La peste
Publié le 11/05/2014
Extrait du document
«
II multiplie les démarches pour avoir la possibilité légale de partir, et, comme il se heurte au
formalisme administratif, il décide de s'évader
Je sais que l'homme est capable de grandes actions.
Mais s’il n'est pas capable d'un grand sentiment,
il ne m'intéresse pas [...1.
Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime.
Malgré sa certitude intérieure, il fléchit une première fois quand il apprend que Rieux est, lui aussi,
séparé de sa femme, il demande à entrer provisoirement dans les formations sanitaires.
Puis, quand
son évasion est prête à réussir, estimant qu'il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul, il
refuse de partir
J'ai toujours pensé que j'étais étranger à cette ville et que je n'avais rien à faire avec vous.
Mais
maintenant que j'ai vu ce que j'ai vu, je sais que je suis d'ici, que je le veuille ou non.
Cette histoire
nous concerne tous.
Le juge Othon et le père Paneloux :
C'est à eux que revient le périlleux privilège de représenter l'un la magistrature, l’autre le clergé.
En fait, le premier est réduit à un rôle assez secondaire d'abord dépeint d'une façon un peu
caricaturale (mi-homme du monde, mi-croque-mort), il ne manquera de dignité ni lorsqu'il sera soumis
à des mesures d'isolement, ni quand son enfant succombera.
Paneloux au contraire, malgré (ou à cause de) (anticléricalisme latent de l’œuvre occupe une place de
premier plan.
Jésuite érudit et militant, défenseur chaleureux d'un christianisme exigeant également éloigné du
libertinage moderne et de l'obscurantisme des siècles passés, il symbolisera l'attitude de la foi en
présence du mal.
Au début, il est sûr de lui, comme le montre son premier prêche
Mes frères, vous êtes dans le malheur; mes frères, vous (avez mérité [...].
Ce fléau même qui vous
meurtrit, il vous élève et vous montre la voie.
De la peste, il fait une punition collective (comme le lui reprochera Rieux et un signe de la dévorante
tendresse de Dieu.
S'il accepte d'entrer dans les formations sanitaires, il ne croit pas aux efforts de la
vaine science humaine et fait grief au sérum de Castel d'avoir retardé la mort, donc d'avoir prolongé
les souffrances de l’enfant Othon.
En réalité, cette mort d'un innocent l'amène à réviser ses idées, et
le ton de son second prêche est beaucoup moins tranchant.
Il ne dit plus vous, mais nous.
Il ne
prétend plus expliquer le mal, mais se borne à affirmer qu'il faut cour croire ou tout nier et accepter
toutes les conséquences de cet acte de foi
La souffrance des enfants était notre pain amer, mais, sans ce pain, notre âme périrait de sa faim
spirituelle.
Finalement, il sera atteint de la peste, mais, ayant refusé de se laisser soigner, il mourra.
Mort inutile,
qui montre où conduit l'acceptation à genoux, là où il faut lutter debout.
Tarrou :
II s'oppose à Paneloux, qui a tout misé sur la grâce.
Son ambition est d'être un saint sans Dieu.
Et
c'est de cette sainteté laïque qu'il est une sorte de modèle.
L’auteur, qui a beaucoup de sympathie pour lui et qui lui a prêté bon nombre de ses propres idées,
voire de ses expériences personnelles, nous raconte son histoire (c'est le seul personnage dont nous
connaissions aussi bien le passé).
Fils d'un avocat général, il a vécu dans l'idée de son innocence,
2.
»
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