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LA PENSÉE DE LA MORT IMPORTE-T-ELLE À LA VIE ?

Publié le 15/03/2004

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Les biens matériels nous éloignent de la relation spirituelle à Dieu. d)                 L'alternative de l'enfer et du paradis modifie profondément les valeurs de l'existence. Rousseau puis plus tard Kant pensent que la religion est nécessaire à la morale, car elle permet aussi bien la récompense du juste et le châtiment de l'injuste. L'au-delà de la vie justifie une action vertueuse. La prise de conscience de la mort comme anéantissement : valorisation de l'existence ? a)                  Beaucoup associent à la mort comme néant  une revalorisation de l'existence et notamment de l'existence charnelle mais qu'en est-il de la crainte de la mort ? Le retour vers le plaisir sonne t-il l'affranchissement par rapport à la crainte de la mort ? Dans La mort et la Pensée, Marcel Conche écrit : « On ne cesse de penser à la mort qu'en cessant de penser. » La recherche de la jouissance du corps n'est pas une façon de fuir l'idée de la mort. Si la mort n'est rien, ce rien ne nous est pas indifférent.

« b) Platon croyait en l'immortalité de l'âme, croyance qu'il argumente Dans le Phédon où il décrit les derniers moments de Socrate avant qu'il ne soitcontraint de boire la ciguë.

Il lui fait dire : « En s'occupant de philosophie comme il convient, on ne fait pas autrechose que de rechercher la mort et l'état qui la suit.

».

Pourcomprendre ce que cela signifie, il faut rappeler que ledialogue philosophique consiste à atteindre les véritéséternelles et donc de s'éloigner des impressions sensibles.Or, au moment de la mort, l'âme se sépare du corps, Platonparle dans ce même dialogue d' « affranchissement », pourcontempler l'idée.

Une telle conception de la mort dévaloriseconsidérablement l'existence, l'existence la plus parfaite,c'est-à-dire pour Platon l'existence philosophique estinférieure à la mort. Philosopher, c'est apprendre à mourir, et la philosophie dès ici-bas nous prépare à la mort.

Dans l'état ordinaire de notrecondition, notre âme est enchaînée au corps.

Nous nevoyons la réalité qu'au travers de nos sens, limités etimparfaits, barreaux d'une prison qui nous sépare de laréalité pure.

Nos besoins matériels, nos désirs, nosaffections et nos passions nous maintiennent dansl'ignorance et les soucis mesquins.

La chaîne qui captivel'âme au corps est le désir.

C'est en désirant que nous entretenons et solidifions cette servitudevolontaire.

Chacun est l'esclave de son propre tyran intérieur.

La philosophie nous apprend à nousdélier, en nous montrant, au moyen de la réflexion et du dialogue intérieur, toutes les illusions dontnous sommes prisonniers, dès que nous cherchons à connaître au moyen de nos sens.

Sortant delui-même pour s'aliéner dans le monde, l'homme s'emprisonne davantage, se dupe et se trompe.Philosopher, c'est faire retour sur soi, ne faire confiance qu'en sa propre pensée quel que soitl'objet pensé.

Tout objet du monde sensible est visible, tandis que l'âme se porte vers l'invisible,c'est-à-dire l'intelligible, seul élément du vrai.

L'âme philosophe se tient à l'écart des plaisirs, desdésirs, des craintes et des peines, elle s'efforce d'établir le calme sur la mer agitée des désirs, selaisse conduire par le raisonnement et contemple le vrai, le parfait, l'absolu.

La mort ne peut êtrepour elle que la délivrance ultime de tous les maux humains.

Mourir c'est regagner enfin ce à quoinous sommes spirituellement apparentés.

Si déjà par la pensée le philosophe goûte ici-bas auxjoies de l'éternité, la mort est le passage vers l'absolu enfin accompli : "Les cygnes, oiseauxd'Apollon, ont le don de la divination, et c'est la prescience des biens qu'ils trouveront chezHadès, qui le jour de leur mort les fait chanter et se réjouir plus qu'ils ne l'ont jamais fait avant"(Phédon). c) De même, dans la tradition chrétienne la mort annonce le rappel de l'âme à Dieu.

Un même mépris de l'existence terrestre est associé.

Les biens matériels nous éloignent de la relationspirituelle à Dieu. d) L'alternative de l'enfer et du paradis modifie profondément les valeurs de l'existence. Rousseau puis plus tard Kant pensent que la religion est nécessaire à la morale, car elle permetaussi bien la récompense du juste et le châtiment de l'injuste.

L'au-delà de la vie justifie uneaction vertueuse. La prise de conscience de la mort comme anéantissement : valorisation de l'existence ? a) Beaucoup associent à la mort comme néant une revalorisation de l'existence et notamment de l'existence charnelle mais qu'en est-il de la crainte de la mort ? Le retour vers leplaisir sonne t-il l'affranchissement par rapport à la crainte de la mort ? Dans La mort et la Pensée, Marcel Conche écrit : « On ne cesse de penser à la mort qu'en cessant de penser.

» Larecherche de la jouissance du corps n'est pas une façon de fuir l'idée de la mort.

Si la mort n'estrien, ce rien ne nous est pas indifférent. b) Pascal écrit dans ses Pensées : «Quand je m'y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans laguerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises,etc., j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoirpas demeurer en repos dans une chambre.

Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu en découvrir la raison, j'ai trouvé qu'il y en a unebien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et simisérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près.». »

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