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La religion est-elle un obstacle a la connaissance ?

Publié le 10/10/2005

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religion
Enfin, relation au sentiment et à la foi. La religion suppose la distinction sacré / profane, naturel / surnaturel au sens où elle est croyance à un ordre supérieur et différent (le sacré). C'est cette dimension de croyance qu'il convient de travailler par opposition à la notion de connaissance, mais aussi la notion de culte comme pratique, car la connaissance suppose aussi un certain nombre de pratiques (des méthodes, des expériences, des argumentations etc). En outre, la question du sentiment a son importance : le sentiment propre de la connaissance n'est-il pas la certitude ? ·                     La connaissance : on peut la définir comme une croyance vraie justifiée. La "croyance" désigne l'attitude du sujet, "vraie" la valeur de l'objet cru, "justifiée" la relation de la croyance à l'objet (on peut en effet croire quelque chose de vrai "par accident" ou par hasard : si j'affirme qu'il fait jour alors que je suis enfermé, et qu'il se trouve qu'il fait jour mais que je ne peux le justifier, alors on ne peut parler ici de connaissance ou de savoir). Le connaissance va avec l'idée de certitude, mais la notion de foi aussi. La connaissance suppose des procédures, des pratiques qui paraissent se distinguer de la religion : les données sensibles, les vérités logiques, l'intersubjectivité, l'objectivité, les preuves, le refus de l'autorité etc. Mais le problème pour la connaissance, c'est de se fonder.   Problématique : La religion porte essentiellement sur le mystérieux, le transcendant et le surnaturel, en bref, ce qui échappe à l'homme.

 

La religion porte essentiellement sur le mystérieux, le transcendant et le surnaturel, en bref, ce qui échappe à l'homme. La connaissance, au contraire, peut être déterminée comme le processus par lequel nous ramenons le différent à l'identique, l'inconnu au déjà connu. De ce point de vue, religion et connaissance s'opposent, l'une ne paraissant demeurer que pour autant que la seconde est inachevée. Dès lors, revendiquer la religiosité serait soustraire a priori un champ à la connaissance, cette soustraction s'apparentant à un abus de telle sorte que l'essence de la religion serait l'obscurantisme (il n'y aurait de religion que pour autant qu'il reste du mystère, il faut donc préserver le mystère) ; la religion serait dans cette logique un obstacle à la science. Mais d'un autre côté, la connaissance est, comme toute activité humaine, limitée, et il apparaît que la prétention totalisante de la connaissance laisse échapper ce point. En outre, la connaissance doit être fondée : n'y a-t-il pas, dans une certaine mesure, au fondement de la connaissance, une certaine foi, au moins en la vérité ? Sous cet angle, il y a quelque chose de religieux dans la connaissance. C'est donc là notre problème : comme revendication du mystère, la religion semble faire obsacle à la connaissance. Mais celle-ci comme recherche, suppose une foi, donc une religiosité. En ce sens la religion paraît fonder la connaissance.

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« · En outre, Descartes remaraquait dans les Principes I art.

5 que certains athées préfèrent remettre en question l'existence de Dieu que les certitudes mathématiques.Mais si on ne vient pas de Dieu, alors notre imperfection fait que peutêtre nous nous abusons même sur les vérités mathématiques (peutêtre 2 + 2 ne font-ils pas 4).

Médiation I : nos pensées pourraient être un rêve rationnel, en ce sens que l'ordre des raisons (la déductionlogique) ne correspondrait pas à l'ordre des matières (la réalité hors denous) ou qu'il n'y ait pas d'ordre à ces matières (le monde serait unchaos).

Donc, même les vérités mathématiques supposent que Dieu nenous trompe pas lorsque nous avons une certitude.

Ainsi, si on nepose pas l'existence d'un Dieu vérace, tout l'édifice desmathématiques s'écroule. · Enfin, la connaissance scientifique n'assigne aucun but à la vie, la connaissance n'est donc pas auto suffisante.

Ainsi, dans sesécrits posthumes, Nietzsche affirme que la connaissance n'est utile que par rapport à un but préalablement donné : « elle ne peut pasmontrer le chemin ; c'est seulement lorsqu'on sait où on va, qu'ellepeut être utile ».

Dans le Gai savoir , il soutient que «Même la science repose sur une foi, il n'existe pas de science sans présupposition ».Ainsi, la science contemporaine suppose que « Rien n'est plusnécessaire que le vrai ; comparativement à lui tout le reste n'a qu'unevaleur de deuxième ordre ». · Transition : il apparaît que toute connaissance repose en dernier ressort sur une foi, que celle-ci donne l'élan ou fonde la certitude de la connaissance.

On peut alors conclure que loin d'être un obstacle à laconnaissance, la religion en est une condition.

Le présupposé,qu'il faut donc discuter, est alors qu'il ne seraitpas possible d'établir une autonomie de la connaissance. 2.

Néanmoins la connaissance ne se fonde pas sur la religion et en outre celle-ci s'y oppose. · Mais il faut, avec Platon, distinguer l'opinion (doxa) de la connaissance, et aussi l'opinion vraie. L'opinion vraie s'accompagne d'une incapacité à justifier cette vérité.

La transformation d'une opinion vraieen connaissance suppose qu'on relie les idées « par un raisonnement qui en donne l'explication » ( Ménon 97).

La connaissance est un lien.

Notion d' épistémè (science, connaissance) renvoie à la connaissance comme retrouvée à l'intérieur de soi par la remémoration, à l'aide de procédures de systématisation donnantles rapports entre plusieurs choses connues.

Exemple de réminiscence dans le Ménon 85-86 : l 'esclave qui retrouve la vérité par questionnement sur la manière de construire un carré de surface double d ‘un carré donné = il la porte la vérité en lui-même.

Apprendre = se ressouvenir.

De ce point de vue, le contenu de lareligion est toujours reçu de l'extérieur et ne permet donc pas de fonder une connaissance, ainsi définie parson caractère intérieur de réminiscence.

La vérité est originellement en nous.

C'est donc se tromper defondement que de vouloir faire reposer la connaissance sur la religion. · Une fois ceci établi, alors il faut s'interroger sur le fait qu'elle peut être un obstacle : c'est qu'il y a conflit entre les prétentions de la religion et ceux de la connaissance.

Toutes deux prétendent détenir lavérité, et ces vérités ne sont pas toujours compatible (ex.

du procès de Galilée : il affirmait l'héliocentrisme,mais cela contredisait la conception selon laquelle l'homme est au centre de la création, et que la création aété faite pour lui, conception qui semble supposer le géocentrisme.

En réalité, ce que l'Eglise reprochait àGalilée, ce n'était pas de proposer un modèle du monde où le Soleil était au centre, ce qui aurait été utilepour prédire le mouvement des planètes, mais d'affirmer que ce modèle correspondait à la réalité).

En outre,nos connaissances sont pour une large part expérimentales, elles supposent donc une recherche, et lesthéories peuvent être mises en question par des expérimentations.

Dans la connaissance scientifique, cen'est jamais la théorie qui a le dernier mot.

Or, c'est l'inverse en religion, ou les exceptions sont analyséescomme des "miracles" ou reconduites à l'incompréhensibilité de la toute puissance divine.

De ce point de vue,la religion ne pousse pas à enquêter et exclut a priori certaines hypothèses. · De manière générale, on peut considérer la religion comme "opium du peuple" selon l'expression de Marx, entendant par là ce qui lui permet de continuer à vivre en détournant le regard de la réalité.

Nonseulement ici la religion est un obstacle à la connaissance, mais même c'est son but et son rôle : rendre lavie supportable car la vérité peut être trop difficile. · Transition : ceci présuppose que la religion ne peut avoir de validité propre, que son rôle n'est que négatif.

Mais ne faut-il pas distinguer différents types de vérités, ou différents types de connaissances ?. »

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