailComme Bergson l'a bien montré, la mémoire n'est pas un simple réservoir, mais un processus d'organisation et deréorganisation permanent.

En disant que la mémoire «suffit» à l'historien, on a tendance à penser à une totalitéstatique, établie une fois pour toutes.

Or la mémoire n'en a jamais fini de se réorganiser. Bergson: La mémoire habitude et la mémoirevraie Pour apprendre une leçon, il faut du temps.

Il fautla lire, la répéter, la relire et la répéter encore : ils'agit d'acquérir un souvenir de la leçon par desopérations mécaniques.

Chaque nouvelle lecturepermet d'accomplir un nouveau progrès.

Les motsfinissent par se lier automatiquement les uns auxautres.

Par ailleurs, je peux me souvenir de lafaçon dont la leçon a été apprise, c'est-à-dire meremémorer les différentes étapes, la peine, lesprogrès et le résultat acquis.

Cette mémoire estcapable d'évoquer les différentes étapes del'apprentissage, avec les circonstances et lecadre qui les accompagnaient.

Chacune fait partieintégrante de mon histoire personnelle.

Cesimages des répétitions successives de la leçonsont des souvenirs imprimés dans la mémoire.

Lamémoire habitude est un résultat acquis par la répétition et l'acquisition d'un mécanisme : elle est utile à la manipulation des objetsmatériels de notre univers quotidien.

Elle agit sans que nous y pensions, elleaccomplit à notre place et fait l'économie de la conscience.

La mémoire pure n'estpas un mécanisme qui procède de l'habitude, mais de l'évocation spontanée du passé.Les souvenirs sont datés et non interchangeables.

Chaque souvenir est singulier etoriginal.

La véritable mémoire opère par intuitions qui ressuscitent le passé en luirestituant la présence.

Elle n'exige pas l'acquisition d'un mécanisme, ni d'unapprentissage.

Elle enregistre sous forme d'images-souvenirs les événements aumoment où ils ont lieu, et au fur et à mesure qu'ils se succèdent.

Elle n'est assujettieà aucun impératif d'utilité, ni à une application matérielle et pratique : elle est lemagasin de notre passé dans lequel nous pouvons pénétrer et fouiller toutes les foisque nous le souhaitons.

Mais ces événements passés ont tous agi sur nous, pournous modifier en créant des mécanismes et des dispositions à l'action.

Le passé nousa instruit, formé et déformé.

Il constitue une "expérience" qui se dépose dans lecorps, une série de mécanismes et de réactions aux excitations extérieures, avec desréponses adéquates à ce qu'il convient de faire.

La mémoire habitude est la mémoirede l'expérience, toute tendue vers l'action et l'adaptation, et visant l'avenir.

Sommed'efforts accumulés, elle ne retient sélectivement du passé que ce qui est utile auprésent.

Elle ne se sert du passé qu'en le dépassant et l'oubliant.

Elle ne conservepas d'images-souvenirs, mais utilise des effets utiles, elle ne représente pas le passé,mais le joue. La « bonne subjectivité »Ce travail doit être mené par l'historien en tant que sujet.

Son exigence d'objectivité ne le conduit pas à renoncer àtoute subjectivité : la mémoire peut lui «suffire» en tant que processus par lequel la subjectivité exerce sa lucidité.L'historien le plus objectif ne peut sans doute pas prétendre avoir dépassé la sphère de la mémoire. Un « devoir de mémoire»Il faut enfin se garder de toute condescendance à l'égard du processus de mémoire : lorsqu'on demande si lamémoire « suffit » à l'historien, on sous-entend qu'il s'agit d'un instrument fini qui pourrait devenir accessoire ou entout cas trop pauvre ou figé.

Mais la mémoire a une vertu propre qui fait qu'elle peut faire l'objet d'un «devoir» : sil'historien ne se contente pas de la mémoire dans sa dimension quantitative, il ne peut cependant oublier ou négligerla mémoire comme élément essentiel de la conscience humaine.. »

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