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La raison du plus fort est toujours la meilleure, qu'en pensez vous ?

Publié le 27/02/2005

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            Socrate : En ce cas, le sage seul se connaîtra lui-même et sera capable de discerner ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas ; et de même pour les autres, il aura le pouvoir d'examiner ce que chacun sait et a conscience à juste titre de savoir, mais aussi ce qu'il croit à tort savoir. De cela, aucun autre homme n'est capable. Finalement, l'attitude (sôphronein = être sage) et la vertu (sôphrosunè) de sagesse, de même que la connaissance de soi-même consistent à savoir ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas. Est-ce bien là ta pensée ? »               Le plus fort, celui qui parle le plus fort, n'est pas le plus proche de la sagesse.     III - Le plus sage doit diriger, pas le plus fort               1) Les opinions les plus fortes sont dangereuses   François Jacob, Le Jeu des possibles :               « Rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison. Rien ne cause autant de destructions que l'obsession d'une vérité considérée comme absolue. Tous les crimes de l'histoire sont des conséquences de quelque fanatisme. Tous les massacres ont été accomplis par vertu, au nom de la religion vraie, du nationalisme légitime, de la politique idoine, de l'idéologie juste ; bref au nom du combat contre la vérité de l'autre, du combat contre Satan. »                 2) Les philosophes à la tête de la Cité idéale   Platon, La République, VI :               « Socrate : Emportés par la vérité, nous avons dit qu'on ne connaîtra jamais de cité, ni de régime, ni même d'homme parfaits avant qu'un heureuse nécessité n'ait contraint le petit nombre des philosophes, jugés non pas méchants mais inutiles, à s'occuper, bon gré mal gré, de la cité et qu'on n'ait pas contraint la cité à leur obéir, ou bien avant qu'une inspiration divine n'ait insufflé chez des souverains ou des rois actuels, ou bien chez leurs fils, un amour vrai pour la philosophie.

 

Qu’est-ce que la ‘raison du meilleur’ ? La raison est ce qui justifie nos actions et permet de les reconnaître comme sensées : ne dit-on pas : ‘il a agit avec raison’ ? Ce qui sous-entend que seul le fou agit sans raison. La raison est la logique interne de nos actions. Ainsi, l’homme avant d’agir réfléchit à son but et au meilleur moyen de l’atteindre. Ainsi les actions ratées viennent d’une mauvaise appréciation de la raison. Nous comprenons que nous pouvons entendre ‘meilleur’ en deux sens différents : un sens dénotant l’efficace, et un autre sens dénotant le bien, la vertu. Mais alors cette raison du meilleur est-elle toujours la plus forte, autrement dit, l’emporte-t-elle toujours pour décider l’action, donne-t-elle l’impulsion précédant immédiatement l’action ? La raison du meilleur est-elle celle qui prime toujours en l’homme ?

« disais en moi-même : « je suis plus sage que cet homme là.

Il se peut qu'aucun de nous deux ne sache rien debeau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, jene crois pas non plus savoir.

Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que ceque je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir ».

» 2) La raison la meilleure est celle qui commence par soi-même Platon, Charmide, 164d – 167a : « Critias : J'aurais même presque envie de dire que se connaître soi-même, c'est cela la sagesse, et jesuis d'accord avec l'auteur de l'inscription de Delphes [...] Voilà en quels termes, différents de ceux deshommes, le dieu s'adresse à ceux qui entrent dans son temple, si je comprends bien l'intention de l'auteur del'inscription.

A chaque visiteur, il ne dit rien d'autre, en vérité, que : « Sois sage ! » Certes, il s'exprime entermes un peu énigmatiques, en sa qualité de devin.

Donc, selon l'inscription et selon moi, « connais-toi toi-même » et « sois sage », c'est la même chose ! [...] Socrate : Dis-moi donc ce que tu penses de la sagesse. Critias : Je pense que, seule entre toutes les sciences, la sagesse est la science d'elle-même et desautres sciences. Socrate : Donc elle serait aussi la science de l'ignorance, si elle l'est de la science ? Critias : Assurément. Socrate : En ce cas, le sage seul se connaîtra lui-même et sera capable de discerner ce qu'il sait etce qu'il ne sait pas ; et de même pour les autres, il aura le pouvoir d'examiner ce que chacun sait et aconscience à juste titre de savoir, mais aussi ce qu'il croit à tort savoir.

De cela, aucun autre homme n'estcapable.

Finalement, l'attitude (sôphronein = être sage) et la vertu (sôphrosunè) de sagesse, de même que laconnaissance de soi-même consistent à savoir ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas.

Est-ce bien là tapensée ? » Le plus fort, celui qui parle le plus fort, n'est pas le plus proche de la sagesse. III – Le plus sage doit diriger, pas le plus fort 1) Les opinions les plus fortes sont dangereuses François Jacob, Le Jeu des possibles : « Rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison.

Rien ne cause autant de destructions quel'obsession d'une vérité considérée comme absolue.

Tous les crimes de l'histoire sont des conséquences dequelque fanatisme.

Tous les massacres ont été accomplis par vertu, au nom de la religion vraie, dunationalisme légitime, de la politique idoine, de l'idéologie juste ; bref au nom du combat contre la vérité del'autre, du combat contre Satan.

» 2) Les philosophes à la tête de la Cité idéale Platon, La République, VI : « Socrate : Emportés par la vérité, nous avons dit qu'on ne connaîtra jamais de cité, ni de régime, nimême d'homme parfaits avant qu'un heureuse nécessité n'ait contraint le petit nombre des philosophes, jugésnon pas méchants mais inutiles, à s'occuper, bon gré mal gré, de la cité et qu'on n'ait pas contraint la cité àleur obéir, ou bien avant qu'une inspiration divine n'ait insufflé chez des souverains ou des rois actuels, ou bienchez leurs fils, un amour vrai pour la philosophie.

» La raison la meilleure n'est pas alors celle du politicien le plus loquace mais au contraire celle du sagequi agit dans la discrétion mais qui seul saurait diriger justement la cité. Conclusion : La raison du plus fort n'est jamais qu'une imposition, voire une imposture.

Elle ne conduit pas à lajustice ou à la vérité mais simplement au pouvoir de celui qui la soutient. La raison la meilleure est au contraire celle qui vise la justice et la vérité sans se soucier du pouvoir.C'est pourquoi elle se fait beaucoup moins entendre, ne cherchant pas la publicité.

C'est ainsi à chacun desavoir réfléchir avec méthode et rigueur pour ne pas suivre naïvement le plus fort .. »

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