La perception. L'espace. La réalité du monde sensible.
Publié le 22/02/2012
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Définition de la perception. La perception est donc l'achèvement de la représentation et la rectification des données sensibles qui résultent l'un et l'autre d'un jugement, immédiat et intuitif en apparence, mais fondé sur l'habitude et sur des inférences naturelles, où la sensibilité et la volonté peuvent intervenir, et par lequel nous déterminons quant à l'existence, à l'essence, à la quantité et à la qualité, soit l'objet des données sensibles, soit les données sensibles ellesmêmes. En voyant un objet que j'ai déjà vu, je m'efforce de mettre d'accord ma perception nouvelle avec mes perceptions passées : percevoir c'est donc interpréter. La perception est une interprétation de l'intuition primitive, interprétation en apparence immédiate, mais en réalité acquise par l'habitude, corrigée par le raisonnement, et sans laquelle l'intuition primitive ne paraltrait pas comme elle parait....

«
-U-
telle enseigne que ropinion la plus l'épandue reste.
peut-être.
qu'ouvrir
les yeux suffit ii voir.
Ce perceptionnisme vulgaire ne diffère guère
d'ailleurs du sensualisme d'un Condillac ou des Encyclopédistes, pour
lesquels l'éveil d'un sens t·ntraine le cheminement de la sensation et,
bientôt, la prise de conscience d'un excitant, dèS lors considéré comme
objet.
On signale, en outre, que la mémoire, gardienne de l'expérience
et du savoir, est susceptible de modifier, puis de fixer la signification
donnée au contenu de l'intuition sensible.
Percevoir, selon le mot de
Bergson, finirait par n'être plus qu'une occasion de se souvenir.
l
Ainsi, en suivant ce premier sehéma, le jugement de perception
\Ocrait, en fait, provoqué par une sensation et assuré par des souve
nirs;
ajoutons : vérifié par une action adaptée, in.•lallé encore par
le langage où se conservent ensemble les mols et les idées.
La question de la sensation PouJ·tant il faut y regar-
et de l'image.
der de plus près.
Le terme c sensation » est hérilt.~ de la philosophie traditionnelle
avec la double acception de : 1· modification de la sensibilité subjec
tive; et de : 2• connaissance par lrs sens.
Dans les deux cas ltt sensible
s'Oj>pose à l'intelligible, et il est cependant la matière ou l'occasion
de l'acte intellectuel.
On se bat autour de la fonnule : • n n'y a rien
dans l'esprit qui n'ait d'abord été dans les sens •.
C'est la devise de l'empirisme.
Condllla.c imagine une statue entiè
rement bâtie comme un être humain el cependant privée de l'usage
des sens : elle reste alors statue.
Mais si, transportée dans une roseraie.
nous lui rendons l'usage d'un seul sens, l'odorat par exemple, elle
atteint une vie humaine et le cheminement de la sensation éveille le
psychisme nu point que la statue a comcience « d'être odeur de
rotre # 1
Ce mythe nie toute structure rationnel'' a priori.
Aussi à la for
mule c Il n'y a rien dans l'esprit...
• les rationalistes ajouteront.., c si
ce
n'est l'esprit lui-même >, entt>ndant par là qu'il faut une sorte de
transformateur (l'esprit) pour que le donné sensible (ou ..en•alion)
puisse
deuenir connaissance, c'est-à-dire idée de rob jet.
Sur le plan expérimental la psychophysique, en s'efforçant d'éta
blir une relation entre l'excitant et la sensation, met en évidence des
seuils de conscience correspondant à des quantités d'excitation minima,
au-dessous desquels la modification sensible n'est pas perçue (seuil
absolu),
ou n'est pas distinguée d'une précédente (seuil différentiel).
1 ~.
»
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