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la poésie.

Publié le 21/10/2012

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la poésie. L'art, non pas vrai mais vraisemblable, doit, à la semblante du vrai, proscrire toute convention qui ne serait pas fondée en nature et sur notre nature bio-sociale. Son but est d'émouvoir la sensibilité physique et, beaucoup plus, par la terreur et la pitié, cette sensibilité sociale : la sympathie. Eclairer les esprits, corriger les moeurs : il a une fonction morale et politique. YVON BELAVAL ALEMBERT, Jean LE ROND d' (1717-1783) né et mort à Paris, fut un mathématicien, homme de lettres, un « encyclopédiste «; double voie sinueuse, son cheminement intellectuel le mène d'études sur la dynamique, sur les applications des mathématiques à la mécanique et à l'astronomie, à une lutte qui, sous une forme littéraire, signifie avant tout une polémique soutenue au nom de la philosophie rationnelle, s'exprimant à l'occasion de multiples thèses particulières, et le conduira à l'Académie des Sciences et à la fondation de l'Encyclopédie. Il suscite des réactions contraires, ce qui s'explique et par son caractère sec, ironique, sectaire parfois et par la difficulté que nous avons à juger ce qui fut la période « des lumières «, période que l'Encyclopédie organise en faisant des philosophes un parti, et des idées individuelles un corps de doctrine. Nous le présenterons romanesque, mathématicien, philosophe. Romanesque, à double titre : de par sa naissance, fils naturel d'un gentilhomme et de Mlle de Tencin, enfant abandonné près de Saint-Pierre Le Rond; de par sa liaison, longue et douloureuse, avec Mlle de Lespinasse, qui fut lectrice chez Mme du Deffand, et lui dicta cette phrase : « j'ai perdu tout le temps que j'ai passé sans aimer «. Mathématicien, ce qu'il fut d'abord et incontestablement. Premier mémoire à l'Académie en 1739. Dès 1742, il est adjoint de la section d'Astronomie, quatre ans plus tard, associé géomètre. Peu après 175o, l'existence de d'Alembert change de sens et ce n'est plus que de loin en loin, comme en 1771, qu'il publie d'importantes recherches mathématiques : il est devenu homme de lettres et polémiste, engagé dans les luttes d'opinion devenues fort vives; en 1755, il entre à l'Académie française. Tout désigné pour être, avec Diderot, fondateur de l'Encyclopédie, un de ces hommes qui devait présenter « un tableau exact de l'état de toutes les connaissances humaines au milieu du xviiie siècle «, animé d'un esprit rationaliste, critique et irréligieux, il écrit le Discours préliminaire au premier volume, paru en 1751, célèbre et critiqué. Il collabore aux sept volumes suivants, mais en 1759, alors qu'un arrêt du Conseil refuse à /'Encyclopédie l'autorisation de paraître, d'Alembert, amoureux de son repos, se retire de cette faction. « Esclave de sa liberté «, il refuse également les offres brillantes de mécènes, tels Frédéric II de Prusse et Catherine II. Il meurt en 1783, de la pierre, dont jamais il n'avait accepté qu'on l'opérât. LA METTRIE Julien Offray de (1709-1751) est né à Saint-Malo et mort à Berlin. Il est l'auteur de : Histoire naturelle de l'âme (1745), L 'Homme-machine (1748), L'art de jouir (1751). HELVÉTIUS Claude-Adrien (1715-1771) de famille d'origine allemande, naquit à Paris où il mourut, devint fermier général en 1738. Déchargé de tout souci matériel, il se livre à son goût pour la philosophie, éveillé, semble...

« Bacon, suivre une méthode expérimentale (Buffon est un expérimentateur : il sait la valeur démonstrative des variations de facteurs).

Les systématiser, c'est dépas­ser, pour le plaisir de penser, les faits mêmes : ses hypothèses sont souvent vues de l'esprit plutôt qu'hypothèses de travail; il organise en « réseau », non selon la classification hiérarchique de Linné, mais s'appuyant sur la notion de sirie; il pense l'unité d'un type vivant qui, s'exprimant dans toutes les possibi­ litis de variation, répond à l'unité d'un plan naturel.

Les interpréter, et il n'a pas craint de le faire, en rationaliste, contre l'autorité de la théologie en matière scientifique.

A propos des Epoques de la nature, il demanda qu'on voulût bien sacrifier la lettre du texte sacri (la Genèse), « quand elle paraît direc­ tement opposée à la saine raison et à la vérité des faits de nature ».

La Raison et les faits, double préoccupation qui explique l'ambiguïté de l'œuvre de Buf­ fon, qui était soucieux d'exactitude et voulait cependant faire une œuvre totale, où la majesté de la nature répondît à la puissance de l'intelligence.

BOSCOVITCH Roger-Joseph (1711-1785) ni à Raguse, mort à Milan, sa Philoso- phire naturalis theoria redacta ad unicam !egem virium in natura existentium (1759) est l'exposé d'une théorie dynamiste de la nature.

QUESNAY François (1694-1774) né à 1W:éri, mort à Paris, est l'un des principaux fondateurs de l'économie poli­ tique, le chef des physiocrates.

Dans ses Articles de 1 'Encyclopédie : Fer­ miers et Grains ; dans le Tableau économique ( 1758) et dans le Droit naturel (1765), Quesnay affirme que la propriété est « l'ordre essentiel des sociétés », le premier des droits naturels, peut-être même le seul.

Il s'agit de pro­ priété rurale, car, s'opposant en cela aux mercantilistes, dont Colbert, pour lesquels la valeur est valeur métallique, Quesnay définit la terre comme seule richesse.

De plus, il divise la société en trois classes : classe agraire ou souveraine, classe productive, classe sté­ rile; cette division lui fait pressentir deux faits, dont Marx lui reconnaîtra la primeur : la division de la société en classes sociales, base explicative du jeu économique, et la nécessité de passer, dans la recherche de l'essence de la valeur « de la sphère de la circulation dans celle de la production immédiate >>, ce qui ouvrait la voie à la notion de valeur-travail.

La propriété rurale, base même de la richesse d'une nation, entraîne le droit à la liberté, limitée à l'échange des pro­ duits de la terre, le droit à la sécurité, sécurité de la propriété foncière.

Pro­ priité, liberté, sécurité supposent non point une démocratie, mais un gouver­ nement fort, un « despotisme légal qui assure, avec les droits, le bon équilibre de la production agricole >>.

Sous l'exagération des formules, Ques­ nay asseoit sa doctrine sur des analyses précises; il pose un problème qui n'est pas illusoire : celui de la famine et du pain cher.

De cette nécessiti impérieuse naît la certitude qu'il y a une science de la vie économique et qu'il doit y avoir des méthodes capables d'assurer le jeu des lois de la producti.on et des échanges.

Turgot et Condorcet préciseront ces méthodes, élaboreront des idées direc­ trices : produit net, prix moyen, loi de l'offre et de la demande.

De telle sorte que QJlesnay est à l'origine d'un mouvement qui dépasse sa doctrine pour s'organiser en une science, l'économie politique, qui tient compte de « lois naturelles », plus fortes que l'autorité d'un régime, que la crainte d'une tyrannie.

(P.H.) CONDILLAC ET L'IDÉOLOGIE CONDILLAC E.

Bonnot de (1714-1780) (Voir page 210.) HARTLEY David (1705-1757) né à Illingworth, mort à Bast, est l'auteur de Conjectura: quredam de sensus, motus et idearum genera­ tione ( 1731), traduit en 17 55 sous le titre Explication physique des sens, des idées et des mouvements et de Observations on man, his frame, his duty, his expectations ( 1749).

Médecin et philosophe anglais, Hartley est un des principaux précurseurs de la psychologie physiologique ; il se donne pour principe d'appliquer à l'esprit la méthode d'analyse et de synthèse suivie par Newton.

Il a lu Locke et tente de généraliser le phénomène de l'association des idées, non point pour opérer une critique de la connaissance, comme pourra le faire Hume, mais pour donner, par une combinatoire de faits physiologiques (sans qu'il y ait pour autant aucune recherche précise dans ce domaine), une explication cor­ respondant à tous les faits psychologiques.

Par une théorie des vibrations, empruntée à l'Optique de Newton, d'après laquelle les sensations ont pour cause et pour support les vibrations d'un éther contenu dans les organes sensoriels, il opère la liaison entre phénomènes nerveux et phénomènes physiques : il donne en quelque sorte un support commun -et matériel -aux deux ordres de phéno­ mènes, de telle sorte que la liaison des idées, qui, chez Locke, laissait subsister le problème du passage des idées de sen- sation aux idées de réflexion, constituant une expérience aussi originale que l' expé­ rience externe, opère la jonction, non entre deux domaines irréductibles, mais entre deux modes de réception et d'inter­ prétation d'un même phénomène vibra­ toire.

Première tentative d'intention scien­ tifique, qui aura son plus valable pro­ longement à la fin du XIx• siècle, au début du xx•.

BONNET Charles (1720-1793) est né à Genève.

Il publie, en 1745, un Traité d 'insectologie, en 1754, De 1 'usage des Feuilles.

La fatigue du travail au microscope l'entraîne à des méditations d'ordre plus géniral : en 1762, il publie ses Considérations sur les corps organisés; en 1 764, sa Con­ templation de la Nature; en 1754, un Essai de psychologie, et en 1759, un Essai analytique sur les facultés de l'âme.

Son œuvre est celle d'un biologiste qui a médité le finalisme de Malebranche et de Leibniz, concernant la préexistence et l'évolution des germes et qui, lorsque le problème psychologique se pose, le résout en rejoignant Condillac avec originalité.

Maine de Biran compte, parmi ses pri­ décesseurs, Bonnet autant que Condillac, Bonnet qui a tenté une « physique expé­ rimentale de l'Ame » en métaphysicien observateur, et qui, utilisant le schéma biologique de la série, apporte dans l'analyse psychologique une continuité qui lie étroitement entre elles activité et sensation, sans pour autant les identi­ fier.

Il se trouvait, comme Buffon, devant la notion de série, qui avec Leibniz, avait eu son application mathématique ainsi que métaphysique dans la loi de conti­ nuité.

Elle est la règle qu'a suivie la nature et que doit retrouver l'esprit humain.

Bonnet établit la structure homogène du Polype à bras : le vivant n'est donc plus défini obligatoirement par une organisa­ tion plus ou moins complexe de parties hétérogènes, qui s'ordonnent en série ascendante.

Il est défini désormais par riférence à un terme de la série qui, arbitrairement selon Bonnet, est l'homme.

La série, chez Bonnet, ne demeure pas linéaire; la multiplicité des expériences l'entraîne à penser que « l'échelle de la nature pourrait ne pas être simple et jeter de côté et d'autre des branches principales qui pousseraient elles-mêmes des branches subordonnées».

L'image de l'arbre, image de la vie, qui avait été, un siècle auparavant, image de la connais­ sance, rend compte, ici comme là, d'un désir d'unité qui se soumet à la multipli­ cité du réel.

CABANIS Pierre-] ean-Georges (1757-1808) né à Cosnac (Corrèze), mort à Auteuil.

Ami de Destutt de Tracy, idéologue, médecin, il écrit douze mémoires : Rap­ ports du physique et du moral de l'homme (1802), (Maine de Biran sy rifère).

Tl avait auparavant composé, en 1797, Du degré de certitude en médecine, et sous le Consulat, une série de mémoires sur l'organisation de g8g. »

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