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La raison est-elle l'instrument de la vie heureuse ?

Publié le 09/10/2005

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RAISON (lat. ratio, calcul; faculté de calculer, de raisonner) Ce terme connaît deux grandes acceptions : soit il désigne la faculté de penser, la « raison humaine », soit il désigne un principe d'explication, la « raison des choses ». En tant que faculté de penser, la raison peut se définir encore en plusieurs sens, soit : 1. la faculté de raisonner discursive, de combiner concepts et propositions par opposition à la faculté de connaître intuitive (la ratio par opposition à l'intellectus chez saint Thomas, ou la raison par opposition au coeur chez Pascal); 2. la faculté de bien juger (comme chez Descartes) ou l'entendement qui « s'appelle raison en tant qu'il dirige au vrai et au bien », selon Bossuet. En ce sens s'oppose classiquement à la folie et à la passion qui consiste à raisonner mal, contrairement aux lois logiques ; 3. la connaissance naturelle par opposition à la connaissance révélée, la lumière» naturelle par opposition aux lumières de la foi» ; 4. un système de principes a priori dont la vérité ne dépend pas de l'Expérience . En ce sens, les vérités de la raison se distinguent du témoignage des sens autant que des révélations de la foi, si bien que Pascal voyait là trois ordres distincts de connaissance; 5. dès lors, toute une tradition définira usuellement la raison comme l'esprit humain en tant qu'il porte en lui les notions innées lui permettant de comprendre le monde, définition critiquée par les empiristes, et transformée par Kant; 6. la raison est pour Kant la faculté supérieure qui ramène à l'unité les règles de l'entendement» comme celui-ci fait la synthèse des éléments sensibles. Connaissance a priori et connaissance par la raison sont une même chose, et se distinguent ici de la connaissance par l'entendement (contrairement au sens 2 qu'on trouve par ex. chez Descartes). Le nom de Raison est réservé à un degré supérieur de synthèse des connaissances : si l'Entendement est la faculté des règles, la Raison est la faculté des principes. Elle est théorique lorsqu'elle fonde la science (et concerne uniquement la connaissance); pratique lorsqu'elle est considérée comme contenant le principe a priori de l'action morale. En tant que principe d'explication, soit : 1. au sens théorique, ce qui rend compte d'un effet. Signifie alors plutôt raison d'être d'une chose à distinguer de sa cause simplement antécédente. Ainsi, se confond souvent avec la cause finale; 2. au sens normatif, le motif légitime d'un acte, sa justification (comme dans l'expression « non sans raison »). D'où : argument destiné à prouver qu'on a raison (« donner ses raisons »).

HEUREUX / HEUREUSE: Qui jouit du bonheur, qui est durablement content de son sort.

Analyse du sujet : Raison : faculté de calcul (du latin ratio : calcul) qui permet d'atteindre la vérité en la distinguant de la fausseté. Capacité à distinguer le bien du mal. Cette faculté en tant qu'elle calcule nous permet d'élaborer des plans construits pour atteindre un but que l'on vise. Bonheur : état de bien-être physique et moral durable. On peut aussi le définir comme l'absence de malheur ou de souffrance. Il peut être associé au plaisir. Conduire : mener à. Instrument : Outil, moyen. Présupposé du sujet : Si on demande si la raison conduit toujours au bonheur c'est que l'on a un doute sur sa capacité à entraîner immanquablement le bonheur et donc qu'on présuppose qu'elle n'y conduit pas toujours. 1ère partie : la raison ne conduit pas toujours au bonheur. Reformulation du sujet : La raison, faculté propre à l'homme, le mène-t-elle nécessairement au bonheur ? La raison est-elle toujours l'outil du bonheur ? Enonciation du problème : La raison est-elle un guide infaillible pour trouver le bonheur ?

« pas au bonheur parce qu'elle connaît ses limites et son impuissance à maîtriser le monde pour nous faire atteindre lebonheur.

La raison s'accompagne donc nécessairement d'une conscience malheureuse qui nous fait prendre acte denos insuffisances et de notre finitude.

C'est précisément quand on atteint l'âge de raison que l'on sait de manièreclaire que nous sommes mortels et que la condition humaine est une triste condition. -La raison est une faculté qui en tant que calculante exige du sérieux et refuse tout dépassement et toute folie.Ainsi, être toujours raisonnable ne conduit pas au bonheur dans la mesure où on s'interdit alors de dépasser toutemesure.

Dans la raison, il n'y a aucune fantaisie possible, aucun recours au rêve qui pourrait nous faire éprouver uneforme de bonheur résidant dans le plaisir.

De ce point de vue, la raison stérilise l'accession au bonheur dans lamesure où elle exige que l'on soit toujours raisonnable et rationnel, c'est-à-dire mesuré et fidèle au réel tel qu'il est. II La raison cependant n'interdit pas le bonheur. -Personne ne voudrait être heureux à la manière des animaux ou de l'imbécile heureux.

Ce bonheur en effet est unbonheur que l'homme n'envie pas parce que c'est un bonheur qui ne se sait pas, c'est un bonheur innocent qui nepeut nous apporter de jouissance.

Ainsi posséder la raison peut rendre l'homme heureux car quand il met en œuvreune stratégie, un calcul pour être heureux, il peut déjà profiter de ce bonheur qu'il vise.

La raison, qui par les calculsqu'elle met en œuvre, peut nous permettre d'atteindre le bonheur nous rend d'autant plus heureux que c'est unbonheur que nous aurons gagné et mérité.

C'est un bonheur vrai parce qu'il n'est pas immédiat comme celui desanimaux. Si la raison s'accompagne nécessairement de conscience elle peut nous permettre d'atteindre un bonheur vrai qui nesera pas entaché de regrets ou de remords.

Ces sentiments sont en effet des sentiments malheureux dont on peutfaire l'économie en utilisant notre raison.

En effet quand nous aurons utilisé notre raison et même si nousn'atteignons pas le bonheur escompté, nous saurons de manière certaine que nous aurons fait tout ce qui était ennotre pouvoir.

Nous saurons donc certainement que le bonheur visé était inaccessible, nous en prendrons acte etéviterons le malheur du regret et du remords.

(Descartes, le bonheur comme absence de malheur) - La raison en tant qu'elle entraîne la mesure nous économise le regret et le remords et nous permet deprendre acte du réel.

Etre raisonnable en effet permet d'être heureux dans la mesure où on ne vise que le possibleet ce que nous pouvons atteindre de manière certaine.

C'est ainsi que nous évitons de nous épuiser dans larecherche de satisfaction de désirs dont la réalisation est vouée à l'échec.

Le bonheur que la raison permet alorsd'atteindre est un bonheur simple qui consiste à se rendre content en changeant « ses désirs plutôt que l'ordre dumonde » III La raison est-elle un guide infaillible pour trouver le bonheur ? - La raison est une faculté qui nous distingue des animaux puisque ceux-ci ne disposent que de l'instinct.Ainsi, la raison nous inscrit dans l'humanité.

On peut donc alors définir le bonheur comme consistant à se réalisercomme être humain par le développement de cette faculté qu'est la raison.

Dès lors, le bonheur réside dans la raisonelle-même qui nous fait atteindre le vrai et le bien pour peu que l'on décide de la suivre effectivement.

La raison estdonc ici ce qui fait de nous des hommes et c'est là que réside le bonheur car par la raison nos participons à uneréalité qui nous élève au-dessus de notre animalité. De plus, la raison qui nous permet de mettre en œuvre une stratégie pour viser et atteindre le bonheur doit, quandnous la suivons, nous éviter le regret et le remords puisque nous aurons fait au mieux pour atteindre le vrai et lebien.

Ainsi, la raison développe en nous la conscience morale d'avoir fait du mieux que nous pouvions.

Elle nous faitdonc éprouver de l'estime de soi et elle nous rend dignes d'être heureux comme le dit Kant.

Ce n'est donc pasdirectement le bonheur que nous atteignons mais la conscience de le mériter en en étant digne du fait du bien quenous aurons produit en suivant notre raison. Pour autant, le bonheur n'est pas systématiquement atteint par la raison.

Cela tient au caractère du bonheur lui-même pour lequel nous ne possédons aucun concept que la raison nous permettrait de caractériser et de spécifier.Ainsi, le bonheur est un idéal de l'imagination qui est relatif à notre expérience.

En ce sens, le bonheur ou lareprésentation que nous en avons change en fonction des circonstances de notre existence.

Dans cette mesure, laraison est impuissante à nous conduire toujours au bonheur parce qu'elle inapte à nous donner des commandementsqui nous y conduiraient.

Elle peut en effet au mieux nous donner des conseils.

L'accession au bonheur, même en suivant la raison, est hypothétique et cela n'est pas le fait de la raison mais celui du bonheur.. »

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