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La religion, cours de philosophie

Publié le 09/02/2012

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I- Le fait religieux

La religion est universelle (toute société en compte au moins une), mais existe sous des formes extrêmement variées. Peut-on malgré tout penser un dénominateur commun à toutes les religions, ce qui serait le propre du fait religieux ?  « Comme nous l'avons répété à plusieurs reprises, l'homme religieux assume un mode d'existence spécifique dans le monde, et, malgré le nombre considérable des formes historico-religieuses, ce mode spécifique est toujours reconnaissable. Quel que soit le contexte historique dans lequel il est plongé, l'homo religiosus croit toujours qu'il existe une réalité absolue, le sacré, qui transcende ce monde-ci, mais qui s'y manifeste et, de ce fait, le sanctifie et le rend réel. Il croit que la vie a une origine sacrée et que l'existence humaine actualise toutes ses potentialités dans la mesure où elle est religieuse, c'est-à-dire : participe à la réalité. Les dieux ont créé l'homme et le Monde, les Héros civilisateurs ont achevé la Création, et l'histoire de toutes ces œuvres divines et semi-divines est conservée dans les mythes. En réactualisant histoire sacrée, en imitant le comportement divin, l'homme s'installe et se maintient auprès des dieux, c'est-à-dire dans le réel et le significatif. II est facile de voir tout ce qui sépare ce mode d'être dans le monde de l'existence d'un homme areligieux. Il y a avant tout ce fait : l'homme areligieux refuse la transcendance, accepte la relativité de la « réalité «, et il lui arrive même de douter du sens de l'existence. « Mircea Eliade, Le Sacré et le Profane (1965), Éd. Gallimard, coll. «Folio«, 1965, pp. 171-172.

 

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« quotidienne, de l'utilité, du désir, du conflit, de l'égoïsme.

C'est un monde qui est soumis à la volonté changeante des hommes.

C'est enfin tout ce qui peut être possédé, manipulé, consommé, détruit, absorbé... B) L'expérience de la finitude et la croyance en un absolu Distinguer le sacré du profane, c'est instituer entre ces lieux une hiérarchie : le monde sacré a plus d'importance que le monde profane, en ce sens qu'il révèle un absolu.

Cet absolu, à travers le sacré, remplit trois rôle : il rend réel le monde visible (il le crée), lui donne sens et détermine la conduite humaine (sous la forme du culte). On le voit donc, le sujet de la religion est un sujet qui se sait fini et donc qui n'est pas l'origine absolue du sens de son existence et de ses actes.

Il trouve hors de lui-même ce sens, dans un être parfait, existant absolument, qui est l'objet de la religion. L'étymologie du terme "religion" révèle bien cela : "religio", "religae", signifient relier. Ainsi, le sens profond de la religion c'est l'action de relier : il s'agit de se rattacher à la cause de tout ce qui est et à partir de quoi notre existence acquiert une signification, une valeur et un but.

On pourrait même prendre au pied de la lettre le mot "relier" : lier à nouveau (re-lier) ; et en effet dans beaucoup de religion l'homme a à retrouver le contact avec le Dieu auquel il était uni dans une origine mythique (le jardin d'Eden de la religion chrétienne, par exemple) et duquel il s'est séparé après avoir fauté (après avoir voulu exister égoïstement par lui-même). Le lien religieux est de ce fait un lien de dépendance absolue, qui exprime la passivité du sujet humain et son incapacité à vivre selon les décrets de sa seule volonté.

Il renvoie donc à ce sujet une image de lui-même dépréciée : il n'est qu'une partie d'un tout.

Mais ce lien de dépendance peut être dépassé par la participation de l'homme à la plénitude de Dieu.

On aboutit alors à une fusion de la créature et de son créateur.

La religion a donc pour but de restituer au sujet humain le sentiment de l'absolu et de la totalité, mais cela n'est possible que s'il accepte de se nier lui-même ainsi que le monde dans lequel il vit : le salut vient de la reconnaissance de Dieu comme étant la source de toute valeur (l'égo, les choses du monde ont une valeur illusoire). Remarque : la religiosité, en tant que reconnaissance d'un absolu manifesté par quelque chose de sacré, semble se retrouver dans des pratiques profanes qui n'ont rien à voir avec la religion : dans l'art, le sport, la politique... C) Le culte Ce qui définit une religion, ce n’est pas seulement le sacré, mais le caractère collectif des croyances et des pratiques, c’est-à-dire en somme l’existence d’un culte ritualisé, codifié, commun et/ou collectif. « Les croyances proprement religieuses sont toujours communes à une collectivité déterminée qui fait profession d'y adhérer et de pratiquer les rites qui en sont. »

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