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La philosophie est-elle un luxe inutile ?

Publié le 15/11/2010

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philosophie
reformulation du sujet  Peut-on considérer la recherche de la sagesse, comme une quête inutile face aux exigences de la vie de tous les jours ? Ces mêmes exigences n'amènent-elles pas l'homme à se détourner de la philosophie comme discipline qui le trouble tant dans ses pensées que dans ses actions ?  Problématique  Ce sujet nous amène à réfléchir sur le problème de l'utilité de la philosophie. Lorsqu'on se livre à la philosophie, ne s'engage-t-on pas dans une réflexion qui se marginalise face aux exigences immédiates de la vie humaine, ou bien n'est-elle pas le fond de réflexion nécessaire à une existence humaine pleinement consciente des difficultés auxquelles elle devra faire face ?

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« La philosophie présuppose non seulement l'acquisition d'un patrimoine de connaissances important mais égalementles moyens intellectuels pour se livrer à un regard critique.

En ce sens n'importe qui ne peut pas se livrer à uneréflexion philosophique, càd posséder un matériel intellectuel suffisant.

Elle semble donc réservée à une éliteintellectuelle, exercée à l'art de discourir.

(cf Gramsci).La philosophie est de l'ordre de la pensée, elle se définit comme un moment critique.

Mais par rapport à quoi ? Parrapport à tout un savoir accumulé mais également à un certain mode de vie.

Or ne se montre-t-elle pas parfoisexcessive dans ses propos, voire déstablisatrice d'un ordre établi ? La philosophie apparaît alors bien ambitieusedans les grands systèmes sur le monde qu'elle a "inventés", voire imposés aux hommes ( conception scolastiqued'inspiration aristotélicienne, ou plus proche la philosophie politique de Marx).Cependant pour excessives que puissent paraître ces illustrations historiques de l'ambition de certains philosophes,doit-on pour autant remettre en cause toute activité philosophique ? L'homme peut-il faire l'économie de son actede penser ? II - La critique de l'étiquette : "inutile". L'utilité de la philosophie n'est pas à voir au même niveau que les spéculations en matière de sciences.

La poésie, lamusique elles aussi sont inutiles, elle n'améliorent pas la productivité.

Cependant qui peut prétendre en fairel'économie ? Elles ne renvoient pas à un besoin de première nécessité.

Mais doit-on en faire pour autant, faire de laphilosophie, le pendant d'une certain confort matériel ? S'il est plus facile de philosopher lorsque tous les besoinssont satisfaits, est-elle cependant synonyme de facilité ?La philosophie est une pensée qui se cherche.

En philosophant on ne se livre pas à une activité facile mais onproduit un effort intellectuel.

Ce n'est pas un contexte matériel qui permet l'activité philosophique mais desdispositions intellectuelles.

Ainsi ce n'est pas parce que des pays sont par exemple, pauvres économiquement etdépourvus de richesses matérielles, qu'ils sont pour autant dépourvus de réflexion critique et d'une manière généraled'une vie spirituelle.

N'est-ce pas au contraire, des conditions de vie difficiles qui amènent l'homme à réfléchir sur lesens de son existence.Ainsi bien loin d'être une activité oiseuse réservée à une élite tant sociale qu'intellectuelle et donc de la faireapparaître comme un luxe, la philosophie est offerte à tous, mais tout le monde ne l'exploite pas et beaucoup sedissimulent derrière l'étiquette "inutile" pour échapper à l'exercice fondé de leur sens critique.

On peut voir en cela,ce que J.P.Sartre appelait la "mauvaise foi": se voir ou voir les choses telles qu'on voudrait qu'elles soient et nonpas telles qu'elles sont ou devraient être.Que peut donc apporter l'exercice de la philosophie ? III - Apprendre à vivre une vie humaine. Reprocher à la philosophie de se perdre dans des spéculations abstraites sans intérêt vital, c'est déjà se faire unecertaine conception de ce qui constitue l''intérêt de la vie, et une semblable conception est précisément ce qu'onappelle couramment se faire une "philosophie".

L'homme est un animal raisonnable qui ne peut se contenter de vivreselon ses instincts ; ou s'il s'en contente, c'est parce qu'il juge préférable cette façon de vivre.

Ainsi la dotationintellectuelle de l'homme l'empêche de pouvoir faire l'économie de son activité pensante ou s'il le fait c'est demauvaise foi.La philosophie se présente comme une réflexion seconde par rapport à un savoir établi et à des actions.

Son champd'application est très large, elle n'a pas d'objet bien défini, on peut philosopher sur tout.

Même les grands domainesd'étude peuvent rentrer dans son étude.

Ainsi elle est seconde par rapport au discours scientifique : sur quoireposent leur méthode, que dire de leurs résultats, leurs applications techniques etc.

En matière de droit, elleinterrogera entre autres, le rapport du droit tel qu'il est écrit dans chaque pays, avec les droits justes etsouhaitables pour l'ensemble de l'humanité.

Y a-t-il un pont entre la moralité et le droit ? Relativement à l'art, elleréfléchira à la valeur belle d'une oeuvre, évoquant ainsi, non seulement le rapport de l'artiste à son oeuvre, maiségalement ce qui fait qu'un public reconnaît cette oeuvre.Que ce soit relativement aux sciences, au droit ou à l'art, la philosophie ne propose pas de réponses nouvelles.

Ellene prétend pas remplacer ces domaines d'étude mais enrichir, par son regard extérieur, des questions, le rapportque chaque discipline entretient avec son objet. conclusion Le problème était de savoir si la philosophie est une discipline utile ou non.

Si on confronte cette dernière aux diversdiscours scientifiques, aux exigences immédiates de la vie quotidienne, elle ne peut soutenir la comparaison etapparaît comme un ensemble de spéculations bien inutiles, un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre.Cependant la philosophie ne sert à rien d'immédiat, sauf à montrer quà côté des pensées utilitaire, il existe unespace de pensée interrogative, capable de mettre en question la question de l'utilité elle-même.Ce qui est utile à l'existence ne saurait revêtir uniquement la figure de la matérialité.

La philosophie n'est pas utileau sens ou elle servirait le rapport de l'homme à la matière mais son rapport à lui-même : la cohérence de sa penséeet l'intelligibilité dans ses actions.

Elle ne propose pas de solutions comme le ferait un discours scientifique maisenrichit le rapport à soi, la conscience de soi.. »

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