Devoir de Philosophie

La tolérance est-elle indifférente a la vérité ?

Publié le 16/10/2005

Extrait du document

La première réponse, celle que nous proposent les "philosophes" de l'Aufklarung et leurs émules pragmatistes, est une réponse sceptique. Il n'y a pas de Vérité et c'est pour cela que liberté et tolérance doivent être garanties. Lessing, par exemple, dans un conte célèbre, Nathan le Sage, donne en exemple l'amitié de l'israélite Nathan, du chrétien grand maître du temple et du musulman Saladin. Mais cette tolérance nous apparaît dérisoire quand nous apprenons que ces trois personnages sont en réalité détachés des croyances de leurs communautés respectives. Ils ne sont au fond que trois sceptiques qui s'accordent sur le scepticisme. Dans le même esprit Voltaire écrivait : « Nous devons nous tolérer mutuellement parce que nous sommes faibles, inconséquents, sujets à l'erreur. Un roseau couché par le vent dans la fange dira-t-il au roseau voisin couché dans le sens contraire : rampe à ma façon misérable ou je présenterai requête pour qu'on t'arrache et te brûle ? u En définitive, si toutes les opinions sont permises, c'est que toutes les opinions se valent et si toutes les opinions se valent c'est parce que toutes valent aussi peu. N'est-il pas paradoxal de fonder sur l'infirmité de la pensée les droits souverains qu'on lui .reconnaît ?

• Le terme a été créé au XVIe siècle lors des guerres de Religion : les catholiques ont fini par « tolérer « les protestants et vice versa. On peut appréhender ici, que du moins à l'origine, la tolérance constituait une sorte de « pis-aller «, une attitude consistant à supporter l'expression d'idées que l'on appréhendait comme parfaitement erronées.  Remarquer que cette tolérance n'impliquait nullement une indifférence vis-à-vis de ce que catholiques ou protestants considéraient comme « la vérité «.  • En fait, cette tolérance s'adressait fondamentalement aux personnes, non aux idées en tant que telles. On peut d'ailleurs se demander si — en toute rigueur — l'idée de « tolérer « n'implique pas que l'on se situe soi-même sur un plan de supériorité par rapport aux autres et qu'en ce qui concerne la « possession de la vérité « on se situe également sur un plan de supériorité : une telle attitude pourrait-elle être fondée sur une indifférence à la vérité ?  • On peut certes concevoir une forme de « tolérance « fondée sur un certain scepticisme, sur une certaine indifférence à la vérité, sur une certaine « lassitude « : mais peut-on encore, à proprement parler, parler ici de « tolérance «, que l'on « tolère « ?

« [La tolérance, c'est le refus du fanatisme.

Respecter les convictions d'autrui, ce n'est pas être sceptique.

La tolérance n'est pas l'acceptation de toutes les idées comme vraies.

C'est le respect de toutes les personnes et de leurs croyances.

Être tolérant, ce n'est pas être sceptique, c'est affirmer la liberté de conscience.] La tolérance, c'est la lutte contre le fanatismeLa tolérance ne consiste pas à renoncer à ses convictions ou à s'abstenir de les manifester, de les défendre et de tenter de les répandre.

Être tolérant, c'est s'interdire d'user de moyens violents ou injurieux pour«convaincre» autrui; c'est proposer ses opinions sans chercher à les imposer de force.La tolérance n'est pas le scepticismeÊtre tolérant, ce n'est pas douter de ses connaissances.

La tolérance est une disposition d'esprit ou une règle de conduite qui consiste à laisser à chacun la liberté d'exprimer ses opinions, alors même qu'on ne les partagepas.

L'homme tolérant n'est pas le sceptique.

Dans la pensée moderne, la tolérance se définit comme devoir de respect envers l'autre (ce qui est plus que la simple faculté de supporter ses différences partielles).

Et cetautre est bien, radicalement, un non-moi.

D'où l'affirmation, après sa revendication, d'un « droit à la différence », et la redéfinition de l'humanité comme constituée d'écarts.La tolérance, c'est le libre débat des idéesÊtre tolérant, ce n'est pas croire que toutes les idées se valent, c'est accepter que l'on puisse se tromper, et écouter l'autre pour le réfuter s'il ne nous a pas convaincu.

Socrate reste le modèle par excellence duphilosophe à la fois persuadé qu'il n'y a pas de but plus beau que la recherche de la vérité, et convaincu qu'il ne peut progresser dans cette voie sans s'ouvrir à la pluralité des idées de ses interlocuteurs.

Ce qui ne signifiepas, au contraire, qu'il faille s'abstenir de toute critique et prendre tout préjugé pour argent comptant. quand on oppose la tolérance au fanatisme, on ne peut que l'approuver, mais la tolérance ne doit pas être un laxisme sceptique, elle doit être animée par l'esprit de justice et le respect de la personne.

Pour ne pas être unproduit du scepticisme, la tolérance doit être un principe de raison qui repose sur l'idée du libre examen des idées et opinions en vue de la recherche de la vérité.

Ainsi, et parce qu'elle ne doit pas être l'expression du douted'un esprit incapable de comprendre, la tolérance a nécessairement des limites.

Certes, ces limites sont difficilement identifiables mais elles existent car la tolérance ne peut tolérer ni l'intolérance ni l'intolérable.L'affirmation de la liberté d'expression n'autorise pas, par exemple, à tolérer l'incitation au racisme puisque le racisme est une intolérance.

Elle ne permet pas non plus d'accepter le manque de respect de l'autre, parce quec'est intolérable.Le relativisme culturel affirme que les comportements s'enracinent dans des cultures (histoires et justifications idéologiques) différentes.

Cela ne signifie pas que tout est justifié.

Doivent demeurer intolérables lespratiques (de quelque culture qu'elles soient) qui mettent en cause l'intégrité de la personne humaine.

La tolérance se veut du côté de la raison et del'universalité, et la culture (au sens local) n'est pas toujours du même côté : l'histoire abonde en rationalisations a posteriori qui ne font que masquer l'exploitation, la domination d'une catégorie (sociale ou sexuelle) surune autre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles