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La raison doit-elle considérer la religion comme une superstition ?

Publié le 26/01/2004

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religion
Il s'agit en effet de comprendre quel statut la raison (comme faculté de connaissance vraie, raisonnable et rationnelle) doit-elle conférer à la religion en tant qu'elle repose sur la foi. Il s'agit aussi donc de statuer sur le droit de la raison à juger la religion, ici comme une superstition. C'est donc bien (« doit-elle ») la question de la légitimité d'un tel jugement qui est ici mise en doute, et ce selon une double dimension : il s'agit de savoir d'une part si la raison est dans le vrai quand elle considère la religion comme une superstition, mais aussi si un tel jugement est légitime ou s'il correspond à une extension illégitime de son domaine de compétence. ® Il faut, enfin, être attentif au « comme » : il ne s'agit pas de faire de la religion une superstition à proprement parler, comme s'il y avait une stricte identité entre les deux, mais de lui donner une catégorie, presque un genre, le « comme » rapproche deux éléments tout en maintenant la distinction. Problématique            La raison, en tant qu'elle est la faculté rationnelle de connaissance véritable, est-elle en droit, peut-elle légitimement, classer la religion sous le chapitre de superstition ? Ce rapprochement ne serait-il pas une erreur de la part de la raison ? N'y a-t-il pas une différence irréductible et fondamentale entre religion et superstition qui empêche la raison de la considérer sous le lien comparatif du « comme » ? C'est donc le statut de la religion qui est ici mis à la question, mais c'est aussi le champ d'extension légitime de la raison.  Plan I-            La religion : une superstition du point de vue de la raison ·        La raison, pour parvenir à la connaissance véritable, doit être capable d'expérimenter, de mettre à l'épreuve le réel qu'elle cherche à connaître. La religion, à l'inverse, se base sur la foi, c'est-à-dire une croyance certaine, d'un Dieu dont elle n'a jamais eu l'expérience.
La raison, en tant qu’elle est la faculté rationnelle de connaissance véritable, est-elle en droit, peut-elle légitimement, classer la religion sous le chapitre de superstition ? Ce rapprochement ne serait-il pas une erreur de la part de la raison ? N’y a-t-il pas une différence irréductible et fondamentale entre religion et superstition qui empêche la raison de la considérer sous le lien comparatif du « comme « ? C’est donc le statut de la religion qui est ici mis à la question, mais c’est aussi le champ d’extension légitime de la raison. 

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« ® Religion = D'origine latine soir de relegere signifiant recueillir, rassembler, soit de religare signifiant lier, relier. 1- Ensemble de croyances et de pratiques institutionnalisées relatives à un domaine sacré distingué duprofane, liant en une même communauté morale tous ceux qui y adhèrent, et exprimant les modalités durapport des hommes aux dieux ou à Dieu. - Bergson , Les deux sources de la morale et de la religion . 2- L'ensemble des croyances à travers lesquelles se vit et s'énonce la foi individuelle en Dieu.

La religion estle domaine du mystère, de ce dont on ne peut pas rendre raison et à quoi pourtant on attribuesubjectivement une réalité effective enveloppant la destinée des êtres.

Elle demande à être distinguée de lasuperstition. - Pascal , Pensées , 173, 418 (Lafuma). 3- Sentiment de crainte et de soumission à l'égard d'une puissance surnaturelle décrite par des récitstraditionnels ; actes rituels exprimant cette dépendance acceptée et traduite en obligations.

Définitionfréquente chez des auteurs adoptant un point de vue critique sur la religion et réduisant l'écart qui lasépare de la superstition. - Hobbes , Léviathan , ch.

VI. - Lucrèce , De la nature des choses , Livre 6 e. 4- Chez Kant : la connaissance de nos devoirs comme commandements divins.

La religion est ici comprise dans la moralité, en tant que son contenu essentiel est distinct des diverses croyances historiques.

Ce sensapprofondit l'idée de religion naturelle. - Critique de la raison pratique , 1er partie, Livre II, ch.

2. - Doctrine de la vertu . - La religion dans les limites de la simple raison , 3e partie, 1 er section, §5 + 2 e section / 4 e partie, 1 er et 2 e sections. 5- Par extension, tout système de croyances en une perfection suprême ou en un but éminent auquel tous lesêtres doivent concourir.

Pris en ce sens, le terme peut s'étendre hors du champ traditionnel de la religionet s'appliquer, par exemple, à une certaine représentation du progrès, de l'art, de la politique. - Cournot , Considérations sur la marche des idées . ® Superstition = Attitude naïve et irrationnelle attribuant de l'efficacité à des forces surnaturelles, susceptibles d'agir sur le déroulement des processus naturels ainsi que sur le destin individuel. La superstition s'oppose aux lumières (usage de son propre entendement pour juger).

Elle est le plus grand detous les préjugés car elle ne saisit pas la nature comme soumise à des lois régulières et prévisibles.

Elles'oppose à la religion.

Selon Kant, la religion se distingue de la superstition en ce qu'elle suppose la volonté dese transformer, alors que celle-ci permet de penser que l'accomplissement d'actes machinaux peut assurer lesalut. - Kant , Critique de la faculté de juger . · Angles d'analyse ® Il est nécessaire de faire le point suivant : le sujet voulant traiter non de la religion, ce qui aboutit toujours àen choisir une et à nier les autres, mais du fait religieux dans son ensemble, nous sommes dans l'obligation denous tenir résolument hors de toute religion.

Les croyances ou absences de croyances de l'auteur n'ont iciaucun intérêt.

Nous prendrons les religions pour ce qu'elles prétendent être, ce qui revient à les prendre dansleur diversité, mais sans oublier les traits qui les font parentes.. »

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