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La propriété est-elle un fait de culture ou un fait de nature ?

Publié le 18/03/2005

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Notre personnalité ne pourrait donc pas dépendre de l'état civil, elle nous reviendrait et cela naturellement. Pour démêler l'ambiguïté de la notion de propriété il nous faudra procéder en trois étapes. La première se pose la question suivante : La propriété est-elle positive ? La deuxième établit une acception élargie de la propriété en soulignant son caractère naturel. Enfin la troisième aborde la question de la naturalité à partir d'un autre point de vue.   PLAN DETAILLE   Première partie : L'émergence de la propriété coïncide-t-elle avec l'entrée dans l'état civil ?   La triade propriété, justice, Etat permet de mieux comprendre la position hobbesienne. En effet selon lui la propriété est un concept qui n'a de sens qu'au sein de l'état civil. Pour comprendre ce qu'est la propriété il faut se poser la question de son émergence, autrement dit de ses conditions de réalisation. Or si la propriété implique la notion de justice, celle-ci n'a de réalité que dans un Etat.

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« les injures et tous les attentats des autres ; mais encore de juger et de punir ceux qui violent les lois de la nature,selon qu'il croit que l'offense le mérite, de punir même de mort, lorsqu'il s'agit de quelque crime énorme, qu'il pensemériter la mort.

» LOCKE, Second traité du gouvernement civil , 87.

Nous sommes en droit de protéger nos biens, de garantir leur sauvegarde.

Cependant Locke ne conteste pas l'idée selon laquelle les véritables garanties de notrepropriété résident dans l'état civil. La conception lockienne est intéressante pour une autre raison : elle est élargie et ne porte pas uniquement sur les biens matériels.

En effet il est question dans ses textes de la propriété de soi.

« Encore que la terre ettoutes les créatures inférieures soient communes et appartiennent en général à tous les hommes, chacun pourtanta un droit particulier sur sa propre personne, sur laquelle nul autre ne peut avoir aucune prétention.

» Ibid, 27.

Bienloin de vouloir uniquement préserver notre individualité, Locke ici comprend l'appropriation de nous-même commepassant notamment par le travail, la réalisation de soi passe par le travail.

Nous devenons ce que nous sommes àtravers lui.

La question de la propriété de soi pose le problème de son statut : peut-on encore parler de faitculturel ? Quant aux conditions de possibilité de la propriété il ne semble pas y avoir de difficultés.

Elles résident dans l'état civil.

Quant au contenu même de la propriété il semble préexister dans l'état de nature, l'état civil ne fait quegarantir ce qui est établi dans l'état précédent.

« On peut appeler le premier et le second état [à savoir l'état denature et l'état social] un état de droit privé ; en revanche le troisième et dernier [à savoir l'état civil] est celui dudroit public.

Ce dernier ne contient rient de plus, ou pas d'autres devoirs des hommes entre eux que ceux que l'onpeut concevoir dans le premier ; la matière du droit privé est la même en l'un et en l'autre.

Les lois du dernier neconcernent donc que la forme juridique de leur coexistence (leur constitution), et à son point de vue ces loisdoivent être nécessairement conçues comme publiques.

» KANT, Doctrine du droit, 41.

L'Etat ne confère pas à l'individu de droits nouveaux, la possibilité des droits est pensable en dehors de la constitution civile. Troisième partie : La propriété est-elle un fait essentiel ? La conception élargie de la propriété englobe le propre, en d'autres termes ma personnalité.

Dans ce contexte la propriété de soi semble bien avoir une dimension naturelle mais dans un sens particulier.

En effet lanature doit dans ce cas non pas être comprise comme un état, qui serait opposé à l'état civil, mais comme essence.«Sont par conséquent inaliénables les biens, ou plutôt les déterminations substantielles qui constituent ma personnela plus propre et l'essence universelle de ma conscience de moi comme ma personnalité en général, la libertéuniverselle, de ma volonté, mon éthicité, ma religion de même le droit à ces [déterminations] est imprescriptible.

» HEGEL, Principes de la philosophie du droit, §66.

Ce qui rend la pensée hégélienne de la propriété originale est le processus d'appropriation de mapersonnalité.

« Le droit à un tel bien inaliénable est imprescriptible, car l'actepar lequel je prends possession de ma personnalité et de mon essencesubstantielle, par lequel je fais de moi un être capable de droit etd'imputation, un être moral, religieux soustrait précisément ces déterminationsà l'extériorité qui seule leur donnait la capacité d'être en possession d'unautre.

» Ibid, Remarque. L'intériorité de la notion de propriété qui émerge à l'endroit de la personnalité met en avant l'idée d'essence mais la question de la naturalitéreste posée.

« L'immédiateté de la naturalité et la particularité, dont lanaturalité est entachée tout comme elle est produite par la réflexion, sontabrogées en elle.

Or cet acte-d'abroger et d'élever à l'universel est ce qui senomme l'activité de la pensée.

» Ibid, 21.

Cet extrait accentue l'exigence dedifférenciation que nous devons effectuer entre l'état de nature et la notionde nature comprise comme essence. CONCLUSION La propriété peut bien être comprise comme étant un fait culturel dans la mesure où ses conditions de possibilité résident dans l'état civil.

Pourautant en approfondissant cette notion nous constatons que son rapport à la personnalité est essentiel.

Elle peutêtre considérée comme étant un fait essentiel pour l'être humain.. »

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