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LA VALEUR D'UNE CIVILISATION SE RÉDUIT-ELLE AU DÉVELOPPEMENT DE SA TECHNIQUE ?

Publié le 16/03/2004

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technique
Elle demande encore à être évaluée par autre chose. Le progrès technique, loin d' être la seule forme de progrès ou le progrès par excellence, suppose un autre progrès: celui des fins. La valeur d'une civilisation, c'est son niveau de pensée Aujourd'hui, la maîtrise de notre avenir passe sans doute moins par l'invention de machines de plus en plus complexes que par le développement d'une réflexion de plus en plus vigilante au sujet de la technique. C'est le niveau moral d'une société qui fait sa valeur, non son niveau technique.Une critique des conditions de légitimité du progrès technique est nécessaire pour rendre ce progrès pleinement humain (Jonas. Exemple de la bio-éthique).Le rapport des forces entre les hommes et la nature semble s'être modifié: jadis, face à la nature en dépit de toutes ses forces, l'homme restait toujours infiniment petit. C'est aujourd'hui la nature qui révèle les signes de sa vulnérabilité. Peut-on vouloir pour les hommes à venir une existence invivable sur une planète dévastée? Ne serait-il pas temps d'entendre l'avertissement d'Antoine de Saint-Exupéry: « Nous n'héritons pas la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants » ?
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« hommes moins soumis aux dangers de toutes sortes.

Aristote montre par exemple que la philosophie est néedans un pays, la Grèce, où le loisir était rendu possible grâce au confort lié au développement technique.La technique joue un rôle dans l'évolution des autres éléments de la civilisation : échanges économiques,relations humaines, savoir, vie de l'esprit.

Certaines civilisations se distinguent par le dynamisme de leurprogrès technique à certains moments de leur histoire.

La civilisation chinoise, par exemple, s'est montrée trèscréative au Moyen Age et a fait des découvertes techniques considérables.

Et souvent, dans l'histoire, descivilisations plus avancées que d'autres techniquement, ont montré une puissance supérieure. ...

et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature (Descartes) Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de latechnique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la dominationtechnicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sacompréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriationchrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir surl'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendrele monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue commecoupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action,de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent,mais principalement aussi pour la conservation de la santé [...] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative),c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine,elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme onagit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement,artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »).. »

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