Devoir de Philosophie

La technique ne donne-t-elle aux hommes que le pouvoir?

Publié le 26/03/2005

Extrait du document

technique
a) Par l'étude scientifique de la physique, de la biologie, des mathématiques, l'homme a su se faciliter l'accès aux moyens de sa subsistance. Il a su se forger un ensemble de technique telle la médecine, l'agro-alimentaire, le tissage, l'industrie qui lui permettent d'exploiter les ressources de la nature. b) Par l'application de ses techniques il transforme la nature en produit de subsistance, en produit humain. Il se rend donc « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes, Discours de la méthode) Problème : Son pouvoir est immense et va jusqu'à la possibilité de supprimer la nature elle-même. Transition : Si la technique donne aux hommes un immense pouvoir est-ce à dire qu'elle ne leur donne que cela ?   2. Ce grand pourvoir permet à l'homme de jouir avec toujours plus de facilité et d'ingéniosité des bien faits de la nature mais il lui donne aussi les moyens d'abolir la nature elle-même.  Que l'on pense à la bombe atomique qui pourrait selon l'expression consacrée « faire exploser la planète », on comprend immédiatement l'enjeu immense de la responsabilisation de la technique comprise comme maîtrise de la nature. De la même façon, le réchauffement climatique, la possibilité que le bien être des uns (les pays industrialisés ou en voie de développement, sont les plus gros producteurs de gaz à effet de serre) puisse compromettre la vie de tout les autres à l'échelle mondiale, pose un sérieux problème moral. Le plaisir des uns (à conduire un 4/4 par exemple) est devenu contradictoire avec la préservation à long terme de la vie des hommes eux-mêmes.

Nous nous interrogeons sur la nature et sur ce qu'elle implique pour les hommes. La technique ne donne-t-elle qu'un pouvoir ? Il semble qu'en première analyse que l'on puisse affirmer que la technique donne au moins à l'homme un pouvoir en le rendant (selon l'expression de Descartes) « comme maître et possesseur de la nature «. Pour autant, le maître est celui qui peut certes profiter des bien faits de son esclave mais également disposer à son gré de sa vie, et ici il s'agit de la nature elle-même. Ne peut on voir un grand danger à laisser la maîtrise entière de la nature entre les mains de l'homme qui lui doit son existence. C'est sans doute pourquoi Descartes insistait bien sur le « comme « maître...c'est-à-dire comme Dieu. Ne serait-ce alors que la technique en donnant à l'homme un immense pourvoir lui donne aussi, outre de grand plaisirs et bonheurs, une immense responsabilité morale ? Dans ce cas il faudra nous demander s'il saura préférer son devoir à son plaisir, pour l'assumer dans les faits.

technique

« pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ».Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de latechnique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquerdans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée.D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nosartisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pasindifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou ontransforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert à l'action de l'homme,dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair.D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature.Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une naturedésenchantée est encore le nôtre.Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de lanature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit commeun sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon luisemble dans son propre intérêt (« maître »).Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action del'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysiquecartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'estqu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à des machines,Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harveydécouvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, àtomber.Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la naturene concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » estutile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel,est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rendeles hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher.

»La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de lamédecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres &possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. Problème : Son pouvoir est immense et va jusqu'à la possibilité de supprimer la nature elle-même. Transition : Si la technique donne aux hommes un immense pouvoir est-ce à dire qu'elle ne leur donne que cela ? 2.

Ce grand pourvoir permet à l'homme de jouir avec toujours plus de facilité et d'ingéniosité des bien faitsde la nature mais il lui donne aussi les moyens d'abolir la nature elle-même. Que l'on pense à la bombe atomique qui pourrait selon l'expression consacrée « faire exploser la planète », oncomprend immédiatement l'enjeu immense de la responsabilisation de la technique comprise comme maîtrise de lanature.

De la même façon, le réchauffement climatique, la possibilité que le bien être des uns (les pays industrialisés ou en voie de développement, sont les plus gros producteurs de gaz à effet de serre) puissecompromettre la vie de tout les autres à l'échelle mondiale, pose un sérieux problème moral.

Le plaisir des uns (à conduire un 4/4 par exemple) est devenu contradictoire avec la préservation à long terme de la vie des hommes eux-mêmes. Transition : Mais alors, en plus d'un immense pourvoir, d'un grand plaisir, la technique ne donnerait-elle pas à l'homme une immense responsabilité morale ? 3.

L'homme saura-t-il choisir entre principe de plaisir et principe de réalité, entre la jouissance immédiate- peut-être jusqu'à l'épuisement dans le développement de la technique - et la préservation raisonnablede l'objet de cette jouissance, entre son plaisir et son devoir ? a) La technique en donnant à l'homme d'immense biens-faits lui ouvre également la perspective de grands maux, degrandes catastrophes, dont l'exploitation échevelée de la nature, le grand pouvoir sur elle, est directement la cause. b) La technique place donc l'homme devant un choix qui le déchire en deux : d'une part ses désirs le poussent àvouloir toujours plus profiter de son pouvoir sur la nature pour les satisfaire, d'autre part sa raison et sa morale luicommandent de jouir raisonnablement de la nature, c'est à dire d'assumer la responsabilité de son pouvoir sur elle,en la préservant de lui-même. c) nul ne peut encore dire quel choix fera l'homme : saura-t-il reconnaître son devoir humain ou préféra-t-il lesacrifier à son plaisir et ainsi devenir, en reprenant la terminologie de Sartre, le « salaud », suprême « salaud » qui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles