La raison engendre-t-elle le mal ?

On peut rationnellement planifier, comme l'ont fait les nazis, l'extermination de tout un peuple. Cet exemple montre que la raison instrumentale et technicienne n'a pas de morale, qu'elle peut être mise au service du mal. La fin de l'optimisme positiviste envers la raison date d'ailleurs des deux guerres mondiales, quand on a vu que la raison pouvait devenir un instrument de destruction et d'oppression. Le problème est de savoir quelle définition

donner de la raison. Si l'on réduit la raison à un froid mécanisme impersonnel ayant pour but l'efficacité, elle est amorale et peut servir le mal. Si, au contraire, on estime que le raisonnement qui prétend faire progresser les choses doit prendre en compte non seulement l'efficacité technique, mais aussi la morale, le bien des hommes, alors on peut considérer que cette raison élargie est intrinsèquement bonne.