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La solitude est-elle un moyen d'être libre ?

Publié le 27/02/2008

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La solitude est-elle un moyen d'être libre ?

« référence Heidegger dans Etre et Temps nous empêche d'être totalement lucides quant à nos désirs et pensées. Les préjugés nous influencent.

Or, être libre, c'est ne pas être influencé, pouvoir choisir soi-même.

Schopenhauer considère que la société bride l'individu et empêche l'origine de chacun à se déployer, en imposant l'uniformité, lastandardisation, une « volonté d'harmonie ».

Pour que les hommes puissent vivre ensemble, il leur faut des pointscommuns, ce qui génère la négation de l'individualité.

« On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime donc pas la liberté, car on n'est libre qu'en étant seul.

» (Aphorismes ). Autrui se présente donc d'abord comme un obstacle à la liberté.

Mais doit-on pour autant en conclure que lasolitude est source de liberté ? II.

La vie du solitaire est cependant dénuée de liberté La conscience de soi, absente dans la solitude. A.

Nous pouvons prendre comme modèle de solitude absolue la figure de l'homme à l'état de nature tel que le décrit Rousseau : l'homme naturel est libre en ce qu'il n'est soumis à personne.

Solitaire, il subvient seul à sesbesoins, seules nécessités qu'il connaisse, étant dénué de désir superflu.

Mais, ainsi que le fait remarquer Hegel , « la liberté n'existe que dans la réflexion du spirituel en lui-même, dans sa distinction d'avec la nature et dans sonaction réfléchie sur elle » (Principes de la philosophie du droit, paragraphe 194 ).

Elle suppose la conscience de soi. L'homme sauvage, dénué de conscience, ne peut être dit libre.De même, Robinson seul sur son île semble délivré de toute contrainte venue d'un agent extérieur, mais perd tour àtour sa capacité à parler, à penser, et à se saisir comme sujet distinct du monde : « Comme l'illusion d'optique, le mirage, l'hallucination, (…) le rempart le plus sûr, c'est notre frère, notre voisin, notre ami ou notre ennemi, maisquelqu'un, grands dieux, quelqu'un ! » (Michel Tournier , Vendredi ou les Limbes du Pacifique ).

La robinsonnade est perte d'humanité, de conscience, et donc de liberté.

Autrui, aide à l'action B.

Si la solitude permet d'agir sans crainte du regard d'autrui, toujours est-il que l'action peut être limitée par des obstacles naturels, et qu'agir efficacement suppose des connaissances et des techniques.

Etre libre, c'est aussisavoir maîtriser le monde environnant, et s'unir d'autres à d'autres peut ici être d'un aide précieuse.

La techniquen'est efficace qu'à partir du moment où, transmissible, elle est améliorée et mise en œuvre grâce à une entraidegénéralisée.

Ainsi, on ne peut être libre seul, parce qu'on ne peut ni être conscient ni penser ni agir seul.

III.

Comment concevoir la liberté sociale ? L'affirmation de soi ne se fait que par confrontation à autrui. A.

Autrui est certes source de contraintes et la vie en société comporte des pièges tels que la valorisation de l'apparence et la soumission au préjugé.

Mais est libre celui qui sait s'affranchir de ces jougs, non celui qui n'en apas conscience.

On ne peut déployer son individualité qu'en se confrontant à autrui.

Il n'y a d'originalité que parrapport à une uniformité.

La société, écrit Auguste Comte , loin de réduire la liberté, la génère : « Ce qui fait homme l'individu, ce n'est pas l'individu lui-même, réduit à lui-même, mais le langage, la pensée, le savoir et lesavoir-faire, toutes choses qui viennent non de lui-même, mais de la société de ses contemporains et de sesprédécesseurs.

» La liberté, apanage de l'humanité, ne peut être conçue qu'en société. La solitude inaccessible. B.

La solitude subie n'est pas source de liberté.

Cependant, puisque autrui peut aussi bien être source de contrainte que de libération, ne faut-il pas envisager la liberté indépendamment de la solitude ou de la vie sociale ?S'il faut parfois être seul pour être libre, ce n'est jamais une raie solitude puisque, pour être absolument seul, ilfaudrait ne pas concevoir autrui comme structure mentale.

Or, on n'a pas le choix, on vit d'emblée en société.

Et laliberté ne peut s'envisager que dans ce cadre qui guide notre existence.

La liberté, une conquête individuelle ? C.

La liberté suppose une conscience de soi éclairée par le regard d'autrui, mais analysée par le biais de l'introspection : des moments de solitude sont alors nécessaires.

Autrui stimule et développe certes notre pensée,mais la liberté suppose la capacité à se défaire des préjugés et à s'interroger : elle nécessite une réflexionpersonnelle et en ce sens solitaire mais qui inclut les objections possibles, donc autrui comme structure mentale.. »

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