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La philosophie de Bergson

Publié le 17/10/2013

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BERGSON Chapitre II - De la multiplicité des états de conscience - L'idée de durée Thèse générale : Bergson oppose la notion de "temps" à celle de "durée". La notion de temps telle qu'elle est utilisée par la science, telle qu'elle est utilisée aussi dans la vie sociale, est une donnée objective, quantifiable. Elle est totalement incapable de rendre compte de ce qu'est la durée réelle, notion beaucoup plus subjective, totalement qualitative. Conséquence : Il faut vivre le temps plus que le mesurer, en acceptant sa part de subjectivité. Notre conscience est faite de multiples "Etats de conscience". Ce sont des moments "vécus", constitués de nos émotions, de nos sensations, de nos idées. On ne peut pas les dénombrer comme on compte les boules d'un boullier ou les secondes d'une minute. 1 - La question du nombre Bergson montre que la réalité "quantitative" du monde ramène toujours à l'espace. Ceci est vrai pour les quantités "physiques": 1 mètre, 1 litre. 50 moutons diffèrent aussi de 100 par l'espace qu'ils occupent. Ceci est également vrai pour des quantités abstraites comme le temps: une heure est faite de minutes, elle même constituée de secondes... Ceci permet de ramener la notion de temps à un espace : celui parcouru par l'aiguille de l'horloge. Mais le temps n'est pas que cela ! 2 - Durée et temps Le temps objectif se ramène à la notion d'espace : c'est le temps parcouru physiquement par l'aiguille de l'horloge. Ce temps nombré, mesuré, divisé en heures, minutes etc., convient parfaitement à la pensée scientifique dont la visée est essentiellement la quantification et la mesure ; il convient également aux nécessités de la vie sociale - il faut bien être à l'heure à ses rendez-vous et donc fixer des repères. mais il n'a rien à voir avec ce flux continu, cette pure durée qui est la donnée fondamentale de la conscience. La durée, est un temps subjectif, perçu : l'attente amoureuse parait éternité. Seul le temps subjectif est le temps vécu. Contrairement au temps objectif, la durée est faite d'états de conscience qui ne se dénombrent pas et ne peuvent pas se mettre à la suite, de façon continue. Il relèvent de la perception interne, ils sont "qualité pure". « La multiplicité de nos états de conscience a-t-elle la moindre analogie avec la multiplicité des unités d'un nombre ? La vraie durée a-t-elle le moindre rapport avec l'espace ? Certes, notre analyse de l'idée de nombre devrait nous faire douter de celle analogie, pour ne pas dire davantage. Car si le temps, tel que se le représente la conscience réfléchie, est un milieu où nos états de conscience se succèdent distinctement de manière à pouvoir se compter, et si, d'autre part, notre conception du nombre aboutit à éparpiller dans l'espace tout ce qui se compte directement, il est à présumer que le temps, entendu au sens d'un milieu où l'on distingue et où l'on compte, n'est que de l'espace. « « Si tous les mouvements de l'univers étaient uniformément accélérés, bien mieux : si, à la limite, une rapidité infinie resserrait le successif dans l'instantané, aucune formule scientifique ne serait modifiée. Cette situation fictive fait bien sentir que le temps de la science n'est pas celui de l'existence. [...] Le temps de l'existence est donc radicalement différent de celui que la mécanique et la physique mathématique ont rendu mesurable par une abstraction qui le vide de tout devenir, concrètement incompressible et inextensible." NB : Bergson fait ici une critique de Kant : Pour Kant, bien que la connaissance soit immense et impossible à cerner dans sa globalité, les choses du monde touchent notre conscience de façon parfaitement ordonnée, structurée. Notre esprit n'est pas du tout un chaos. Ce sont le temps et l'espace qui structurent l'ensemble des phénomènes. Chaque idée a sa place, soit dans le temps, soit dans l'espace. L'espace est détaché de son contenu, il ne fait pas partie des idées. C'est une "forme a priori de la sensibilité", si on préfère, une représentation mentale donnée a priori. Bergson reconnait que Kant a beaucoup apporté à la philosophie en posant cette distinction fondamentale entre matière (connaissance) et son contenu (espace+Temps). Mais il pense que Kant est allé trop loin dans le parallèle entre espace et temps comme structuration de toute la connaissance. Kant ...
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« « La multiplicité de nos états de conscience a-t-elle la moindre analogie avec la multiplicité des unités d’un nombre ? La vraie durée a-t-elle le moindre rapport avec l’espace ? Certes, notre analyse de l’idée de nombre devrait nous faire douter de celle analogie, pour ne pas dire davantage.

Car si le temps, tel que se le représente la conscience réfléchie, est un milieu où nos états de conscience se succèdent distinctement de manière à pouvoir se compter, et si, d’autre part, notre conception du nombre aboutit à éparpiller dans l’espace tout ce qui se compte directement, il est à présumer que le temps, entendu au sens d’un milieu où l’on distingue et où l’on compte, n’est que de l’espace.

» « Si tous les mouvements de l’univers étaient uniformément accélérés, bien mieux : si, à la limite, une rapidité infinie resserrait le successif dans l’instantané, aucune formule scientifique ne serait modifiée.

Cette situation fictive fait bien sentir que le temps de la science n’est pas celui de l’existence.

[...] Le temps de l’existence est donc radicalement différent de celui que la mécanique et la physique mathématique ont rendu mesurable par une abstraction qui le vide de tout devenir, concrètement incompressible et inextensible.” NB : Bergson fait ici une critique de Kant : Pour Kant, bien que la connaissance soit immense et impossible à cerner dans sa globalité, les choses du monde touchent notre conscience de façon parfaitement ordonnée, structurée.

Notre esprit n’est pas du tout un chaos.

Ce sont le temps et l’espace qui structurent l’ensemble des phénomènes.

Chaque idée a sa place, soit dans le temps, soit dans l’espace.

L’espace est détaché de son contenu, il ne fait pas partie des idées.

C’est une “forme a priori de la sensibilité”, si on préfère, une représentation mentale donnée a priori.

Bergson reconnait que Kant a beaucoup apporté à la philosophie en posant cette distinction fondamentale entre matière (connaissance) et son contenu (espace+Temps).

Mais il pense que Kant est allé trop loin dans le parallèle entre espace et temps comme structuration de toute la connaissance.

Kant n’a pas vu la subtilité qui existe entre un temps-espace objectif et quantifiable et cette durée subjective.

En d’autre termes, Kant n’a vu le temps que comme un concept unique, là où Bergson distingue deux temps : le temps objectif de Kant et le temps subjectif de la durée.

« Or l’extériorité est le caractère propre des choses qui occupent de l’espace, tandis que les faits de conscience ne sont point essentiellement extérieurs, les uns aux autres, et ne le deviennent que par un déroulement dans le temps, considéré comme un milieu homogène.

Si donc l’une de ces deux prétendues formes de l’homogène, temps et espace, dérive de l’autre, on peut affirmer a priori que l’idée d’espace est la donnée fondamentale.

Mais, abusés par la simplicité apparente de l’idée de temps, les philosophes qui ont essayé d’une réduction de ces deux idées ont cru pouvoir construire la représentation de l’espace avec celle de la durée.

En montrant le vice de cette théorie, nous ferons voir comment le temps, conçu sous la forme d’un milieu indéfini et homogène, n’est que le fantôme de l’espace obsédant la conscience réfléchie.

». »

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