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La philosophie n'est-elle qu'un apprentissage de la mort ?

Publié le 09/04/2009

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philosophie

Il est extrêmement difficile de définir exactement ce qu’est la philosophie ou ce que représente l’acte de philosopher, surtout qu’il existe de nombreuses opinions sur ce sujet, souvent très différentes ou même contradictoires. Cependant, une affirmation se retrouve chez plusieurs philosophes ou auteurs appartenant à des civilisations complètement différentes, dont Platon, Cicéron et Montaigne : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. « Or cette phrase est loin d’être claire. À première vue, elle est même surprenante et semble aberrante : Il est impossible d’apprendre à mourir et ne servirait à rien car on ne fait cette expérience qu’une fois dans la vie. De plus, comment la philosophie peut-elle représenter une aide concernant la mort ? Il convient donc d’examiner de plus près la signification des termes afin de donner un sens à cette «définition« de la philosophie.  Dans une première partie, nous nous demanderons si la philosophie mène à la mort. Par la suite, nous reposerons la même question mais en dressant l’hypothèse que la mort est l’état où l’âme se trouve dans une position supérieure à celle qu’elle détient lors de la vie. La dernière partie montrera si la philosophie sert à nous apprendre comment il faut approcher l’idée de la mort.

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« 1. conception du bonheur, entendu comme insouciance, ou comme absence de tracas, en elle-même sujette à caution.Mais ne procédons-nous pas toujours ainsi, y compris pour nous-même ? N'est-ce pas toujours la conception dubonheur qui prime sur celle de la vérité ? Si le bonheur est l'objectif ultime de tous nos désirs, il est aussi ce au nom de quoi s'établit une préférence. On préfère toujours ce que l'on juge meilleur, c'est-à-dire ce qui selon nous amène au plus grand bonheur.

Or celapeut orienter notre jugement et nos actions, y compris en matière de vérité.

Épicure montre ainsi que le plaisir sertde critère à la vie bienheureuse, du fait que la première source empirique de satisfaction a été le plaisir.

Cela resteensuite comme principe de référence et de préférence pour notre existence.

La vérité intéresse 2.

La conséquence est alors que l'on peut juger vrai ce qui nous avantage du point de vue du bonheur, ce qui correspond à nos intérêts et désirs.

Hypothèse que développe Nietzsche , dans la Volonté de puissance , en estimant que ce que l'on appelle vérité, y compris la plus haute, la vérité scientifique, ne correspond pas à la natureréelle et profonde des choses.

Mais ce ne sont que des schémas de pensée, des « métaphores », permettant de seretrouver et se repérer dans le monde afin de mieux le maîtriser, de lui faire servir nos intérêts.

Face à cela, une exigence de préférence ne peut que s'imposer.

Celle décrite par les sophistes par exemple, en particulier Protagoras , dont Socrate se fait le porte-parole dans le Théétète de Platon : il affirme que le savant n'est pas celui qui sait la valeur ou la nature objective de chaque chose, mais celui qui fait en sorte de faire paraîtrebon à chacun ce qu'il ressentait jusqu'à présent comme mauvais.

S'il le fait au moyen de discours, c'est un savantsophiste.

Il cite l'exemple des lois : ce qui est convenable à chaque cité, ce qui est jugé meilleur, et non ce qui estjuste en soi, de façon vraie, voilà ce qui doit être préféré.

La vérité inaccessible 3.

En plus, comment savoir ce qui est vrai en soi ? Dans la mesure où toute thèse peut être contrebalancée par son contraire, il nous appartient de ne jamais considérer une valeur ou un jugement comme exacts absolument etnécessairement.

Si l'on croit en la nature intrinsèquement bonne ou mauvaise d'une chose, si l'on croit que l'ondétient la vérité sur ce point, on va devenir soucieux ou anxieux à son égard, soit parce qu'on ne l'a pas, soit parcequ'on a peur de ne plus l'avoir, et les troubles de l'âme seront constants.

À l'inverse, la philosophie sceptique, et en particulier Sextes Empiricus, propose de « suspendre son jugement » sur ce qui est bien ou mal par nature.

Le bonheur sera alors possible, car on évitera la source d'undésagrément permanent.

Ce point de vue pose problème cependant, car il revient à ne justement jamais afficher de préférence marquée envers une chose plutôt qu'une autre, envers une valeur au détriment d'une autre.

Or le bonheur ne constitue-t-ilpas une valeur ? Et dans ce cas, pourquoi le privilégier à la vérité ? III. La vérité préférentielle L'ethnique de la vérité 1.

Si l'on instaure comme règle objective la préférence envers le bonheur, toutes les manipulations deviennent légitimes.

Machiavel peut ainsi conseiller au Prince de mentir au peuple sur ses propres agissements, du moment qu'il lui assure confort et sécurité minimale.

Or cela favorise-t-il vraiment le bonheur de tous ? À l'échelle individuelle, le problème est le même.

Vaut-il mieux entendre une vérité sur soi qui blesse, ou se gargariser d'illusions qui font plaisir ? Telle est la question que pose Descartes à la princesse Élisabeth dans une lettre célèbre.

Pour lui, la réponse est évidente, elle prend appui sur la différence entre le plaisir et le bonheur.

Leplaisir de l'illusion est réel, mais il reste toujours une source « d'amertume intérieure » si l'on pressent qu'il s'agitd'illusion.

Il s'agit donc de veiller à établir la vérité, car cela revient à bien user de notre jugement, de telle sortequ'une certaine conscience de notre vertu et de notre perfection soit présente.

Pourrait-on être heureux en effetsans fierté minimale vis-à-vis des efforts faits pour l'être, vis-à-vis de la pratique de toutes nos facultés, et enparticulier les plus nobles ? Le bonheur de la vérité 2.

On peut même aller plus loin, en retrouvant la thèse selon laquelle la vérité, ou tout du moins l'exigence de vérité, est une condition du bonheur.

La philosophie stoïcienne, dont s'inspire en partie Descartes , pose ainsi que seul le sage utilise sa raison et son jugement de la façon la plus objective possible est heureux.

Seul celui quin'attribue pas aux choses plus de valeurs ou moins de valeur qu'elles n'en ont, peut jouir du souverain bien ? Àl'inverse, tout plaisir, tout désir, s'il est trop privilégié, est forcément empreint d'une certaine illusion sur ces valeurs.

Envisager une préférence entre vérité et bonheur est donc inopportun, voire dangereux, car cela traduit l'idée que l'on peut, voire que l'on doit, être heureux au détriment du vrai et en méprisant la raison.

Les stoïciens. »

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