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La valeur d'une civilisation est-elle fonction de son développement technique ?

Publié le 12/03/2004

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technique

Leur possibilité d'action sur la nature se trouve ainsi considérablement agrandie. Sans doute, l'usage d'outils est-il propre à des animaux. Ainsi, par exemple, les singes peuvent contre leurs ennemis, se servir de pierres ou prendre tout ce qu'ils peuvent trouver qui a une force percutante. Mais ces outils ne sot pas fabriqués, ils ne sont pas mis en réserve ou préparés. Ils sont fournis par la Nature et utilisés dans l'urgence du moment. Certains hominidés sont aussi capables de fabriquer des outils, d'emmancher deux bambous, par exemple. Mais ces outils ne sont pas perfectionnés. On peut affirmer que l'outil qui existe à l'état rudimentaire chez les animaux devient un caractère distinctif de l'espèce humaine. La main n'est « pas un outil, mais plusieurs « (Aristote, IVe siècle av. J.

 

Le développement technique n'est qu'un des aspects du progrès humain. Une technique qui est à elle-même sa propre fin n'est pas signe de progrès, surtout si elle aliène les individus.

Le développement de la technique a libéré l'homme de la nature. Il lui a permis de progresser dans la quête du confort et du bien-être, dans le raffinement. Il est un gage de la valeur d'une civilisation. Mais, la valeur d'une civilisation ne se réduit pas au développement de sa technique. Il faut également prendre en compte sa dimension spirituelle. Une société vraiment avancée est celle qui a atteint un haut degré de moralité.

 

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« Or, tout ce qui contribue au mieux être de l'homme doit être considéré comme indice de la valeur d'unecivilisation.Les différences entre les civilisations sont multiples, mais s'attestent notamment sur le plan technique.

Et lesconséquences du progrès technique se retrouvent dans le mode de vie, le plus grand confort, la libération deshommes moins soumis aux dangers de toutes sortes.

Aristote montre par exemple que la philosophie est néedans un pays, la Grèce, où le loisir était rendu possible grâce au confort lié au développement technique.La technique joue un rôle dans l'évolution des autres éléments de la civilisation : échanges économiques,relations humaines, savoir, vie de l'esprit.

Certaines civilisations se distinguent par le dynamisme de leurprogrès technique à certains moments de leur histoire.

La civilisation chinoise, par exemple, s'est montrée trèscréative au Moyen Age et a fait des découvertes techniques considérables.

Et souvent, dans l'histoire, descivilisations plus avancées que d'autres techniquement, ont montré une puissance supérieure. ...

et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de lanature (Descartes) Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de latechnique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la dominationtechnicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sacompréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriationchrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde,d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne nonseulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action,de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent,mais principalement aussi pour la conservation de la santé [...] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative),c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine,elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme onagit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement,artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et. »

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