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LA NATURE EST-ELLE UN MODÈLE ?

Publié le 28/02/2004

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.../... L'homme est un être issu de la nature et il semble difficile d'affirmer que l'évolution de l'homme et des techniques par exemple est due à la simple intelligence humaine. On admet de façon générale que l'homme a découvert le feu par la foudre et qu'il a ensuite essayé de reproduire ce qu'il avait vu. Pour Eric Weil, l'homme a réussi à être maître et possesseur de la nature, non pas parce qu'il a essayé de la comprendre d'un point de vue humain mais parce qu'il a "essayé de l'étudier telle quelle est et de lire, son grand livre dans le langage même qu'elle emploie, le langage de la mathématique."( La science et la civilisation moderne) De même, dans le domaine de l'art, on remarque les oeuvres imitent la nature tel que Platon l'a indiqué et l'a critiqué. Si on ne peut pas réduire tout l'art à l'imitation de la nature, l'apprentissage du peintre par exemple passe irrémédiablement par la copie de la nature. L'exemple de Zeuxis est parlant dans ce sens  qui "peignait des raisins qui avaient une apparence tellement naturelle que des pigeons s'y trompaient et venaient picorer."( Hegel). L'homme cherche à se détacher du modèle naturel Pourtant depuis le début de l'humanité, les hommes cherchent à rompre avec la nature. Comme le dit par exemple, Hegel, l'histoire est strictement humaine : elle est le processus par lequel les individus se regroupent en société, et par lequel ils se démarquent de la nature. La philosophie a  longtemps tenté d'effacer en l'homme tous les instincts naturels et les traces d'animalité chez lui.

"Modèle" signifierait que la nature est un idéal pour l'homme, quelque chose qui a été créé pour être imitée. Mais il n'y a aucune intention dans la nature. Elle n'est pas finalisée (autant que nous puissions le savoir) en vue de guider l'homme. Elle est ce qu'elle est, comme le dit Spinoza, tout à fait neutre. La nature n'est ni bonne ni mauvaise en soi (Ethique, I, Appendice). En fait la nature n'est pas le modèle que l'homme devrait imiter pour se créer mais la matière dans laquelle il se façonne, comme un objet d'art. Si la matière était un modèle, l'homme ne devrait pas raisonner ; cf. la célèbre phrase de Rousseau : "L'homme qui médite est un animal dépravé" (Second Discours, I).

« hommes à anticiper, à tout faire pour réduire le danger.

Elle est donc la racine de la raison : faculté de calculer,d'imaginer des moyens, de peser les risques, en vue d'une décision.

Cette rationalité pragmatique conduit l'homme à quitter l'insupportable état de guerre.

D'évidence, la cause en estle droit illimité de chacun.

Il faut donc y renoncer.

Mais cela n'est efficace que si tout le monde le fait.

Chacuns'engage donc par contrat avec chacun à renoncer à son droit naturel.

Pour garantir ce contrat (par la menace dela force), on désigne un tiers, le souverain, à qui l'exercice du droit est confié.

Ainsi le pouvoir politique, qui garantit la paix civile par la loi et le glaive, naît-il d'un acte volontaire, d'un contratdicté par la raison.

Il n'est que la condition de coexistence des forces individuelles.

C'est un produit de l'art humain –non pas une institution naturelle ou divine.

L'homme n'est pas sociable, c'est l'intérêt qui le pousse à s'associer. C'est que, en effet, dans la nature, règne la loi du plus fort.

La société humaine s'élève contre ce principe et tend àdéclarer l'égalité des droits de tous les individus, justement en opposition aux lois de la nature. La nature est le point de départ de l'invention humaine Pourtant on ne peut pas nier que la beauté existe dans la nature.

Certains spectacles nous ravissent l'âme.

De plus,la nature possède une vitalité telle que même dans les pires conditions, la vie arrive toujours à reprendre le dessus. On peut par exemple, penser que l'homme a pensé à voler en voyant un oiseau, mais on ne peut pas pour autantdire qu'il a pris la nature pour modèle.

Elle lui a juste donné une idée à partir de laquelle l'intelligence de l'hommes'est appliquée. En reprenant l'exemple de l'art, on ne peut pas dire que l'oeuvre d'art reproduise fidèlement la nature.

L'art est unautre monde que la nature et ce n'est pas d'ordinaire l'émotion provoquée par la beauté de la nature qui donne àl'artiste l'idée de créer une oeuvre.

Comme l'écrit André Malraux : " de même qu'un musicien aime la musique et nonles rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime lesfigures et les paysages." Ainsi Hegel dans Esthétique critique l'idée que l'art imite la nature : c'est certes "dans les données de la nature que l'oeuvre d'art semble puiser son contenu" mais " de là prétendre que le contenu commetel, en tant que contenu doit être tout entier emprunté à la nature, il y a loin." Il faut bien voir aussi que la nature agit au hasard, ce qui est loin d'être le cas pour l'homme.

Ainsi Marx écrit : "cequi distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule danssa tête avant de la construire dans la ruche." ( Capital ).

Ainsi les productions de l'homme se caractérisent par la conscience et l'intentionnalité, ce qui ne semble pas être le cas de la nature. Ainsi, il semble que l'homme acquiert ses premières connaissances en prenant la nature pour modèle, puisque c'est lapremière chose qui se trouve sous ses yeux et dans laquelle il vit.

Et pourtant il est indéniable que l'homme cherchetrès vite à se détacher de ce modèle qui semble défaillant.

Il oppose en effet l'instinct à la raison.

Dès lors, si lanature fournit un point de départ à l'homme, celui-ci dépasse le modèle initial en lui ajoutant conscience,intentionnalité et raison.

Il imprime sa marque dans la nature même.. »

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