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La réalité existentielle de l'homme

Publié le 01/04/2014

Extrait du document

• Philosophie et réflexion sur la mort.

Les traditions philosophiques les plus diverses se sont intéressées à

la mort. Les différents courants éthiques de la philosophie grecque

(notamment Platon, Épicure, et les Stoïciens) situent d'une certaine

manière le problème de la mort au coeur de leurs réflexions. La philosophie,

conçue à la fois comme conquête de la connaissance et préparation

à un art de vivre (double signification de la sagesse grecque) statue

d'un même mouvement sur la signification cosmique ou ontologique

de la mort et sur lattitude à adopter face à elle (cf. notamment les

Stoïciens : Manuel d'Épictète ainsi qu"Épicure : Lettre à Ménécée).

« t-elle pas toute chose, n'invahde-t-elle pas toute entreprise 7 Y aurait-il un fantasme de la mort, un mythe générateur d'angoisses et d'impuis­ sance effective lorsqu'il n'est pas élucidé et référé à des causes pure­ ment psychologiques et subjectives ? La philosophie, qui s'intéresse à la maîtrise de la totalité de l'existence et à l'usage le plus courant des représentations, ne peut éviter de prendre en charge ces questions décisives.

L'intervention philosophique dans lapproche des grands pro­ blémes existentiels doit être interrogée du point de vue de la fonction qu'elle remplit.

En vue de quoi faut-il oublier la mort ? L'occultation de la mort est-elle divertissement (refus de regarder en face le tragique de la condition humaine, assorti de comportements de fuite ou de substi­ tution, cf.

Pascal) ou bien traduit-elle un accomplissement vital que la philosophie se doit de poursuivre ? (cf.

Spinoza).

En fait, n'est-ce pas déjà mourir que de refuser d'assumer la vie dans son exigence la plus forte de création et de dépassement du donné ? « Chacun décide du sens de sa condition » (Sartre).

Ne pas se contenter de « recevoir » la vie, de la laisser s· écouler en nous mais sans nous : un tel vœu signale l'importance du « projet » grâce auquel mon existence, a priori« contingente».

va s'engager dans telle ou telle direction, et réaliser ainsi telle ou telle image de l'homme.

Je ne peux réellement m'approprier mon existence, la faire «mienne», que si je réfléchis sur les finalités que j'entends poursuivre, le type d'accomplis­ sement que je souhaite.

La philosophie.

dont la raison d'être coïncide avec une interrogation existentielle fondamentale, rappelle la nécessité et l'enjeu d'une telle réflexion.

Ce rappel, tenace, s'inscrit souvent dans un cadre d'habitudes, de situations acquises, où l'homme risque de s' engluer.

Il peut donc être vécu douloureusement, voire refoulé.

Il peut aussi, lorsqu'il réussit à s'imposer, provoquer des ruptures.

« Il arrive que les décors s'écroulent ( ...

) Un jour seulement, le "pourquoi" s'élève et tout commence dans cette lassitude teintée d'étonnement.

"Com­ mence", ceci est important.

La lassitude est à la fin des actes d'une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience.

Elle léveille et elle provoque la suite.

La suite, c'est le retour inconscient dans la chaîne, ou c'est l'éveil définitif» (Camus.

Le mythe de Sisyphe, Éditions Gallimard, pages 27-28).

• Quelques points de repère.

- La philosophie comme thérapeutique(« médecine de l'âme») des­ tinée à prévenir, en les élucidant, les fausses craintes et les angoisses liées aux représentations de la mort.

On peut relire à ce sujet quelques pages de Lucrèce (De la nature, troisième partie, Éditions Garnier­ Flammarion, pages 113 et suivantes) : les mythes et les angoisses qui s'attachent à lidée de la mort ne sont que lexpression de notre igno­ rance.

La philosophie, élucidation des processus réels, guérit l'âme de ces angoisses.

De surcroît, comme le fait remarquer Épicure.

« la mort n'est rien pour nous», puisque nous ne pouvons en avoir d'expérience directe : ou nous sommes, et la mort n'est pas; ou la mort est, et nous ne sommes plus (cf.

Lettre à Ménécée).

22. »

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