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La rupture philosophique des Méditations métaphysiques de Descartes

Publié le 08/11/2012

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La rupture philosophique des Méditations métaphysiques de Descartes INTRODUCTION Dans la littérature philosophique, Descartes (1596-1650) est généralement considéré comme le premier philosophe moderne et cela, malgré le fait que sa perspective conserve un certain lien avec la tradition philosophique antique et médiévale. Cet aspect de la philosophie de Descartes est très bien illustré dans sa métaphore de l'arbre; selon lui, la connaissance est conçue comme un arbre dont les racines seraient la métaphysique, le tronc la physique et le reste les autres sciences. Comme nous pouvons le constater, le fondement de la connaissance reste toujours la métaphysique et c'est en ce sens que Descartes reste en continuité avec ces prédécesseurs tels que Platon, Aristote ou saint Thomas d'Aquin. Mais en dépit de cela, il apparaît évident que Descartes rompt avec la tradition philosophique dans ses Méditations métaphysiques. En effet, dans cet ouvrage clé de sa philosophie, il se donne pour tâche de refonder toute connaissance sur de nouvelles bases, car dit-il, dès la première phrase des Médiations : « Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables (...). [C'est pour cela qu'il me faut] commencer tout de nouveau depuis les fondements. « C'est à partir de cette réflexion initiale que s'oriente toute sa réflexion dans les Méditations métaphysiques et l'objectif de ce texte est d'en résumer le contenu et d'en saisir la portée et les conséquences du point de vue de l'anthropologie philosophique. MÉDITATION PREMIÈRE - Des choses que l'on peut révoquer en doute. Comme nous l'avons dit dans l'introduction, Descartes s'est aperçu que depuis sa jeunesse, il avait pris pour vrai une quantité de choses qui en réalité ne l'était pas. C'est cela qui l'amène à vouloir redéfinir les fondements de la connaissance. Pour ce faire, il veut détruire ses anciennes connaissances transmises par ses maîtres qui lui ont enseigné la scolastique. Pour ce faire, il commence par mettre en doute le mode d'acquisition de ses anciennes connaissances : il affirme que celles-ci ont été acquises par les sens et que par conséquent, ce savoir peut être trompeur. Pourtant, se dit-il, en ce qui concerne « la nature corporelle en général et son étendue «, il est vraiment difficile de dire que cela n'est pas vrai. En d'autres termes, Descartes affirme que la matière est quelque chose qui n'est pas facile de nier, voire impossible. Il envisage donc la possibilité de l'existence d'un Dieu trompeur ou encore d'un mauvais génie qui pourrait le tromper toutes les fois qu'il pense au monde matériel en lui faisant simplement croire que ce monde existe. Cela est lourd de conséquences, car dans ces conditions, il n'y a plus rien au monde dont Descartes ne peut douter. Ce doute vaut alors autant dans la sphère du sensible (les cinq sens) que dans celle de l'esprit (conceptualisation). Cette situation, dans laquelle se situe alors de Descartes, est ce qu'on appelle le doute métaphysique. C'est ainsi que pour Descartes, il est impératif de suspendre son ju...
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« MÉDITATION SECONDE - De la nature de l’esprit humain ; et qu’il est plus aisé à connaître que le corps. Après avoir systématiquement tout remis en doute dans la première méditation, Descartes nous rappelle dans la deuxième méditation que malgré le fait qu’il peut y avoir un Dieu trompeur ou un mauvais génie qui veut le tromper, cela l’importe peut, car « qu’il me trompe tant qu’il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose » 5 .

Descartes établit donc sa première certitude : « Je suis, j’existe » 6 .

Et, il ajoute que toutes les fois qu’il le prononce, « cela est nécessairement vrai » 7 .

Il poursuit sa réflexion comme suit : qui suis-je, un homme? « Qu’est-ce qu’un homme? Dirais-je que c’est un animal raisonnable? » 8 Certainement pas, répond-il, en opposition à Aristote, car il devrait alors définir en premier ce qu’est un animal deuxièmement, le concept de raisonnable et par la suite, il ne sait quoi encore… Alors, il explore une autre voie : il considère la réponse classique de saint Thomas qui affirme que l’homme est essentiellement une âme, c’est-à-dire un principe de vie.

Mais, il poursuit en se demandant : qu’est-ce qu’une âme? C’est alors que Descartes donne une réponse fort différente de ses prédécesseurs scolastiques; il assimile l’âme à l’esprit plutôt qu’à un principe moteur ou sensitif.

De ce fait, comme Platon, il élimine les attributs de l’âme qui supposent le corps et par conséquent, il affirme, en opposition à la scolastique, que l’homme est une « chose qui pense » 9 plutôt qu’une âme étendue (dans l’espace et le temps).

Il conclut alors cette méditation en réaffirmant le cogito , c’est-à-dire l'affirmation, je suis, j’exis te, sur lequel il basera la méditation suivante.

MÉDITATION TROISIÈME – De dieu, qu’il existe.

Comme nous l’avons vu dans la méditation précédente, Descartes est désormais entièrement sûr d’une chose : il pense, il existe , c’est la première certitude.

À partir de cela, il se demande s’il peut se fier à sa pensée; en d’autres mots : « Existe-t-il une idée telle que son objet s’impose à ma pensée et qui me donne la certitude qu’il existe quelque chose en dehors de moi? » 10 Car, dit-il, le fait d’exister ne le renseigne en rien sur ce qu’il peut y avoir à l’extérieur de lui.

Il expérimente ainsi la possibilité d’être seul au monde, c’est ce qu’on appelle le solipsisme 11 .

Par conséquent, il met en suspens toutes formes de connaissances objectives à l’extérieur de lui-même.

Toutefois, la pensée le ramène toujours à l’extérieur de lui-même, car ses idées sont pour la plupart des renvois aux choses extérieures.

C’est donc à l’aide de ses considérations qu’il va analyser les idées de la pensée afin d’y découvrir si elles ne seraient pas la manifestation de quelque chose à l’extérieur de lui-même.

C’est donc cette recherche qui 55 Ibid , p.

73; 19. 66 Idem.

Il est à noter que le cogito possède une variante plus connu provenant d’un autre ouvrage important de Descartes intitulé Discours de la méthode : « Je pense, donc je suis.

» 77 Idem. 88 P.75.; 20.

99 P.81; 22. 101 Ibid , Descartes, Troisième méditation.

111   Doctrine affirmant que seuls existent pour le sujet pensant le moi et ses manifestations.. »

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