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La pitié est naturelle à l'homme - Rousseau

Publié le 07/05/2005

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La pitié est naturelle à l'homme Les hommes ne sont naturellement ni rois, ni grands, ni courtisans, ni riches ; tous sont nés nus et pauvres, tous sujets aux misères de la vie, aux chagrins, aux maux, aux besoins, aux douleurs de toute espèce ; enfin, tous sont condamnés à la mort. Voilà ce qui est vraiment de l'homme ; voilà de quoi nul mortel n'est exempt. Commencez donc par étudier de la nature humaine ce qui en est le plus inséparable, ce qui constitue le mieux l'humanité. À seize ans l'adolescent sait ce que c'est de souffrir ; car il a souffert lui-même ; mais à peine sait-il que d'autres êtres souffrent aussi ; le voir sans le sentir n'est pas le savoir, et, comme je l'ai dit cent fois, l'enfant n'imaginant point ce que sentent les autres ne connaît de maux que les siens : mais quand le premier développement des sens allume en lui le feu de l'imagination, il commence à se sentir dans ses semblables, à s'émouvoir de leurs plaintes et à souffrir de leurs douleurs. C'est alors que le triste tableau de l'humanité souffrante doit porter à son coeur le premier attendrissement qu'il ait jamais éprouvé. Rousseau

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« Sans la piété, la raison peut conduire à des monstruosités.

L'amour de soi et la pitié sont des sentimentstellement naturels que, d'après Rousseau, les animaux manifestent parfois par leur comportement qu'ils les ressentent.

(Cf.

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalitéparmi les hommes, « Les Intégrales de Philo », Nathan, pp.

62 à 66).La pitié est une forme de l'instinct de conservation au niveau de l'espèce.Rousseau distingue trois façons de s'aimer soi-même :— l'amour de soi immédiat, naturel, commun aux hommes et aux animaux, innocent, salutaire ;— l'amour-propre né de la comparaison, donc de la société, et qui donne naissance à l'ambition, à l'injustice,à la vanité, etc.

;— l'amour de soi dirigé par la raison par lequel le sage parvient à se guérir de l'amour-propre.L'amour de soi n'est donc pas un égoïsme.La saisie des valeurs repose donc sur le sentiment.

C'est pourquoi le lien qui unit les hommes n'est pas unlien d'intérêt mais un lien moral.

Pour Rousseau, la pitié est ce qui caractérise le mieux l'humanité.— Bien sûr, Hobbes est le philosophe à étudier ici pour l'opposer à Rousseau.

C'est la haine et la violence quicaractérisent le mieux l'humanité pour Hobbes.- Songez aussi au principe d'amour, de compassion qui sont au fondement des religions monothéistes.

ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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