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La religion: une profonde aliénation ?

Publié le 24/03/2010

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religion

     « L’opposition du divin et de l’humain est une opposition illusoire, elle n’est, autrement dit rien d’autre que l’opposition entre l’essence humaine et l’individu humain, et par suite l’objet et le contenu de la religion chrétienne sont eux aussi humains de part en part.

La religion, du moins la religion chrétienne, est le rapport de l’homme avec lui-même, ou plus exactement avec son être, mais un rapport avec son être qui se présente comme un être autre que lui. L’être divin n’est rien d’autre que l’être humain, ou plutôt, que l’être de l’homme, débarrassé des bornes de l’homme individuel, cad réel et corporel, puis objectivé, cad contemplé et adoré comme un être propre, mais autre que lui et distinct de lui : c’est pourquoi toutes les déterminations de l’être divin sont des déterminations de l’être humain «

Feuerbach, « L’essence du christianisme «.

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« B) La religion comme expression fantastique de l'aliénation économique de l'homme Si Marx reconnaît avec Feuerbach que la critique de la religion est la présupposition de toute critique, il reproche toutefois à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach manque la réalité de l'homme concret.

L'homme doit être conçu dans son existence réelle. L4homme pour Marx , n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du mode ».

L'homme , c'est avant tout « le monde des hommes », « l'Etat » , « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » (« Thèse VI sur Feuerbach »).

C'est pourquoi Feuerbach « ne voit pas que l'esprit religieux est lui-même un produit social ». Dans la « Critique de la philosophie du droit de Hegel », Marx montre que la religion est « la conscience inversée du monde », parce que le monde de l'homme, l'Etat, la société sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».

Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'espritest exclu.

Elle est l'opium du peuple ».

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme réalise de manière fantastique son essence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi lutter contre la religion, c'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme : « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exigerqu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont lareligion est l'auréole. » Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel.

Dépouiller « les chaînes des fleurs imaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plus fondamentalement, détruire les illusions de l'homme c'est le rendre à sa vraie réalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, cad de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable « révolution copernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion , « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme qui gravite « autour de lui-même ». Pour Marx , il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait : il faut aller jusqu'à la critique pratique du monde réel, cad jusqu'à la transformation révolutionnaire de la société. « La religion est la théorie générale de ce monde , sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spirituel, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justificationuniverselles.

Elle est la réalisation fantasmagorique de l'essence humaine, parce que l'essencehumaine ne possède pas de vraie réalité.

Lutter contre la religion, c'est donc indirectement luttercontre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel.La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, laprotestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'unmonde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle estl'opium du peuple.L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule sonbonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à unesituation qui a besoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germe la critique de cettevallée de larmes dont la religion est l'auréole.

» Marx. Marx mène une critique politique de la religion comme idéologie, une critique de soninstrumentalisation politique, et notamment de sa fonction d'aliénation : l'homme devient étrangerà lui-même, au lieu de réaliser son essence.

Mais le matérialisme abstrait et statique de Feuerbachne lui suffit pas ; Marx veut expliquer pourquoi l'homme s'aliène dans la projection religieuse :c'est parce que sa vie réelle est invivable.

Si la religion est une conscience inversée du monde,cette inversion n'est pas due à la conscience elle-même, mais est produite par un monde social quiest lui-même à l'envers.

C'est donc en partant de la réalité matérielle que Marx déploie sa critique,et en mettant à jour les contradictions inhérentes aux conditions sociales de vie : son matérialisme est par conséquent concret & dialectique.La religion peut être définie par son effet d'assouplissement de conscience, d'oubli de soi et de sa propre réalité.

Elle prêche en effet aux pauvres larésignation à leur condition misérable, dans l'attente de l'au-delà ; et cette double fonction de consolation et de production d'une espéranceentrave leurs luttes pour un changement réel de la société.Marx ne se contente pas de critiquer les effets socio-politiques de la religion : il prône la mise en pratique des conditions de son abolition.

Mais, àla différence de Feuerbach, il lui semble vain de lutter contre la religion qui n'est elle-même qu'un effet de la misère : mieux vaut lutter directementcontre la société qui engendre cette misère, afin que la religion tombe comme un fruit mûr. C) La religion comme réalisation illusoire des désirs infantiles de l'homme. Pour Freud , la religion ‘est pas la compensation illusoire de la misère économique et sociale, mais de la misère psychologique.

Dans « L'avenir d'une illusion », Freud montre que les exigences répressives de la « civilisation » entrent en conflit avec les instincts, les désirs sexuels et agressifs qui caractérisent la « constitution animale » de l'homme.

Le « secret » de la force des « illusions religieuses » tient précisément à la force de ces désirs frustrés.

La religion a une fonction consolante parce qu'elle offre la perspective d'un au-delà dans lequelle désir trouvera sa satisfaction.

Mais elle répond aussi au besoin de protection et d'amour de l'homme par l'image d'une Providence. »

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