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La peste

Publié le 11/05/2014

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La Peste : Les personnages : Joseph Grand : Petit employé de mairie, c'est un raté, qui n'a réussi ni dans sa carrière ni dans sa vie sentimentale. Il a de la peine à trouver les termes capables d'exprimer exactement ce qu'il veut dire : d'où sa volonté d'apprendre le latin pour approfondir le sens des mots, et d'écrire un roman qui lui vaudrait d'être salué chapeau bas, mais dont il s'épuise, sans jamais pouvoir aller au-delà, à mettre sur pied la première phrase. En même temps, c'est un homme qui a de bons sentiments et qui ne craint pas de les manifester. C'est en ce sens qu'il est exemplaire. Il le prouve bien au cours de l'épidémie, où il est un des rares à conserver un certain équilibre de vie : il exerce son humble métier, mais il l'éclaire par sa chimérique ambition d'écrire; et, quand se créent des équipes sanitaires, il participe bénévolement à leur action, en tenant des livres, en faisant des statistiques, à raison de deux heures par jour. Son dévouement lui vaut de contracter la peste. Mais, curieusement, il est un des premiers rescapés, comme si l'auteur voulait le récompenser de sa bonne volonté S'il est vrai que les hommes tiennent à se proposer des exemples et des modèles qu'ils appellent héros, et s'il faut absolument qu'il y en ait un dans cette histoire, le narrateur propose justement ce héros insignifiant et effacé qui n'avait pour lui qu'un peu de bonté au c?ur et un idéal apparemment ridicule. Cottard : Homme moyen lui aussi, il est comme le symétrique de Grand, mais dans l'ordre du mal. On ne connaît pas bien les raisons pour lesquelles, au début du roman, il est recherché par la police et tente de se pendre. Ce qui est sûr, c'est que la peste, en détournant de lui l'attention de la justice et en lui fournissant l'occasion de faire du marché noir, de s'enrichir, arrange ses affaires je me sens bien mieux ici depuis que nous avons la peste avec nous. Ainsi souhaite-t-il voir le malheur général s'amplifier et durer. La fin du fléau signifie pour lui la fin de son trafic et la reprise des poursuites dont il a déjà été l'objet. IL est battu, traqué, assiégé, mis à mort. L'auteur n'a pas beaucoup de pitié pour lui, car son malheur est mérité Il est juste que cette chronique se termine sur lui qui avait un c?ur solitaire. Oui, solitaire là où il aurait fallu être solidaire. Son châtiment, comme la guérison inespérée de Grand, a une évidente valeur symbolique. Rambert : C'est un personnage d'une tout autre envergure : décidé à refuser l'injustice et les concessions, il tient le langage de Saint-Just. Journaliste, il n'est pas seulement un homme de plume, il a un passé de militant, il a combattu, pendant la guerre d'Espagne, du côté des vaincus. C'est cette expérience qui lui permet de parler si haut en faveur du droit au bonheur, dont il est, dans La Peste, le champion irrécusable. Venu à Oran pour y préparer un reportage, il n'accepte pas d'être enfermé dans cette ville avec laquelle il n'a  rien à faire et veut à tout prix rejoindre en France là femme qu'il aime Je ne peux pas supporter l'idée que cela va durer et qu'elle vieillira pendant tout ce temps [...1 A trente ans, il faut profiter de tout. II multiplie les démarches pour avoir la possibilité légale de partir, et, comme il se heurte au formalisme administratif, il décide de s'évader Je sais que l'homme est capable de grandes actions. Mais s'il n'est pas capable d'un grand sentiment, il ne m'intéresse pas [...1. Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime. Malgré sa certitude intérieure, il fléchit une première fois quand il apprend que Rieux est, lui aussi, séparé de sa femme, il demande à entrer provisoirement dans les formations sanitaires. Puis, quand son évasion est prête à réussir, estimant qu'il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul, il refuse de partir J'ai toujours pensé que j'étais étranger à cette ville et que je n'avais rien à faire avec vous. Mais maintenant que j'ai vu ce que j'ai vu, je sais que je suis d'ici, que je le veuille ou non. Cette histoire nous concerne tous. Le juge Othon et le père Paneloux : C'est à eux que revient le périlleux privilège de représenter l'un la magistrature, l'autre le clergé. En fait, le premier est réduit à un rôle assez secondaire d'abord dépeint d'une façon un peu caricaturale (mi-homme du monde, mi-croque-mort), il ne manquera de dignité ni lorsqu'il sera soumis à des mesures d'isolement, ni quand son enfant succombera. Paneloux au contraire, malgré (ou à cause de) (anticléricalisme latent de l'?uvre occupe une place de premier plan. Jésuite érudit et militant, défenseur chaleureux d'un christianisme exigeant également éloigné du libertinage moderne et de l'obscurantisme des siècles passés, il symbolisera l'attitude de la foi en présence du mal. Au début, il est sûr de lui, comme le montre son premier prêche Mes frères, vous êtes dans le malheur; mes frères, vous (avez mérité [...]. Ce fléau même qui vous meurtrit, il vous élève et vous montre la voie. De la peste, il fait une punition collective (comme le lui reprochera Rieux et un signe de la dévorante tendresse de Dieu. S'il accepte d'entrer dans les formations sanitaires, il ne croit pas aux efforts de la vaine science humaine et fait grief au sérum de Castel d'avoir retardé la mort, donc d'avoir prolongé les souffrances de l'enfant Othon. En réalité, cette mort d'un innocent l'amène à réviser ses idées, et le ton de son second prêche est beaucoup moins tranchant. Il ne dit plus vous, mais nous. Il ne prétend plus expliquer le mal, mais se borne à affirmer qu'il faut cour croire ou tout nier et accepter toutes les conséquences de cet acte de foi La souffrance des enfants était notre pain amer, mais, sans ce pain, notre âme périrait de sa faim spirituelle. Finalement, il sera atteint de la peste, mais, ayant refusé de se laisser soigner, il mourra. Mort inutile, qui montre où conduit l'acceptation à genoux, là où il faut lutter debout.   Tarrou : II s'oppose à Paneloux, qui a tout misé sur la grâce. Son ambition est d'être un saint sans Dieu. Et c'est de cette sainteté laïque qu'il est une sorte de modèle. L'auteur, qui a beaucoup de sympathie pour lui et qui lui a prêté bon nombre de ses propres idées, voire de ses expériences personnelles, nous raconte son histoire (c'est le seul personnage dont nous connaissions aussi bien le passé). Fils d'un avocat général, il a vécu dans l'idée de son innocence, jusqu'au jour où, âgé de 17 ans, il est allé voir son père requérir la peine capitale, qui n'est rien d'autre que le plus abject des assassinats. II a quitté le domicile paternel, a fait de la politique, a lutté dans tous les pays d'Europe pour instituer une société plus juste : hélas! dans les rangs où il combattait, on procédait à des condamnations nécessaires. Après avoir vu fusiller un homme en Hongrie et découvert que nous étions tous des pestiférés (découverte fort antérieure à la peste d'Oran), il a refusé, avec un aveuglement obstiné, tout ce qui fait mourir. Au lieu d'être un meurtrier raisonnable, il a voulu n'être plus qu'un meurtrier innocent. Sa morale est devenue celle de la sympathie, de la compréhension. Morale réellement mise en pratique, puisqu'il comprend Cottard et Paneloux qui, chacun à sa façon, sont si différents de lui. Et il n'ignore pas l'amitié, comme le prouve le bain qu'il prend en compagnie du docteur Rieux. Mais comprendre ne l'empêche pas de lutter au maximum et jusqu'au bout. Il est l'initiateur du plan d'organisation des formations sanitaires vol...

« II multiplie les démarches pour avoir la possibilité légale de partir, et, comme il se heurte au formalisme administratif, il décide de s'évader Je sais que l'homme est capable de grandes actions.

Mais s’il n'est pas capable d'un grand sentiment, il ne m'intéresse pas [...1.

Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime. Malgré sa certitude intérieure, il fléchit une première fois quand il apprend que Rieux est, lui aussi, séparé de sa femme, il demande à entrer provisoirement dans les formations sanitaires.

Puis, quand son évasion est prête à réussir, estimant qu'il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul, il refuse de partir J'ai toujours pensé que j'étais étranger à cette ville et que je n'avais rien à faire avec vous.

Mais maintenant que j'ai vu ce que j'ai vu, je sais que je suis d'ici, que je le veuille ou non.

Cette histoire nous concerne tous. Le juge Othon et le père Paneloux : C'est à eux que revient le périlleux privilège de représenter l'un la magistrature, l’autre le clergé. En fait, le premier est réduit à un rôle assez secondaire d'abord dépeint d'une façon un peu caricaturale (mi-homme du monde, mi-croque-mort), il ne manquera de dignité ni lorsqu'il sera soumis à des mesures d'isolement, ni quand son enfant succombera. Paneloux au contraire, malgré (ou à cause de) (anticléricalisme latent de l’œuvre occupe une place de premier plan. Jésuite érudit et militant, défenseur chaleureux d'un christianisme exigeant également éloigné du libertinage moderne et de l'obscurantisme des siècles passés, il symbolisera l'attitude de la foi en présence du mal.

Au début, il est sûr de lui, comme le montre son premier prêche Mes frères, vous êtes dans le malheur; mes frères, vous (avez mérité [...].

Ce fléau même qui vous meurtrit, il vous élève et vous montre la voie. De la peste, il fait une punition collective (comme le lui reprochera Rieux et un signe de la dévorante tendresse de Dieu.

S'il accepte d'entrer dans les formations sanitaires, il ne croit pas aux efforts de la vaine science humaine et fait grief au sérum de Castel d'avoir retardé la mort, donc d'avoir prolongé les souffrances de l’enfant Othon.

En réalité, cette mort d'un innocent l'amène à réviser ses idées, et le ton de son second prêche est beaucoup moins tranchant.

Il ne dit plus vous, mais nous.

Il ne prétend plus expliquer le mal, mais se borne à affirmer qu'il faut cour croire ou tout nier et accepter toutes les conséquences de cet acte de foi La souffrance des enfants était notre pain amer, mais, sans ce pain, notre âme périrait de sa faim spirituelle. Finalement, il sera atteint de la peste, mais, ayant refusé de se laisser soigner, il mourra.

Mort inutile, qui montre où conduit l'acceptation à genoux, là où il faut lutter debout. Tarrou : II s'oppose à Paneloux, qui a tout misé sur la grâce.

Son ambition est d'être un saint sans Dieu.

Et c'est de cette sainteté laïque qu'il est une sorte de modèle. L’auteur, qui a beaucoup de sympathie pour lui et qui lui a prêté bon nombre de ses propres idées, voire de ses expériences personnelles, nous raconte son histoire (c'est le seul personnage dont nous connaissions aussi bien le passé).

Fils d'un avocat général, il a vécu dans l'idée de son innocence, 2. »

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