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La morale est-ce seulement une question de préférences personnelles ?

Publié le 02/10/2005

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morale
Il ne faut en aucune manière observer de telles lois, c'est en ce sens qu'il est dit dans les Actes des Apôtres : « Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes »   Faut-il cependant refuser tout caractère absolu à la morale ? Doit-on concevoir une norme transcendante de la morale - une norme divine, par exemple, à laquelle se rapporterait en dernier lieu tout acte moral, si bien que les préférences personnelles - ni même d'ailleurs, dans le texte de Thomas d'Aquin, les préférences humaines collectives -  ne seraient plus pertinentes pour évaluer la moralité ?     * L'efficacité sociale d'une morale collective   Bergson   « Qui ne voit que la cohésion sociale est due, en grande partie, à la nécessité pour une société de se défendre contre d'autres, et que c'est d'abord contre tous les autres hommes qu'on aime les hommes avec lesquels on vit ? Tel est l'instinct primitif. Il est encore là, heureusement dissimulé sous les apports de la civilisation ; mais aujourd'hui encore nous aimons naturellement et directement nos parents et nos concitoyens, tandis que l'amour de l'humanité est indirect et acquis. A ceux-là nous allons tout droit, à celle-ci nous ne venons que par un détour ; car c'est seulement à travers Dieu, en Dieu, que la religion convie à aimer le genre humain ; comme aussi c'est seulement à travers la Raison, dans la Raison par où nous communions tous, que les philosophes nous font regarder l'humanité pour nous montrer l'éminente dignité de la personne humaine, le droit de tous au respect. Ni dans un cas ni dans l'autre nous n'arrivons à l'humanité par étapes, en traversant la famille et la nation. Il faut que, d'un bond, nous nous soyons transportés plus loin qu'elle et que nous l'ayons atteinte sans l'avoir prise pour fin, en la dépassant. Qu'on parle d'ailleurs le langage de la religion ou celui de la philosophie, qu'il s'agisse d'amour ou de respect, une autre morale, c'est un autre genre d'obligation. »   Rousseau   « Pour éclaircir cette maxime, nous distinguerons dans la personne de chaque magistrat trois volontés essentiellement différentes : premièrement la volonté propre de l'individu, (.

« Être une question de « est une expression au sens assez vague, qui signifie concerner, se rapporter à. Ce n'est pas cette expression qui fait problème dans le sujet, mais plutôt ce qu'implique l'emploi de l'expression « préférences personnelles «, qui met en avant l'idée d'une subjectivité totale de la morale, d'un choix, par l'individu, de la morale à appliquer, voire d'une création de la morale par cet individu pour son propre compte.

Le sujet interroge la pertinence et l'étendue de cette position subjectiviste sur la morale : l'emploi de l'interrogation « est-ce seulement « demande en effet que l'on montre les limites de cette position, par exemple en travaillant sur la nature de la morale et en décidant si, oui ou non, et dans quelles limites, elle est affaire de préférences personnelles.

Il faut ici revenir d'abord à une caractérisation simple de la morale : celle-ci désigne en effet un ensemble de règles de conduite et de valeurs qui orientent nos actions. Commencez donc par vous expliquer pourquoi est-on si facilement enclin à penser qu'il s'agit là de choix ou de préférences personnelles. Cependant si la morale ne relève que du libre choix de chacun, comment expliquer qu'elle varie souvent bien peu au sein d'une même société ou d'un même groupe (on parle ainsi de la morale chrétienne ou de morale bourgeoise). Suffit-il alors d'étendre la notion de préférences à l'échelle du groupe ? Plus important encore : à faire de la morale une notion relative ne risque-t-on pas de s'interdire de juger certains actes ou certains faits ?

Cet examen pourra passer par la prise en considération de plusieurs questions : celle du rôle du jugement personnel dans la constitution d'une morale, celle de la valeur collective de la morale, celle enfin de la nature du fondement et de l'origine de la morale.

Cela devrait permettre d'évaluer la pertinence du jugement individuel dans la constitution de la morale, et de définir les éléments qui entrent en jeu dans la formation de la morale : il s'agit donc, avant tout de montrer la limite du rôle du jugement individuel, dans le cadre d'une définition de la constitution de la morale.

 

morale

« préférences personnelles – ni même d'ailleurs, dans le texte de Thomas d'Aquin, les préférences humaines collectives- ne seraient plus pertinentes pour évaluer la moralité ? * L'efficacité sociale d'une morale collective Bergson « Qui ne voit que la cohésion sociale est due, en grande partie, à la nécessité pour une société de se défendrecontre d'autres, et que c'est d'abord contre tous les autres hommes qu'on aime les hommes avec lesquels on vit ?Tel est l'instinct primitif.

Il est encore là, heureusement dissimulé sous les apports de la civilisation ; mais aujourd'huiencore nous aimons naturellement et directement nos parents et nos concitoyens, tandis que l'amour de l'humanitéest indirect et acquis.

A ceux-là nous allons tout droit, à celle-ci nous ne venons que par un détour ; car c'estseulement à travers Dieu, en Dieu, que la religion convie à aimer le genre humain ; comme aussi c'est seulement àtravers la Raison, dans la Raison par où nous communions tous, que les philosophes nous font regarder l'humanitépour nous montrer l'éminente dignité de la personne humaine, le droit de tous au respect.

Ni dans un cas ni dansl'autre nous n'arrivons à l'humanité par étapes, en traversant la famille et la nation.

Il faut que, d'un bond, nousnous soyons transportés plus loin qu'elle et que nous l'ayons atteinte sans l'avoir prise pour fin, en la dépassant.Qu'on parle d'ailleurs le langage de la religion ou celui de la philosophie, qu'il s'agisse d'amour ou de respect, uneautre morale, c'est un autre genre d'obligation.

» Rousseau « Pour éclaircir cette maxime, nous distinguerons dans la personne de chaque magistrat trois volontésessentiellement différentes : premièrement la volonté propre de l'individu, (...) ; secondement, la volonté communedes magistrats, (...) ; volonté qu'on peut appeler volonté de corps, laquelle est générale par rapport augouvernement, et particulière par rapport à l'État dont le gouvernement fait partie en troisième lieu, la volonté dupeuple ou la volonté souveraine, laquelle est générale, tant par rapport à l'État considéré comme le tout, que parrapport au gouvernement considéré comme partie du tout.

Dans une législation parfaite, la volonté (...) individuelledoit être presque nulle ; la volonté de corps propre au gouvernement très subordonnée ; et par conséquent lavolonté générale et souveraine est la règle de toutes les autres.

Au contraire, selon l'ordre naturel, (...) la volontégénérale est toujours la plus faible la volonté de corps a le second rang, et la volonté particulière est préférée àtoute en sorte que chacun est premièrement soi-même, et puis magistrat, et puis citoyen : gradation directementopposée à celle qu'exige l'ordre social.

» Mais il n'est pas nécessaire d'envisager une valeur transcendante de la morale pour refuser de la concevoirsimplement comme une affaire de préférences personnelles : il suffit en effet de considérer la valeur sociale d'unemorale collective, son rôle dans la constitution de l'organisation politique par exemple, si bien que l'homme quiprétend que la morale ne dépend que de ses préférences personnelles s'exclut de la communauté humaine. Conclusion Si la morale peut aisément être envisagée comme une affaire de jugement individuel ou de préférences personnelles,il semble que cette position ne permette pas à la morale d'accomplir son rôle de système de valeurs, parce que lessubjectivités s'opposent et que la société a pour vocation d'organiser ensemble ces subjectivités de manière à lesfaire coexister, ou encore, si l'on choisit une position plus radicale, parce qu'il existe une norme moraletranscendante – divine par exemple – que les jugement individuels ne peuvent pas dépasser. Analyse du sujet : ● Le sujet pose la question du rapport entre deux notions : la morale, et les préférences personnelles.

On nous demande si la seconde notion permet de définir la première. ● La morale : ensemble des règles qui distinguent permettent de distinguer le bien du mal, l'action à accomplir de l'action à éviter, ceci aussi bien du point de vue de l'individu, sans référence à des normesimposées de l'extérieur (l'Ethique) que du point de vue social et collectif.

La morale renvoie donc à laconnaissance de nos devoirs, et à un système de valeurs. ● Les préférences personnelles : une préférence est une valeur, ce qui est désiré.

Une préférence personnelle renvoie donc au désir propre à un sujet, à une personne individuelle, et est donc subjective.

Unepréférence personnelle est donc une préférence de la personne, aussi au sens où l'on se préfère.

Lapréférence personnelle aboutit en effet toujours satisfaire sa personne, au détriment de la préférence d'unautre. ● Est-ce seulement : le sujet présuppose que dans la morale, les préférences personnelles jouent un rôle, puisqu'on nous demande uniquement l'étendue de ce rôle.

Or, on peut remettre en question ce présupposé. Problématique La morale vise à la réalisation du bien par la connaissance de celui-ci, et des moyens de le réaliser.

En ce. »

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