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La raison d'être de l'État est-elle de garantir la sécurité du citoyen ?

Publié le 27/02/2011

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   INDICATIONS DE LECTURE    • Méditer ce texte de Spinoza :    « ... Quel est le meilleur régime d'un pouvoir politique quelconque, on le connaît mieux à partir de la finalité de l'ordre politique, celle-ci n'étant rien d'autre que la paix et la sécurité de la vie. Par suite est meilleur le régime politique où les hommes passent leur vie dans la concorde et où les lois sont préservées de toute atteinte. En effet, il est certain que les séditions, les guerres, le mépris ou la violation des lois sont imputables non tant à la méchanceté des hommes qu'à un régime politique vicieux. Les hommes, en effet, ne naissent pas des citoyens; ils le deviennent. En outre les affections naturelles des hommes sont les mêmes en tout lieu; si donc la méchanceté règne davantage dans une cité et qu'on y commet des péchés en plus grand nombre que dans une autre, il est certain que cela provient de ce que cette Cité n'a pas pourvu assez à la concorde, n'a pas établi les lois avec assez de prudence et, par conséquent, n'a pas acquis un droit absolu en tant que cité. En effet, un état de société, qui n'a pas éliminé les causes des séditions, où la guerre est toujours à redouter, et où, enfin, les lois sont fréquemment violées, ne diffère pas beaucoup de l'état de nature lui-même, où chacun vit comme il lui plaît au plus grand péril de sa vie. «    • Le savant et le politique de Max Weber (Pion).    Citation (p. 113) : « Il faut concevoir l'État contemporain comme    une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé... revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime... «.

« privée est la substance de l'État. Citation : « Mes recherches aboutirent à ce résultat que les rapports juridiques — ainsi que les formes de l'État —ne peuvent être compris, ni par eux-mêmes, ni par la prétendue évolution générale de l'esprit humain; mais qu'ilsprennent au contraire leurs racines dans les conditions d'existence matérielles que Hegel, à l'exemple des Anglais etdes Français du XVIIIe siècle, comprend sous le nom de « société civile » et que l'anatomie de la société civile doitêtre cherchée à son tour dans l'économie politique.

» Ce sujet invite le candidat à réfléchir sur le rôle et la finalité de l'État.

L'erreur serait ici d'énumérer les différentsrôles de l'État, en disant, par exemple, que l'État n'a pas pour seul but de maintenir l'ordre, mais qu'il a aussi pourbut de faire ceci, puis cela... On pourra envisager la problématique suivante : l'État (c'est-à-dire la société structurée par une organisationpolitique et juridique) a-t-il pour but de maintenir (faire perdurer) l'ordre (paix civile, absence de troubles) ou biend'établir (fonder, bâtir) la justice ? Le candidat montrera que l'ordre ne peut se maintenir longtemps s'il n'est pas légitime, autrement dit s'il n'est fondéque sur la domination et la violence du plus fort.

Comme le souligne Rousseau, « le plus fort n'est jamais assez fortpour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir » (Contrat social, I, 3).

Iln'y a donc pas d'ordre, c'est-à-dire de disposition rationnelle vraie, sans justice.

Seules les lois qui émanent de lavolonté générale et qui garantissent donc la liberté des sujets sont dignes et par conséquent susceptibles d'êtrerespectées.

On ne saurait donc supprimer toute liberté au nom de la sécurité.

Mais s'il n'y a pas d'ordre sans justice,il n'y a pas non plus de justice sans ordre.

Il appartient donc à l'État de faire respecter l'ordre, autrement dit d'avoirrecours à la répression quand la loi est bafouée.

La répression doit être elle-même juste.

Il s'agit non pas de sevenger, mais de restaurer la loi.

Il n'y a d'ordre véritable que dans le cadre d'une législation juste qui permettel'accord de la liberté de chacun avec celle de tous - législation qui doit être respectée par tous. Mais bâtir la justice, cela justifie aussi veiller à une répartition équitable des richesses produites.

L'État doit doncfavoriser une plus grande justice sociale, en évitant toutefois la logique totalitaire. 1.

La protection de la vie est la fin du politique - Etat et sécurité A.

Le souci de sécurité est une fin naturelleVivre en sécurité, c'est vivre à l'abri du danger, dans des conditions ou la vie n'est menacée ni directement niindirectement.

La maladie, l'accident, la famine sont des risques qui mettent en cause la sécurité de l'individu.

C'estmanifestement l'instinct de conservation qui pousse l'homme à rechercher la sécurité.

L'union faisant la force,chacun comprend qu'il accroît ses chances de faire face aux menaces naturelles en coopérant avec autrui.

Pourtantla vie sociale n'est pas seulement un remède au dénuement de l'individu isolé devant la nature ; elle est la sourced'un danger spécifique : la violence.

La vie sociale doit donc aussi se protéger contre les conflits dont elle estnécessairement porteuse. B.

Sans Etat, la vie des hommes est menacéeImaginons la condition sociale des hommes en l'absence de toutes lois.

Chacun pourrait faire ce que bon lui semblesans jamais encourir de poursuites judiciaires.

C'est ce que certains philosophes ont appelé l'« état de nature ».

Onpeut supposer que dans ce contexte chacun se sentira menacé par tous les autres.

En effet, ne connaissant pasles intentions d'autrui, je pourrai toujours craindre qu'il ait l'intention de m'agresser ; par prudence donc, pour ne pasme laisser surprendre, la meilleure façon de me protéger sera d'attaquer le premier.

Cette conclusion sera d'ailleursrenforcée par la considération suivante : autrui, ne connaissant pas non plus mes intentions à son égard, doitaboutir à la même conclusion que moi.

Autrement dit, même s'il est d'un tempérament pacifique, sa raison luiconseillera de m'attaquer à titre préventif.

Il est donc absolument nécessaire, à l'état de nature, d'attaquer autruipar souci de sécurité.

Pour protéger ma vie, je dois m'en prendre à celle des autres.

Protection assez inefficacepuisqu'elle revient à entretenir un état de violence toujours très menaçant pour la vie de chacun. C.

Fonction protectrice de l'ÉtatCette situation de guerre de tous contre tous est donc dommageable pour chacun.

Elle représenterait le degré zérode civilisation puisqu'aucune confiance, aucun échange ne serait possible entre les hommes.

On peut penser quec'est pour sortir de cet état de violence et de barbarie où la vie de chacun est menacée au plus haut point que leshommes ont inventé l'État.

L'existence d'un pouvoir politique puissant garantissant par la force l'obéissance aux loischange en effet radicalement les conditions du raisonnement des individus.

Personne n'a plus intérêt à désobéir auxlois.

Par conséquent, le comportement de chacun (au moins des individus raisonnables) devient prévisible : laconfiance peut s'instaurer.

Je sais que si le meurtre est interdit, mon voisin, s'il est doué de raison, ne m'assassinerapas même s'il désire le faire.

Je peux donc vivre en paix à ses côtés.

L'existence de lois et d'un État fort pour lesgarantir est donc une garantie de sécurité pour les hommes. 2.

L'Etat doit garantir aussi la liberté des citoyens. »

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