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La liberté   "Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme", Rousseau, Du contrat social.

Publié le 02/03/2018

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La liberté   "Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme", Rousseau, Du contrat social.   Définition : La liberté, du latin siber ("qui n'est pas esclave" par opposition à "servus"), semble désigner le fait de n'être soumis à aucune contrainte qui viendrait entraver nos désirs.     Problématique : Si la liberté désigne l'absence de contrainte entravant nos désirs ; être libre, ce serait alors pouvoir faire tout ce que l'on souhaite. Pour autant, cette liberté n'est-elle pas illusoire en ceci qu'elle nous fait esclave de nos désirs ?   Sujets possibles : -La liberté est-elle le pouvoir de tout faire ? -La liberté est-elle absence de contrainte ? -L'indépendance suffit-elle à définir la liberté ? -Y a-t-il une contradiction entre liberté et déterminisme ? -L'acte libre est-il un acte imprévisible ? -L'État est-il un ennemi de la liberté ? -Est-ce par le renversement des lois que s'exprime la liberté ? -Peut-on forcer quelqu'un à être libre ? -La liberté est-elle une illusion ? -La liberté est-elle une condition de la responsabilité ?   Liberté et désir   La liberté des Anciens et celle des Modernes   • À l'origine, la liberté est un statut politique : dans l'Antiquité, est dit « libre » le citoyen, qui n'est pas esclave. En effet, le citoyen n'a pas de maître, il participe activement à la vie de la Cité (action politique) et est affranchi des tâches manuelles qu'effectue pour lui l'esclave (lequel, de ce fait, ne sort pas de l'activité productrice qui le maintient dans le cadre de la nécessité biologique). Il dispose de temps libre pour développer ses facultés proprement humaines, comme la raison, dans la recherche de la vérité. La liberté réside alors dans l'accomplissement de l'homme en tant qu'être humain. • Nous avons aujourd'hui une conception plus individualiste de la liberté, distinguant souvent la sphère publique de la sphère privée. Ainsi, Benjamin Constant dans son discours : De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, distingue la liberté des Anciens, qui consiste dans la participation aux affaires publiques (mais dans laquelle l'individu est soumis au corps collectif), de celle des Modernes, qui consiste dans la garantie des jouissances privées. • Nous considérons en effet comme libre celui qui n'est pas soumis à un maître, qui dispose de lui-même et de ses biens. La liberté s'entend alors comme absence de contraintes externes et comme pouvoir de faire ce que l'on veut.   La liberté comme licence <...
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« personnage de Platon dans Gorgias , Calliclès , pour qui l'homme libre est celui qui, comme le tyran, a tout pouvoir sur les autres hommes et obtient d'eux tout ce qu'il désire sans obstacle.

• Cette liberté s'obtient par le laisser-aller des désirs et repose sur la force.

En ce sens, toute contrainte est comprise comme un obstacle à sa réalisation.

Ces contraintes, sous forme de règles, seraient inventées par des hommes faibles, eux-mêmes incapables de satisfaire leurs désirs.

Selon Calliclès , il serait contraire à la nature que les tyrans et les fils de rois se soumettent à ces règles, eux qui ont eu la chance de naître forts et libres.

A Liberté et mesure Toutefois, comme le montre Socrate critiquant Calliclès , le désir ainsi abandonné à la démesure rend l'homme esclave au lieu de le rendre libre.

Le tyran est dépendant de son désir de pouvoir, et sa liberté est menacée sans cesse par plus fort que lui.

Pour Socrate , il faut tempérer et maîtriser ses désirs au point de ne pas en être esclave.

1 Liberté et libre arbitre A Le modèle du libre arbitre : la liberté suppose le choix • Contrairement à l'animal dirigé par l'instinct, l'homme a des choix à faire, choix dont il a conscience, ce qui fait de lui un être libre.

• Si le choix est possible, c'est, montre Descartes dans Méditations Métaphysiques , IV, parce que nous sommes doués d'une volonté infinie, d'un libre arbitre nous permettant de nous déterminer par nous-mêmes.

Le libre arbitre est en effet la faculté de choisir, de se déterminer par soi-même .

La liberté « consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose ou ne pas la faire » . • Pour Descartes , la volonté peut se déterminer d'elle-même sans aucune influence, indépendamment de toute nécessité extérieure.

Lorsque nous choisissons, sans raison ni cause, entre deux partis qui nous semblent équivalents, nous faisons preuve de liberté d'indifférence.

A Mais elle suppose un choix éclairé • Cette liberté aurait différents degrés.

Pour Descartes , la liberté d'indifférence (choisir au hasard) serait " le plus bas degré de la liberté et fait plutôt paraître un défaut de la connaissance qu'une perfection dans la volonté " et le plus haut degré serait la volonté éclairée par la connaissance (choisir en sachant pourquoi).

La connaissance est donc un élément essentiel de la liberté. • La liberté ne doit alors pas être entendue comme pouvoir d'action spontané et irréfléchi.

Elle est plutôt possibilité d'être cause première d'actes délibérément et raisonnablement choisis : « La liberté de la volonté ne signifie donc pas autre chose que la faculté de décider en connaissance de cause.

Donc, plus le jugement d'un homme est libre sur une question déterminée, plus grande est la nécessité qui détermine la teneur de ce jugement, tandis que l'incertitude reposant sur l'ignorance- qui choisit en apparence arbitrairement entre de nombreuses possibilités de décisions diverses et contradictoires - ne manifeste précisément par-là que sa non-liberté.

» écrit Engels , dans Anti-Dühring .

A Critique du libre arbitre Pour autant, selon Spinoza , le libre arbitre est une illusion ; une telle volonté n'existe pas.

L'homme se croit libre de décider par lui-même quelque chose, alors qu'il obéit toujours, en réalité, à un désir ou à un état de son corps qui le pousse à faire telle ou telle chose : " Les hommes se croient libres parce qu'ils sont conscients de leurs actions mais ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés " ( Éthique ).

L'homme ivre, par exemple, croit parler parce qu'il l'a choisi, alors que c'est son corps ivre qui le pousse à parler.

Il n'est donc pas libre de parler.

La seule liberté possible, pour. »

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