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La monnaie est-elle la condition de tout échange ?

Publié le 12/03/2009

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L'échange le plus simple est le troc, qui met en relation directe les personnes et les biens qu'elles échangent. Mais au lieu d'échanger directement des biens contre des biens, on peut les échanger contre un équivalent qui servira à d'autres échanges. Un objet ou un métal précieux, comme l'or ou l'argent, peuvent jouer ce rôle d'intermédiaire. L'échange implique un étalon de mesure de biens qui sont apparemment dissemblables en tous points, ce qui a conduit à l'instauration d'une monnaie d'échange. En effet, il est plus commode d'utiliser une unité de mesure quantitative, un signe abstrait permettant le calcul rationnel. La monnaie, qui transforme les choses en biens échangeables, en marchandises, est, selon Aristote, la condition sans laquelle il n'y aurait pas de vie sociale.  Mais dès lors que l'utilité d'une marchandise varie selon les utilisateurs, et si par conséquent la valeur d'échange diffère de la valeur d'usage, comment est déterminé ce contre quoi on peut échanger un produit, c'est-à-dire sa valeur d'échange permanente, et à grande échelle entre des individus les plus distants et les plus différents. Cette activité sociale est en fait soumise à un ensemble de conditions, à un système qu'il faut connaître, soit que l'on veuille agir au sein de l'économie, soit que l'on souhaite seulement en comprendre les règles.

« 1.

La société vise l'entraide et donc les intérêts particuliers. a) Pourquoi les hommes vivent-ils en société, cette société est-elle naturelle ou artificielle ? Il est évident que si la société estnaturelle, la monnaie ne peut être le lien social par excellence.

Il faut donc, sil'on veut commencer par donner des arguments à une réponse positive à laquestion, poser la société comme artificielle.

Dans ce registre, on peutconcevoir un moment ou les individus décident de manière artificielle des'associer pour augmenter leur capacité de production et ce par une divisiondu travail. b) Mais il semble que la division du travail ne s'est faite qu'au long d'un processus historique, elle n'a pas pu en tout cas apparaîtretelle quelle, et il est soupçonneux de concevoir qu'elle est le fruit d'un contratvolontaire.

Donc si l'on considère que la division du travail est l'achèvement etl'accomplissement de toute société, alors la monnaie, parce qu'elle rendpossible l'échange peut être considérée comme l'élément vital de la société.Elle est le vrai lien, sans être le seul, car elle est le lien qui permet à la divisionsociale de fonctionner.

Pour penser la monnaie comme vérité du lien social, ilfaut poser nécessairement la société comme historique, et une société decorporations. c) Bien sûr, la division du travail n'implique pas une société dans laquelle le but est l'intérêt individuel.

On peut concevoir avecDurkheim une véritable solidarité rendue possible par la division du travail.L'ouvrier a besoin du paysan pour survivre, le paysan de l'ouvrier pour cultiversa terre.

Mais on peut se demander s'il y a des métiers plus essentiels qued'autres, par exemple sans agriculteurs la société ne peut pas vivre, sansmarketing on peut en douter.

Néanmoins, on peut douter d'une telle solidarité,car la visée du travailleur peut être de gagner beaucoup d'argent, d'accumulerde la monnaie, du capital convertible en monnaie comme des biens immobiliersou des actions financières de sorte que la conséquence de la division du travailest une société individualiste où la rivalité se pose comme le plus important.On peut tout à fait défendre l'idée que cette rivalité augmente la production,même si pour cela il faut des règles, mais outre que l'on peut soutenir l'idéeinverse, et que se pose le problème de la répartition, il est clair qu'une sociétéde rivalité ne parvient à assurer une solidarité qu'inconsciemment.

On neremercie pas l'agriculteur qui a cultivé le blé de notre pain, on considère que lepain nous est de droit, alors que si l'agriculteur ne faisait pas son travail onpourrait toujours faire valoir ce droit, on ne mangerait pas à sa faim pourautant. 2.Il n'y a pas de société réelle sans lois, la monnaie n'est pas suffisante . a) Sans règles morales, la rivalité égoïste qui est le ressort du capitalisme et du libéralisme économique risque d'aboutir àune non société puisque, ce faisant, on ne voit pas ce qui distingue la rivalitéindividuelle d'un état sans société, car pourquoi ne pas utiliser des moyenscomme le vol, par exemple, si la fin de la vie n'est que de s'enrichir ? Pour quel'homme en société proscrive le vol comme moyen de réussite il faut d'unemanière ou d'une autre qu'il ait des valeurs qu'il partage avec la majorité.

Si,en effet, un seul homme ne vole pas quand tout le monde vole, c'est qu'ilrespecte une valeur qui le fera immanquablement mourir.

Et on ne voit pascomment seul il a pu avoir cette idée de ne pas voler si voler est une norme.Pour que la monnaie s'impose comme règle d'échange, elle doit s'appuyer surdes lois. b) De plus, si la société peut exister par le concours des lois et de la monnaie, lois étant entendues ici comme règles del'échange, tous les rapports sociaux ne sont pas réductibles à un échangemarchand, toute communication ne vise pas l'intérêt économique, même si,dans une société où l'économie devient prépondérante tout ce qui pouvait êtrespontané dans la société devient payant.

Un exemple éclairant est celui del'eau.

L'eau n'appartient plus à tout le monde dès lors qu'elle est payante,même si elle devrait l'être (même s'il s'agit d'une entreprise publique).

Mêmel'amitié et surtout le manque d'amis peut devenir un fond de commerce comme. »

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