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La mémoire suffit-elle à l'historien ?

Publié le 25/03/2015

Extrait du document

— On peut s'appuyer sur Bergson pour se rappeler que la mémoire ne consiste pas simplement dans une capacité de stoc­kage de souvenirs séparés, mais aussi et surtout dans un tra­vail permanent de réorganisation du réseau des souvenirs qui se combinent pour former l'expérience.

 

— Paul Ricœur (Temps et récit, Histoire et vérité) réfléchit sur l'exigence d'objectivité qui est celle de l'historien : il doit pra­tiquer une «bonne subjectivité«, c'est-à-dire un discernement perspicace joint à la plus grande rigueur intellectuelle.

Il faudra alors faire jouer son imagination pour recenser tous les sens possibles du rapport de l'historien à la notion de mémoire. Citons-en quelques-uns :

                    L'historien est quelqu'un qui mémorise particulière­ment bien ;cet aspect purement psychologique peut être exact (les historiens connaissent souvent beaucoup de dates, de noms, etc.) mais devra rester marginal.

                    L'historien doit bien se souvenir de ce qu'il a vécu ; c'est également un élément marginal car la plupart du temps les historiens s'intéressent à des époques qu'ils n'ont pas vécues.

                    L'historien entretient et conserve la mémoire collective ;

— L'historien témoigne d'un devoir de mémoire ;

— L'historien confronte diverses versions de la mémoire.

« • Mobiliser des références - On peut s'appuyer sur Bergson pour se rappeler que la mémoire ne consiste pas simplement dans une capacité de stoc­ kage de souvenirs séparés, mais aussi et surtout dans un tra­ vail permanent de réorganisation du réseau des souvenirs qui se combinent pour former l'expérience.

-Paul Ricœur (Temps et récit, Histoire et vérité) réfléchit sur /'exigence d'objectivité qui est ce/le de l'historien : il doit pra­ tiquer une «bonne subjeaivité », c'est-à-dire un discernement perspicace joint à la plus grande rigueur inte//eaue//e .

Plan détaillé Introduction Il n'est pas rare d'entendre des parents reprocher à leur enfant une mau­ vaise note en histoire en affirmant que cette discipline «n'est qu'une ques­ tion de mémoire, qui est la science des ânes».

Mais s'il est effectivement possible d'aborder l'histoire de cette façon, l'historien, lui, ne travaille pas comme un âne ; s'il a affaire de façon privilégiée à la mémoire, ce n'est pas seulement comme à une faculté psychologique particulièrement dévelop­ pée.

Par son travail, c'est la mémoire d'un peuple qui s'exprime et vit.

Se demander si la mémoire suffit à l'historien, c'est ainsi réfléchir au sens même de ce travail et à ses conditions de crédibilité.

Nous préciserons tout d'abord les raisons pour lesquelles on peut affirmer que la mémoire est essen­ tielle pour l'historien; nous nous interrogerons ensuite sur les causes de son insuffisance ; nous nous demanderons enfin si cette insuffisance n'est pas en fait le résultat d'une compréhension trop étroite de la notion de mémoire.

1.

La mémoire essentielle Lorsque l'on évoque le métier d'historien, on ne se demande pas direc­ tement si la mémoire «lui suffit» : le rôle de cette dernière semble tellement évident et massif qu'on admet souvent tacitement qu'il est suffisant.

64. »

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