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La vérité doit-elle se méfier de l'opinion ?

Publié le 17/10/2005

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Seule cette capacité lui permettra de parvenir réellement à la « scientificité » (esprit objectif). La difficulté est donc de se méfier des opinions hâtives, des habitudes de pensée (même celles dites « scientifiques » et cependant fausses) et autres a priori. L'esprit scientifique, seul capable d'atteindre la vérité, est le résultat d'une soustraction, dans la mesure ou il se débarrasse lui-même de ses adhésions et de ses entraînements naturels. Ces opinions fallacieuses sont autant d' « obstacles épistémologiques » (obstacles à la connaissance) qui empêchent la science de se dépasser. Le sens du mouvement scientifique sera : « Rejet-Projet-Objet ». C'est en un sens cartésien que Bachelard définit donc les prémisses de l'esprit scientifique. Le « rejet » des opinions communes et habitudes trompeuses de pensée sont en accord avec la méthode cartésienne d'accès à la vérité. C'est le doute méthodique qui sera la base du succès. Il s'agit ainsi de douter de tout ce qui ne paraît pas absolument certain et indubitable (Cf. Discours de la méthode).

La tâche que l'on assigne communément à la philosophie est la recherche de la vérité. Pour autant celle-ci s'attache à réfléchir et discuter, en premier lieu, sur ce que l'opinion commune considère comme des vérités. C'est sans doute ici une problématique majeure qui se pose à la philosophie : la nature du rapport entre opinion et vérité. Le plus souvent l' « amour de la sagesse « pose la doxa (« opinion « en grec) pour mieux, en dernier lieu, la réfuter. La philosophie, de fait, ne nie pas l'opinion mais la reprend pour la disputer.

Une question se pose alors : la vérité doit-elle se méfier de l'opinion ?

Pour y répondre, deux questions sous-jacentes doivent être posées et résolues :

  • Une définition successive de la vérité puis de l'opinion nous éclaire-t-elle sur la distinction de ces deux notions ?

  • Ne peut-on pas parler d' « opinion vraie « ?

 

« La science elle-même peut être mise en cause dans sa prétention de vérité.Nombreux penseurs l'on mis en évidence et notamment Bachelard.

Celui-cis'interroge sur le rapport entre vérité et erreur dans le cadre de laconnaissance humaine.

Dans La formation de l'esprit scientifique , celui-ci veut apporter, selon ses dires, sa « contribution à une psychanalyse de laconnaissance objective ».

Le sens qu'il attribue à cette « psychanalyse »c'est la capacité de l'esprit humain à se déprendre de son passé d'images, dereprésentations et d'adhésion spontanée à l'immédiat (apparences).

Seulecette capacité lui permettra de parvenir réellement à la « scientificité »(esprit objectif).

La difficulté est donc de se méfier des opinions hâtives, deshabitudes de pensée (même celles dites « scientifiques » et cependantfausses) et autres a priori .

L'esprit scientifique, seul capable d'atteindre la vérité, est le résultat d'une soustraction, dans la mesure ou il se débarrasselui-même de ses adhésions et de ses entraînements naturels.

Ces opinionsfallacieuses sont autant d' « obstacles épistémologiques » (obstacles à laconnaissance) qui empêchent la science de se dépasser.

Le sens dumouvement scientifique sera : « Rejet-Projet-Objet ». La psychanalyse de la connaissance chez BACHELARD On comprend alors que la « psychanalyse de la connaissance objective » qu'entreprend Bachelard n'a que peu de rapports avec celle de Freud.

Il ne s'agit ni de plonger dans les profondeursdu moi, ni d'éclairer les difficultés présentes de l'individu à partir de son histoire singulière, mais simplement derepérer ce que la rencontre des objets du monde suscite en nous de rêves et de productions imaginaires.

Dissiperles songes qui viennent obstruer l'accès de l'esprit humain au réel pour rendre possible la connaissance objective,telle est la première motivation de la « psychanalyse » bachelardienne.

Car ces rêves de l'esprit ne vont pouvoirêtre écartés qu'après avoir été mis en pleine lumière : l'esprit humain ne peut se déprendre de ses rêves qu'en s'yconfrontant.

L'imagination poétique semble donc dans un premier temps être simplement ce qui doit être écarté pourque la rencontre avec l'objet puisse se faire, pour que l'esprit devienne apte à se former à la science.

Ce que laconnaissance doit délaisser pour devenir objective ne se perd pas, et surtout ne perd rien de sa qualité deproduction de l'esprit, et va par conséquent se retrouver du côté d'une « métaphysique de l'imagination ».Toutefois, à mesure que Bachelard va progresser dans l'exploration des productions de l'imaginaire, il va apprendre àen découvrir la consistance et la logique propre.

L'imagination a ses lois propres.

Elle aussi doit se délivrer du «réalisme », elle doit être « purifiée » à son tour de ce qu'il y a de déjà rationnel dans son approche de l'objet.

Lapoétique de la rêverie, non moins que la connaissance rationnelle, rencontre ses obstacles, dont elle doit se dégagerpour prendre son essor.

Seule une psychanalyse des images trop familières, trop pleines de l'objet, peut libérer lesmétaphores poétiques.

La psychanalyse bachelardienne revêt alors un double sens : libérant la connaissancerationnelle de la rêverie, elle libère aussi bien l'imagination des entraves que constituent pour elle les rigueurs de laraison.

Raison et imagination sont deux facultés jumelles qui ne peuvent, l'une comme l'autre, être pleinement elles-mêmes qu'en étant rigoureusement distinguées.Dès lors, la perspective initiale se voit profondément modifiée, et les productions imaginaires ne sont plus ce qu'ils'agit de purement et simplement mettre à l'écart.

Dans la connaissance objective également, l'esprit est loin d'êtrepassif : c'est à lui au contraire que revient l'initiative de poser les questions et de formuler les hypothèses.

Ce quiprovient du sujet n'est donc pas pur obstacle à la connaissance du réel, et il y aurait alors deux manières, pourl'esprit, d'être actif dans son exploration du monde : l'imagination et la raison.

D'où vient à la raison sa puissanced'interroger le réel ? Car si la spontanéité de l'imagination constitue sa nature propre, c'est celle de la raison qu'ils'agit d'expliquer.

À mesure que Bachelard approfondit ses recherches sur l'imagination, celle-ci va venir dans sapensée supplanter la raison au titre de puissance maîtresse de l'esprit humain.

Faire droit aux exigences del'imagination, c'est lui reconnaître toute sa place dans les productions de l'esprit humain, et non dans les seulesproductions imaginaires.

Si « l'impulsion originelle » qui oriente l'esprit humain vers le monde « se divise » pourdonner naissance à l'imagination et à la raison, la raison humaine ne peut être observée seule, et l'imagination est,elle aussi, porteuse de quelque chose de l'impulsion originelle sans laquelle la raison ne peut être replacée dans savéritable perspective. C'est en un sens cartésien que Bachelard définit donc les prémisses de l'esprit scientifique.

Le « rejet » des opinionscommunes et habitudes trompeuses de pensée sont en accord avec la méthode cartésienne d'accès à la vérité.C'est le doute méthodique qui sera la base du succès.

Il s'agit ainsi de douter de tout ce qui ne paraît pasabsolument certain et indubitable (Cf.

Discours de la méthode ).

Ce qui peut ressembler à une vérité doit être rigoureusement analysé avant d'y donner son assentiment.

Le point pivot de la vérité cartésienne sera trouvé dansle « Je pense ».

En effet, un « dieu trompeur » ou un « Malin-génie » pourrait bien me donner l'illusion du vrai et enfait me tromper intégralement, ceux-ci ne peuvent cependant m'empêcher de douter, de penser ! D'où la célèbreformule cartésienne « Cogito ergo sum » (« Je pense donc je suis »), affirmant la certitude de la vérité de mon existence par le simple fait que je pense.

L'opinion devra donc se confirmer en vérité par la certitude que je suisbien ce que je suis et que je vis bien ce que je vis.

Se méfier de l'opinion chez Descartes signifie justement cemouvement de la pensée vers la vérité.

C'est pour cette raison que le doute est, chez lui, érigé en méthodeabsolue.. »

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