Devoir de Philosophie

La philosophie a-t-elle une place dans la société moderne ?

Publié le 06/10/2005

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§  La philosophie paraît liée aux débuts des sciences, non à leur développement : une science est fondée dès qu'elle dispose de ses principes et de sa méthode, il semble dès lors qu'elle dispose librement du domaine de la réalité qui lui appartient en propre, et puisse désormais considérer la philosophie comme une étape de son développement historiquement dépassée. §  Dans la société moderne, la quantité des résultats scientifiques s'est prodigieusement accrue. La science a compétence sur la totalité du réel ; les sciences de l'homme et de la vie peuvent également se prononcer sur des valeurs (maladie/santé, normal/anormal, fonctionnel/inadapté), qui ne sont plus alors le propre de la philosophie.   Mais la philosophie n'est-elle pas un devoir ? N'est-elle pas ce qui permet de conserver, dans une société voire un monde gouvernés par la science, une part d'humanité ? Plus loin encore, n'est-elle pas utile à la recherche scientifique elle-même ?       III)            La philosophie comme devoir.     §  La philosophie semble néanmoins inhérente à la nature humaine, ne serait-ce que par sa définition première d'étonnement face aux choses. N'est-ce pas en effet le moteur de toutes les recherches malgré tout ? L'exercice de la philosophie apparaît dès lors selon une double dimension : d'abord parce qu'elle n'est que le prolongement d'une attitude naturelle à l'homme (et qui le caractérise en tant que tel), mais aussi parce qu'un tel exercice permet de garder un regard critique sur le réel dans la totalité de ses dimensions, comme pour les études philosophiques sur les conséquences de certaines avancées techniques ou scientifiques, études réflexives qui apparaissent toutes nécessaires à la fois pratiquement et éthiquement.

§  La philosophie se définit comme un travail critique de la pensée sur elle-même, comme l’exercice d’une liberté de mettre son jugement en pratique. Elle apparaît originairement comme un étonnement face aux choses, qui permet par la suite de trouver un moyen d’investigation efficace à la connaissance de ces choses. Comme étonnement originaire, la philosophie peut alors apparaître comme une discipline visant à s’abolir dans les recherches qu’elle met en œuvre. N’est-elle alors utile que provisoirement afin de mettre en place tous les champs de problèmes et de questionnement ? §  La société moderne apparaît fondamentalement comme une société gouvernée par le règne de la science, de l’expérimentation, des recherches scientifiques, tous les problèmes apparaissant alors devoir être résolus par cette voie. §  C’est semble t-il dans ce contexte d’un monde gouverné par la toute puissance de la science que peut se poser la question de la nécessité de la philosophie : a quoi sert encore de réfléchir philosophiquement sur des questions alors que l’urgence de la société moderne nous invite au contraire à agir. La philosophie n’est-elle pas alors proprement inefficace dans ce contexte ? §  Néanmoins, peut-on réellement se passer de la philosophie ? N’est-elle pas la discipline par laquelle tout est systématiquement réfléchi et remis en question ? N’est-elle pas ce qui permet à l’homme d’exercer sa liberté, celui-ci se trouvant alors prisonnier lorsqu’il est privé de philosophie ? Dans ce contexte elle apparaît alors nécessaire à la conservation d’un monde « humain « malgré l’essor toujours plus important de la science et de la technologie. §  La philosophie est-elle ce travail critique, porté par l’étonnement primitif, provisoire et visant à s’abolir au profit de la science, maîtresse dans la société moderne ou la philosophie peut-elle toujours jouer un rôle dans la société moderne, comme appui de la science voire comme nécessité vitale venant freiner la dangereuse toute puissance de la science ?

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« Dès lors, la philosophie n'est-elle pas devenue inutile dans une société moderne gouvernée par la règne de lascience, de l'expérimentation scientifique ? II) L'abolition de la philosophie au profit de la science dans la société moderne ? § La société moderne apparaît comme une société dominée par la science, par l'exigence depreuves, de vérification et d'expérimentation.

C'est pourquoi la philosophie, si elle s'estmontrée dans un premier temps utile, comme étonnement, à la mise en place de la science,apparaît aujourd'hui dépassée par ce modèle qu'elle a néanmoins contribué à créer.

C'est, dansla société moderne la science qui prime et avec elle, la méthode expérimentale.

La méthodeexpérimentale consiste en effet à déduire de l'hypothèse avancée par le savant pour donnerl'explication des phénomènes observés, des conséquences telles qu'elles puissent êtrecomparées avec les faits dans l'expérimentation.

Ainsi cette méthode réprime-t-elle les écartsde la théorie et de l'imagination. § La définition de la vérité par le contrôle expérimental est indépendante de la philosophie : pourla science moderne la vérité est définie par la vérification expérimentale, c'est-à-dire par laconfrontation de la théorie avec la réalité des faits : il y a là un critère de vérité tout à faitindépendant de la réflexion philosophique.

(ce qui était différent pour la science antique pourlaquelle est vrai ce qui est justifié par des principes, en sorte que le problème fondamental soitcelui de la recherche du fondement, recherche proprement philosophique). § La philosophie paraît liée aux débuts des sciences, non à leur développement : une science estfondée dès qu'elle dispose de ses principes et de sa méthode, il semble dès lors qu'elle disposelibrement du domaine de la réalité qui lui appartient en propre, et puisse désormais considérerla philosophie comme une étape de son développement historiquement dépassée. § Dans la société moderne, la quantité des résultats scientifiques s'est prodigieusement accrue.La science a compétence sur la totalité du réel ; les sciences de l'homme et de la vie peuventégalement se prononcer sur des valeurs (maladie/santé, normal/anormal,fonctionnel/inadapté), qui ne sont plus alors le propre de la philosophie. Mais la philosophie n'est-elle pas un devoir ? N'est-elle pas ce qui permet de conserver, dans une sociétévoire un monde gouvernés par la science, une part d'humanité ? Plus loin encore, n'est-elle pas utile à larecherche scientifique elle-même ? III) La philosophie comme devoir. § La philosophie semble néanmoins inhérente à la nature humaine, ne serait-ce que par sa définitionpremière d'étonnement face aux choses.

N'est-ce pas en effet le moteur de toutes les recherchesmalgré tout ? L'exercice de la philosophie apparaît dès lors selon une double dimension : d'abordparce qu'elle n'est que le prolongement d'une attitude naturelle à l'homme (et qui le caractérise entant que tel), mais aussi parce qu'un tel exercice permet de garder un regard critique sur le réeldans la totalité de ses dimensions, comme pour les études philosophiques sur les conséquences decertaines avancées techniques ou scientifiques, études réflexives qui apparaissent toutesnécessaires à la fois pratiquement et éthiquement.

Cet exercice de la philosophie apparaît donccomme nécessaire, mais d'une nécessité que l'on peut aller jusqu'à qualifier de morale, car elle estse grâce à quoi l'homme se réalise dans son humanité, ou elle en est, en tout cas la condition depossibilité (puisqu'elle lui permet de s'auto constituer comme sujet, et répond à sa naturelleinquiétude). § La philosophie apparaît alors également nécessaire ai sein de la démarche scientifique de la sociétémoderne elle-même.

On pense notamment au développement contemporain de la sphère de labioéthique et du développement durable.

Des problèmes, apparaissant tous scientifiques de primeabord, viennent chercher de l'aide vers la démarche philosophique.

On peut en effet prendrel'exemple du problème de l'euthanasie dans le milieu médical ou encore de l'embryologie.

Il apparaîten effet aujourd'hui nécessaire de faire appel à la philosophie, dans sa dimension moralenotamment, afin de mettre en perspective ces problèmes : comment déterminer l'âge auquel onput dire qu'un embryon est une personne ? Est-ce d'après des faits scientifiques de constitutiondu fœtus ? Le fœtus est-il dès sa génération une personne humaine ? Se mettent en placeactuellement dans les institutions hospitalières des comités d'éthique au sein desquels desscientifiques mais aussi des spécialistes de philosophie traitent de ces problèmes. § La société moderne apparaît alors comme surdéterminée pas le règne de la science qui tend àdéshumaniser cette société.

La philosophie apparaît alors d'autant plus nécessaire dans la sociétémoderne qu'elle vient remettre l'homme à sa place comme personne morale fondamentalement. »

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