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 La philosophie nous détache-t-elle de la réalité ?

Publié le 22/02/2012

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- Le monde, dans le quotidien, nous apparaît à travers des manifestations sensibles caractérisées par leur variété, mais aussi par leur fugacité. Il concerne en priorité la perception. — Or il est incontestable que la philosophie, depuis Platon, se méfie de la perception, n'y trouvant que source d'erreurs et défilé d'apparences inconsistantes (on peut faire une référence — mais rapide — à l'allégorie de la caverne). Elle privilégie le concept qui, en tant qu'universel et séparé des apparences, est bien abstrait: détaché de tout «accident», de toute «qualité», du monde immédiat. — Toute la bibliothèque philosophique et la pensée qu'elle transmet va dans ce sens: la réflexion, au moins dans un premier temps, met le monde à distance — te qui suppose qu'elle s'en détache — et substitue à l'immédiateté du sensible un ensemble d'idées, de concepts qui, en se prétendant universellement applicables, commencent par négliger chaque cas particulier.
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« => donc en-deça et au-delà de notre appréhension intuitive du monde, la réflexion philosophique nous rapproche du réel 3.

Le réel comme résultat de la philosophie Le réel n'est pas une évidence sur laquelle se bâtit l'édifice philosophique.

La réflexion philosophie neprend pas le réel pour donné, elle cherche à le retrouver à son terme.

Cf Hegel, Phénoménologie de l'Esprit : lemouvement final est la reconnaissance de l'Esprit dans le réel et du réel dans l'Esprit.

Conclusion : La dimension éthique mise à part, la réflexion philosophique ne nous détache pas du monde - elle n'est pas compatible avec l'indifférence face à l'être.

La philosophie se fonde sur l'étonnement premier de la présence dumonde, et la réflexion philosophique est un effort perpétuel pour retrouver et exprimer sa réalité. Introduction Depuis son origine, la philosophie subit le reproche d'être éloignée du réel: Aristophane ne se prive pas de tourner enridicule un Socrate égaré dans les nuages (Les Nuées), et la fréquente caricature du philosophe (comme d'ailleurs dusavant) l'affuble d'une distraction permanente — symptôme de sa rupture par rapport au quotidien.

Pris de façonsérieuse, un tel reproche ne peut qu'encourager à négliger la philosophie, sinon à la considérer comme inefficace etinutile, dans la mesure où, étant trop «abstraite» elle ne risque pas de favoriser la prise sur le réel du monde. 1.

Du monde perçu au monde conçu - Le monde, dans le quotidien, nous apparaît à travers des manifestations sensibles caractérisées par leur variété,mais aussi par leur fugacité.

Il concerne en priorité la perception.— Or il est incontestable que la philosophie, depuis Platon, se méfie de la perception, n'y trouvant que sourced'erreurs et défilé d'apparences inconsistantes (on peut faire une référence — mais rapide — à l'allégorie de lacaverne).

Elle privilégie le concept qui, en tant qu'universel et séparé des apparences, est bien abstrait: détaché detout «accident», de toute «qualité», du monde immédiat.— Toute la bibliothèque philosophique et la pensée qu'elle transmet va dans ce sens: la réflexion, au moins dans unpremier temps, met le monde à distance — te qui suppose qu'elle s'en détache — et substitue à l'immédiateté dusensible un ensemble d'idées, de concepts qui, en se prétendant universellement applicables, commencent parnégliger chaque cas particulier.— Certains philosophes ont d'ailleurs énoncé eux-mêmes ce reproche.

Ainsi Nietzsche critique violemment l'usageconceptuel du langage, y décelant le refoulement de la singularité subjective (autre référence possible: Bergson, lemême reproche s'appliquant de son point de vue à la démarche scientifique). II.

«Transformer le monde» — On peut toutefois remarquer que ce privilège reconnu au concept par les philosophes classiques s'accompagned'une volonté d'agir sur le monde.

Chez Platon (La République) à la dialectique «ascendante», qui finit par accéderaux Idées, doit bien succéder une dialectique «descendante», qui trouvera son application complète dans lapolitique.

Il apparaît ainsi que le recours à l'abstraction des Idées est un détour qui doit permettre de mieuxretrouver le monde « réel»: le premier contact avec ce dernier, par la perception, est remplacé par uneconnaissance capable de faire la preuve de son efficacité.— Ce projet (modifier le monde réel) est en fait constant chez les philosophes (prendre en exemplescomplémentaires Descartes — rôle du savoir — ou Rousseau — incidences de la réflexion sur la morale et lapolitique).— Aussi la Xie thèse sur Feuerbach (Marx: «Jusqu'à présent, les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, ils'agit désormais de le transformer») doit-elle être comprise, non comme soulignant et déplorant une prétendueabsence detoute volonté d'action dans la philosophie pré-marxiste, mais bien comme dénonçant l'idéalisme — involontaire — decette dernière, c'est-à-dire son inefficacité.

D'un point de vue marxiste, on peut donc soutenir que la philosophie(classique) détache en effet du monde, parce que les concepts qu'elle élabore ne peuvent dévoiler lefonctionnement authentique du réel : il s'agit donc d'élaborer une philosophie par nature articulée à la Praxis, surdes bases désormais matérialistes.— Sans trop insister sur les déconvenues des applications (plus ou moins authentiques...) du marxisme, il fautreconnaître que sa liaison à la Praxis fait problème, dans la mesure où les années quatre-vingt ont vu l'ébranlementde la réalité qui prétendait s'en inspirer.. »

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