La pensée se reconnaît-elle des maîtres ?
Publié le 29/03/2004
Extrait du document
Nous débouchons là sur un des paradoxes
les plus profonds de la philosophie :
voilà que le disciple en sait autant que
le maître, et même plus puisqu'il juge
de ses paroles. Platon exprime ce
paradoxe dans le mythe de la
réminiscence. Tout homme, malgré son
ignorance, est déjà, en un sens, dans la
vérité, sans quoi il ne pourrait jamais
l'atteindre ni même la chercher. C'est
qu'il l'a apprise dans une vie
antérieure. Tout savoir est donc un
ressouvenir. Cela n'est qu'un mythe bien
sûr, mais il exprime que le rapport
maître-disciple existe d'abord à
l'intérieur de moi. Si je ne dois me
soumettre à aucun maître extérieur,
c'est parce que j'apprends en moi la
vérité. Nous pouvons dire alors, de
manière imagée, qu'il y a en nous un «
maître intérieur» qui nous enseigne.
Le maître extérieur, Socrate, n'est-il
cependant que l'occasion qui conduit à
ce maître intérieur ? La nature de la
vérité tend à le faire croire.
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