La psychanalyse mérite-t-elle le statut de science ?
Publié le 27/02/2010
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La psychanalyse est une discipline stabilisée dans l’institution occidentale du savoir humain. Elle a même, au cours du siècle dernier, pu prétendre au statut de discipline pilote des connaissances portant sur le psychisme. C’est qu’au principe de son projet et de la formulation de son programme de recherche dans le texte fondateur de Freud (1900), il y a la prétention à s’élever au statut de science, égale alors en cela, ou plutôt concurrente de la psychiatrie clinique. Qu’en est-il donc aujourd’hui, plus d’un siècle après son invention : les objectifs de principe ont-ils été atteints et peut-on dire d’elle qu’elle est une science ?
Freud voulait faire de la psychanalyse une science à part entière en s'éloignant le plus possible de la philosophie. Mais, Popper lui reprochera d'avoir inventer un théorie herméneutique non-réfutable, infalsifiable.
Toutefois, il ne s'agit pas d'oublier que la psychanalyse est avant tout thérapeutique: l'interprétation analytique permet à l'homme de dialoguer avec lui-même et se faisant de se libérer de ses propres prisons intérieures (névroses, traumatismes, etc.)
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infinitésimale et imperceptible, et tel est l'inconscient : est la variation d'intensité imperceptible de la pensée – pourLeibniz, l'imperceptible de la perception est l'inconscient.
L'objet apparaît ainsi historiquement défini etthéoriquement stable.
Ce à quoi procède la psychanalyse tient à sa structuration formelle interne, ou encore à samodélisation.
Ainsi avec Freud la structuration interne du psychisme du sujet peut se concevoir comme l'articulationde trois complexes (inconscient – préconscient – conscience) dont la transition est assurée selon un filtrageprogressif par l'autorité du surmoi.
Et vouloir connaître les manifestations de l'inconscient consiste à les décoder.
Parlà, ces dernières peuvent être assimilées au fonctionnement d'un langage (Lacan), organisé en structureshiérarchisées selon un ordre de différences caractéristiques, arbitrairement articulées comme l'est le signe développépar le structuralisme saussurien.
On a donc bien un domaine de recherche délimité et un objet théoriquementstructuré, donc : les conditions nécessaires de départ à la constitution d'un savoir scientifique.
Mais cela ne sauraitsuffire.
II.
Méthode d'application et épistémologie
Comme tel et par définition, l'existence de l'inconscient n'est pas un fait, mais plutôt le négatif d'une manifestationempirique réelle, effective et factuelle de la conscience.
Il constitue en quelque sorte les structures immergées del'identité d'un moi sujet.
Il est d'abord une hypothèse théorique, certes.
Mais il peut également, en tant mêmequ'hypothèse théorique, se trouver confirmé indirectement par manifestation dans la vie psychique du sujet.
Et l'onconçoit dès lors que le domaine d'étude privilégié par la psychanalyse à ses commencements soit l'onirique.
Car fairel'hypothèse de l'inconscient permet l'élaboration d'une herméneutique des rêves, c'est-à-dire la théorisation de leursmodalités d'interprétation : le contenu manifeste du rêve, celui éprouvé par le sujet, est révélateur de son négatifinconscient, à savoir, son contenu latent.
Dans le sommeil, par le relâchement de l'intervention sélective durefoulement, l'inconscient pénètre le contenu du rêve pour s'y manifester sous des formes dites déguisées.
Le rêveapparaît en conséquence comme le symptôme de l'existence réelle et effective de l'inconscient psychologique.
Lapsychanalyse intervient ici alors sur le mode d'une symptomatologie.
Elle a pour fonction le décryptage, ou ledécodage des manifestations patentes de l'inconscient pour en évaluer et en déterminer le contenu latent (commec'est le cas du rêve).
Connaître l'inconscient passe donc par le décryptage des figures de style, quasi linguistiques(le rêve procède selon la Traumdeutung à des manipulations de signifiance pensables en termes métaphoriques de déplacement et métonymiques de condensation), propres à ses manifestations réelles.
L'inconscient se démontreraitainsi précisément en vertu de la positivité de sa manifestation empirique.
Cette herméneutique symptomatologiqueque pratique la psychanalyse ressort de sa méthode, mais implique également une réflexion épistémologique.
Lacanthéorise ainsi formellement la structure ‘linguistique' de l'inconscient en s'efforçant d'en faire un système d'axiomesdéductivement clos, c'est-à-dire complet, et non contradictoire (entreprise dans l'ère d'un temps contemporain deGödel (1931), et qu'ensuite prolongera Kristeva).
Le problème est que les contradictions sont dans ce domaineinévitables (l'inconscient échappant au principe de non-contradiction), et que le manque de formation de lapsychanalyse à la logique mathématique formelle voue à l'échec son programme de fondation scientifique (lesmodèles mathématisés échouent, tout simplement).
Et ceci est rédhibitoire : puisque la psychanalyse se réduitnécessairement à n'être qu'une théorie interprétative, une herméneutique symptomatologique, la soumettre au testpour en évaluer la validité conduit toujours à dénier sa scientificité, soit parce qu'elle y échoue simplement, ou demanière plus perversement psychanalytique, parce qu'elle refuse de s'y soumettre.
La falsifiabilité étant l'un descritères démarcatifs de la science, l'une de ses caractéristiques définitoires (Popper), la psychanalyse ne peut pasêtre qualifiée de science.
Une preuve factuelle de base est qu'elle ne produit pas de résultats… (autres quethérapeutiques, bien entendu).
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Conclusion
- L'objet de la psychanalyse est négatif par définition ; la psychanalyse est impuissante à sa formaliser ; seshypothèses ne peuvent pas être vérifiées.
Sa non-scientificité est par-là établie..
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