La réalité est-elle une verité objective ? (ou Réalité & Objectivité)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
A.
Bergson, dans Le Rire , au chapitre intitulé « le comique de caractère » nous explique que nous ne voyons les choses qu'en fonction du parti que l'on pourraiten tirer.
Notre perception n'est donc pas dirigée par l'objet à connaître et àpercevoir, mais par l'action que nous sommes capables de faire.
Par exemple,pour un loup, un agneau et une brebis seront une seule et même chose, toutsimplement parce qu'à ses yeux, ce sont deux proies également faciles.
Il nevoit pas de différence parce qu'il n'a pas besoin de la voir.
De même nous nefaisons pas la différence entre un agneau et un autre agneau.
Et même quandnous parvenons à faire la différence entre deux bêtes de même espèce, nous nela faisons pas en les considérant dans leur individualité, mais au contraire ennous attachant à quelques détails qui pour nous permettent de les différencier.« Les choses ont été classées en vue du parti que j'en pourrai tirer, et c'estcette classification que j'aperçois », et non les choses elles-mêmes.
L'objet dela connaissance n'est donc pas l'objet réel, mais l'objet tel qu'il nous est utile.
Ily a un voile entre nous et le monde : le voile du besoin.
B.
Platon, à la fin du livre VI dans la République nous explique en quoi consiste la connaissance, et pour cela, il trace une séparation : d'un côté, on trouve le monde sensible (le monde tel que nous lepercevons), et de l'autre, de le monde intelligible, celui dans lequel on trouveles idées par exemple.
Au sein du monde sensible, Platon retrace une nouvelleséparation : d'un côté, il y a les ombres et les reflets, et de l'autre les objetsempiriques réels.
Or, les ombres et les reflets sont inférieurs du point de vuede la connaissance.
Par exemple, si l'on veut savoir qui marche derrière nous,son ombre ne nous suffit pas, nous nous retournons pour voir la personne.
Ausein du monde sensible, les reflets sont donc inférieurs aux objets empiriquesréels.
Or, nous dit Platon, pour nous élever et connaître vraiment, il fautensuite considérer que le monde empirique n'est lui aussi qu'un reflet : legéomètre, quand il pense au triangle, ne pense pas au triangle tel qu'il estreprésenté sur une feuille (c'est là l'objet empirique du monde sensible), maisau triangle qui n'est rien d'autre que la somme de ses propriétés.
Il utilisepourtant le triangle dessiné pour appuyer sa réflexion, mais il regarde cetriangle comme s'il n'était qu'une ombre ou un reflet imparfait et inférieur autriangle intelligible tel qu'il le pense.
C.
L'objet de la connaissance n'est donc pas l'objet réel si l'on entend par là l'objet empirique tel que nous le percevons.
La connaissance pour êtreparfaite doit donc se détacher de la réalité sensible, pour devenir une connaissance intelligible.
Pour Platon, lesIdées du monde intelligible ont plus de réalité que les objets sensibles du monde sensible empirique.
Transition : la question est de savoir dans quelle mesure nous avons accès à la réalité : est-elle transparente ou opaque ? Pouvons-nous connaître la réalité du monde sensible ? Cette réalité-là est-elle le plus haut degré deconnaissance que nous puissions trouver ?
III. Le sujet connaissant construit l'objet réel qu'il veut connaître..
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