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La philosophie nous éloigne-t-elle du monde ?

Publié le 26/02/2011

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philosophie

L'idée de monde englobe le fond de l'expérience individuelle et collective que l'homme fait de la réalité. Le monde est comme un milieu dans lequel toutes les activités prennent sens. C'est pourquoi on peut dire que la philosophie comme une activité parmi d'autres y a une sphère concrète et effective de réalité. Elle est du ressort de la culture comme forme de vie spécifique qui se transmet comme valeur standard ou bien culturel. Le paradoxe consiste bien dans le fait que la philosophie est dans ce monde sans être de ce monde. Dans leurs prétentions à l'universel, les philosophes ont érigé la philosophie en expérience emphatique. La puissance de la philosophie est une puissance de séparation qui rompt avec l'expérience ordinaire. Loin de l'affairement humain, elle prétend conquérir ce qui constitue l'essence de la réalité dans une quête jugée bien abstraite par le sens commun. Qu'en est-il au juste ? 

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« La vie philosophique dans cet avènement de la raison veut mettre en accord les valeurs vitales, esthétiques etpolitiques de l'existence : tel est l'idéal de la vie bonne, en fait du bonheur comme désir de la raison et sonaccomplissement.

C'est une façon de spécifier les attitudes humaines ainsi que les pratiques concrètes au lieu oùelles prennent sens.

Elle n'évite pas l'affrontement des styles et les conflits de la raison avec elle-même qui ont unefonction polémique.

La philosophie exige cette discipline.

Elle a aussi une visée canonique et architectonique quiconstitue l'expérience humaine en un monde pratique et une totalité sensée, normée et réfléchie.On peut certes objecter que l'engagement philosophique, en se faisant au nom d'une responsabilité supérieure, àl'image de celui de l'intellectuel, s'institue en juge et tribunal de l'humanité.

Le philosophe en serait en quelque sortele fonctionnaire, sinon l'avocat ou le procureur.

Il s'agit de définir sa légitimité. La philosophie est bien une décision qui oblige à se détacher de la réalité au nom de la cohérence.

Par la liberté deson présupposé, au bout d'une réflexion seconde, elle rend (ou prétend le faire) sensible, visible et lisible le monde,cette réalité qui, si elle se maintient dans son opacité et son inscrutabilité, reste vaine et futile.

En fait laphilosophie en énonce les contenus de vérité et de non vérité.

Mais il ne s'agit pas exclusivement d'y produire desrégies techniques de construction ou de reconstruction ; la démarche philosophique se propose d'y édifier desnormes éthiques car elle est déjà une éthique dans la recherche de la vérité.

Son refus de l'incohérence est déjàune intentionnalité éthique qui fait le c½ur de la raison.

En ce sens, dans sa discipline, la philosophie se fait, en tantque psychagogie, conductrice d'âme sous l'instance de maximes d'action.

Kant faisait de la raison un canon et de laliberté et de son éducation par la raison la clé de voûte de son système.On voit que la philosophie est un rationalisme éthique.

Rationaliste, elle l'est par l'établissement de ses critériologies.Ethique, elle l'est car c'est l'humain qui est le souci de son intérêt, l'humain dans son histoire comme dans sonessence, dans son essence comme dans son existence.

L'homme n'est pas fait pour la philosophie mais laphilosophie est faite pour l'homme.

C'est pourquoi il s'agit dans son activité réflexive d'édifier en cet homme cemaître intérieur qu'est la raison qui discerne.

Le cogito cartésien n'a pas qu'une fonction de connaissance.

Il estsujet pratique à consistance émotionnelle.

Il est aussi le cogito d'une intimité qui raconte l'odyssée d'une initiation,d'une éducation en même temps qu'un itinéraire intellectuel.

On voit bien que la finalité de la philosophie est unefinalité pratique et ouverte au monde mais qu'elle veut ouvrit à la rectitude et à la liberté.Il n'est donc pas étonnant que l'éthique devienne le c½ur de la communication philosophique.

Dès l'Antiquité, lephilosophe fondait la vie bonne comme vie accomplie, comme bonheur sur l'épanouissement des finalités rationnellesde la nature humaine.

Dans ses formes et son langage, la philosophie est restée une éthique du bien-dire, du mieuxse dire.

C'est pourquoi elle est à la fois une distance à l'encontre du monde et de ses contenus comme elle est uneproximité, une accointance une familiarité avec l'homme et ses valeurs.

Elle dessine ainsi un site au large de nosillusions et de nos affairements et auquel doit se convertir la conscience.

Ce lieu est un horizon de sens, un lieu dedélibération et d'initiative dans lequel l'homme, tout homme et les hommes se réalisent en personne et en acte. On peut dire que la philosophie est détachement mais comme désintéressement qui la désengage de l'affairementtrivial.

Son gain n'y est pas que spéculatif.

La philosophie est une intentionnalité opérante qui donne âme à unmonde inconsistant et informe, sinon.

Ce refus de l'informe n'est-il pas la liberté de penser ? Sujet désiré en échange : Doit-on toujours dire la vérité ?. »

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