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La Nature est-elle aimable ?

Publié le 03/10/2005

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La plante mise en liberté garde l'inclinaison qu'on l'a forcée à prendre; mais la sève n'a point changé pour cela sa direction primitive; et, si la plante continue à végéter, son prolongement redevient vertical.     Il en est de même des inclinations des hommes. Tant qu'on reste dans le même état, on peut garder celles qui résultent de l'habitude, et qui nous sont le moins naturelles; mais, sitôt que la situation change, l'habitude cesse et le naturel revient. L'éducation n'est certainement qu'une habitude. Or, n'y a-t-il pas des gens qui oublient et perdent leur éducation, d'autres qui la gardent? D'où vient cette différence? S'il faut borner le nom de nature aux habitudes conformes à la nature, on peut s'épargner ce galimatias. Nous naissons sensibles, et, dès notre naissance, nous sommes affectés de diverses manières par les objets qui nous environnent. Sitôt que nous avons pour ainsi dire la conscience de nos sensations, nous sommes disposés à rechercher ou à fuir les objets qui les produisent, d'abord, selon qu'elles nous sont agréables ou déplaisantes, puis, selon la convenance ou disconvenance que nous trouvons entre nous et ces objets, et enfin, selon les jugements que nous en portons sur l'idée de bonheur ou de perfection que la raison nous donne. Ces dispositions s'étendent et s'affermissent à mesure que nous devenons plus sensibles et plus éclairés; mais, contraintes par nos habitudes, elles s'altèrent plus ou moins par nos opinions.

Est aimable ce que l’on aime : aimer signifie porter une affection, une affectivité positive à l’égard de quelqu’un ou d’un objet. On dit de quelqu’un qu’il aimable lorsque nous inclinons vers lui et sommes reconnaissants de son geste ou attitude. En quel sens peut-on dire de la nature qu’elles est aimable ? Qu’est-ce qui dans la nature est aimable ? Qu’aime-t-on en elle ? La nature peu-elle au contraire présenter  des dangers et devenir par là même haïssable et détestable ? La nature est-ce aussi notre nature ?

« garantir l'arbrisseau naissant du choc des opinions humaines! Cultive, arrose la jeune plante avant qu'elle meure: sesfruits feront un jour tes délices.

Forme de bonne heure une enceinte autour de l'âme de ton enfant; un autre enpeut marquer le circuit, mais toi seule y dois poser la barrière.

On façonne les plantes par la culture, et les hommespar l'éducation.

Si l'homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu'à ce qu'il eût appris às'en servir; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les autres de songer à l'assister; et, abandonné à lui-même, il mourrait de misère avant d'avoir connu ses besoins.

On se plaint de l'état de l'enfance; on ne voit pas quela race humaine eût péri, si l'homme n'eût commencé par être enfant.

Nous naissons faibles, nous avons besoin deforce; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d'assistance; nous naissons stupides, nous avonsbesoin de jugement. Tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné parl'éducation.

Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses.

Le développement interne denos facultés et de nos organes est l'éducation de la nature; l'usage qu'on nous apprend à faire de cedéveloppement est l'éducation des hommes; et l'acquis de notre propre expérience sur les objets qui nous affectentest l'éducation des choses.

Chacun de nous est donc formé par trois sortes de maîtres.

Le disciple dans lequel leursdiverses leçons se contrarient est mal élevé, et ne sera jamais d'accord avec lui-même; celui dans lequel ellestombent toutes sur les mêmes points, et tendent aux mêmes fins, va seul à son but et vit conséquemment.

Celui-làseul est bien élevé.

Or, de ces trois éducations différentes, celle de la nature ne dépend point de nous; celle deschoses n'en dépend qu'à certains égards.

Celle des hommes est la seule dont nous soyons vraiment les maîtres;encore ne le sommes-nous que par supposition; car qui est-ce qui peut espérer de diriger entièrement les discourset les actions de tous ceux qui environnent un enfant? Sitôt donc que l'éducation est un art, il est presqueimpossible qu'elle réussisse, puisque le concours nécessaire à son succès ne dépend de personne.

Tout ce qu'onpeut faire à force de soins est d'approcher plus ou moins du but, mais il faut du bonheur pour l'atteindre.

Quel estce but? c'est celui même de la nature; cela vient d'être prouvé.

Puisque le concours des trois éducations estnécessaire à leur perfection, c'est sur celle à laquelle nous ne pouvons rien qu'il faut diriger les deux autres.

Maispeut-être ce mot de nature a-t-il un sens trop vague; il faut tâcher ici de le fixer.

La nature, nous dit-on, n'est quel'habitude.

Que signifie cela? N'y a-t-il pas des habitudes qu'on ne contracte que par force, et qui n'étouffent jamaisla nature? Telle est, par exemple, l'habitude des plantes dont on gêne la direction verticale.

La plante mise en libertégarde l'inclinaison qu'on l'a forcée à prendre; mais la sève n'a point changé pour cela sa direction primitive; et, si laplante continue à végéter, son prolongement redevient vertical. Il en est de même des inclinations des hommes.

Tant qu'on reste dans le même état, on peut garder celles quirésultent de l'habitude, et qui nous sont le moins naturelles; mais, sitôt que la situation change, l'habitude cesse etle naturel revient.

L'éducation n'est certainement qu'une habitude.

Or, n'y a-t-il pas des gens qui oublient etperdent leur éducation, d'autres qui la gardent? D'où vient cette différence? S'il faut borner le nom de nature auxhabitudes conformes à la nature, on peut s'épargner ce galimatias.

Nous naissons sensibles, et, dès notrenaissance, nous sommes affectés de diverses manières par les objets qui nous environnent.

Sitôt que nous avonspour ainsi dire la conscience de nos sensations, nous sommes disposés à rechercher ou à fuir les objets qui lesproduisent, d'abord, selon qu'elles nous sont agréables ou déplaisantes, puis, selon la convenance ou disconvenanceque nous trouvons entre nous et ces objets, et enfin, selon les jugements que nous en portons sur l'idée de bonheurou de perfection que la raison nous donne.

Ces dispositions s'étendent et s'affermissent à mesure que nousdevenons plus sensibles et plus éclairés; mais, contraintes par nos habitudes, elles s'altèrent plus ou moins par nosopinions.

Avant cette altération, elles sont ce que j'appelle en nous la nature.

C'est donc à ces dispositionsprimitives qu'il faudrait tout rapporter; et cela se pourrait, si nos trois éducations n'étaient que différentes: mais quefaire quand elles sont opposées; quand, au lieu d'élever un homme pour lui-même, on veut l'élever pour les autres?Alors le concert est impossible.

Forcé de combattre la nature ou les institutions sociales, il faut opter entre faire unhomme ou un citoyen: car on ne peut faire à la fois l'un et l'autre."". 3 Transition La nature est effectivement aimable au sens où certaines de ses caractéristiques sont positives et dignes d'unecertaine affection.

Or il se peut aussi que cette nature présente une dimension cachée et redoutable . II La nature peut-elle être désagréable, détestable ? 1 le mensonge dans les discours et la nature divine Texte Platon La République, II, trad.

Chambry, Garnier-Flammarion, p.

132-133. "- Tu crois sans doute que j'émets quelque oracle; or, je dis qu'être trompé en son a^me sur la nature deschoses, le rester et l'ignorer, accueillir et garder là l'erreur, est ce que l'on supporte le moins; et c'est surtout dansce cas qu'on déteste le mensonge. - Et beaucoup. - Mais, repris-je, avec la plus grande exactitude on peut appeler vrai mensonge ce que viens de mentionner:l'ignorance où, en son âme, se trouve la personne trompée; car le mensonge dans les discours est une imitation del'état de l'âme, une image qui se produit plus tard, et non un mensonge absolument pure, n'est-ce pas?. »

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