La technique tue-t-elle la culture ? (Dangers de la technique & Culture)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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de leurs peintures des produits de consommation courante.
Nous en sommes arrivés à un tel point que n'importe quel objet, dès l'instant qu'il est sorti de son contexte,devient œuvre d'art.
Ex.
: l'exposition « Manifeste » au Centre Beaubourg en 1993.
La cafetière ou le fauteuil des années soixante sontdevenus oeuvres d'art par leur seule vertu d'être inutilisés et de forme démodée.
De même, la moindre chansonnette, le moindre tag sur un mur, la moindre production d'objet devraient susciterles éloges.
Ex.
: les bouteilles de plastique qui ont « décoré » SaintEtienne dans les années soixante-dix étaient-elles àconsidérer comme de l'art ?
B.
Le mercantilisme
Les publicitaires, de leur côté, abusent des oeuvres d'art pour vanter leurs produits.
Ex.
: Mozart, Schubert et Brahms sont les compositeurs vedettes des publicités pour le riz, l'eau ou n'importe quellelessive.
De la même façon, les affiches publicitaires, dont certaines ne brillent guère par leur innovation graphique,jouxtent des
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annonces d'expositions où sont représentés des tableaux.
Que va en retenir le passant, et comment pourrait-il nepas amalgamer les deux types de produits?
Il existe en quelque sorte un prêt-à-porter de la culture où les objets culturels sont standardisés et soumis àdes impératifs de vente.
Ex.
: les grandes surfaces ne vendent plus les livres de tel ou tel auteur, mais les ouvrages présentés par telle outelle émission télévisée, dite « culturelle ».
Même si les éditeurs savent produire de belles reproductions en couleurs des tableaux, nombre d'ouvrages bonmarché sont d'une piètre qualité technique et affadissent les oeuvres par des teintes dénaturées et un formatridiculement petit qui faussent notre jugement.
C.
La solitude de l'homme moderne
L'homme moderne, au milieu de toutes ces possibilités de culture, s'enferme de plus en plus dans la solitude :pourquoi aller dans un musée ou voir une exposition puisque la télévision va en proposer une version«prédigérée », sans que la sensibilité de chacun puisse élaborer son propre jugement?Certains boudent le cinéma, puisqu'ils peuvent enregistrer des cassettes-vidéo dont la qualité, bien moindreque celle d'un film dans une salle de cinéma, ne les gênera plus.Ce phénomène de thésaurisation se retrouve dans le domaine de la musique : on stocke des dizaines dedisques qu'on n'écoute guère, plutôt que d'aller au concert.
La musique, d'ailleurs, qui a envahi les lieuxpublics, est davantage entendue qu'écoutée; et bien souvent l'on s'en préserve avec un baladeur, autreprouesse technologique qui aliène parfois nos échanges avec autrui.
Transition : Les techniques modernes semblent donc encourager la paresse culturelle de nos contemporains plus qu'elles ne favorisent leur épanouissement et la communication entre les êtres.
En réalité, elles ne sont en soi nibonnes ni mauvaises : tout dépend de l'usage que nous en faisons.
III.
Du bon usage de la technologie au service de l'art
A.
Établir une relation active avec la culture
Les techniques modernes de diffusion de la culture provoquent aussi une attitude active du lecteur, duspectateur ou du mélomane.
Ex.
: le magnétoscope a permis de s'affranchir des contraintes horaires de la télévision.
Chacun peut choisir sonmoment pour voir un film ; les possibilités d'arrêt sur image, de retour ou d'avancée rapides empêchent la passivitétant décriée des téléspectateurs.
Ex.
: dans le domaine informatique, les CD-ROM proposent, sous la forme d'un disque compact, des centainesd'images que l'on peut détailler, qui sont commentées par des spécialistes, en mode multimedia, c'est-à-direassociant les techniques de la télévision, de la lecture et du son.
Le visiteur d'une exposition pourra sans doutemieux apprécier ensuite les tableaux qu'il aura vus chez lui et observés à sa guise..
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