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La vérité, est-ce rejeter toutes nos croyances ?

Publié le 27/02/2008

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Si les valeurs ne sont plus des absolus mais des croyances fondamentales, c?est qu?elles renvoient toujours à des pulsions. Dans sa conception de la vérité en tant que valeur se rapportant à une pulsion plutôt qu?à une essence, le rejet des croyances implique nécessairement le rejet de la vérité.     3 - Croyances et science    - Le problème fondamental que pose Bachelard est celui de l?opinion : il faut surmonter l?opinion. Toute culture scientifique doit commencer par une catharsis intellectuelle en ce sens que celle-ci est toujours imprégnée d?une « connaissance sauvage ». La science connaît contre une science antérieure en détruisant des connaissances mal faites. « Quand il se présente à la culture scientifique, l?esprit n?est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l?âge de ses préjugés ». L?opinion « ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. »   - Outre le premier obstacle épistémologique que constitue l?opinion, il en existe un deuxième tout aussi néfaste : l?image. Une seule image a le pouvoir de signifier toute l?explication car les métaphores séduisent la raison.

« - Outre le premier obstacle épistémologique que constitue l'opinion, il en existe un deuxième tout aussi néfaste :l'image.

Une seule image a le pouvoir de signifier toute l'explication car les métaphores séduisent la raison.

On nedécrit jamais par un mot.

On explique toujours par une pensée.

Bachelard prend l'exemple de l'éponge.

L'explicationqui s'appuie sur l'image de l'éponge finit par déduire les propriétés de l'éponge.

La comparaison devient l'explication.L'image véhicule par contamination les propriétés.

« On pense comme on voit, ce qu'on voit : une poussière colle à la paroi électrisée, donc l'électricité est une colle, une glu ». L'épistémologie de Bachelard réactualise l'idée essentielle du platonisme : la science se constitue par ce gesteintellectuel qui récuse l'expérience.

Pour Bachelard (comme pour Platon) le savoir scientifique commence par unerupture avec l'expérience ; par se méfier des synthèses spontanées de la perception.

Car l'expérience première estun obstacle et non une donnée.

C'est même le premier obstacle que la science doit surmonter pour se construire.C'est que la science est ennuyeuse : le réel auquel elle a affaire est filtré, classé, ordonné selon des relationsintelligibles, quantifié, prêt à la mesure.

Au contraire, l'expérience première, spontanée, parle à l'imaginaire.

L' «observation première se présente comme un libre d'images : elle est pittoresque, concrète, vivante, facile.

Il n'y aqu'à la décrire et s'émerveiller ».

Devant elle, nous sommes au spectacle.

Entre l'expérience spontanée du feu parexemple et la connaissance des lois de la combustion, quel écart ! D'un côté un univers qualitatif et affectif : le feuqui crépite dans l'âtre, le bien-être, les couleurs, la fascination, le feu qui « chante » et qui « danse » ; de l'autreun processus physico-chimique dépouillé de toute poésie, une simple modification quantitative des éléments.

L'explication primitive que Comte nomme « métaphysique » - l'explication par les « vertus » occultes- est en faitnaïvement psychologique : la nature a horreur du vide comme Madame la baronne a horreur du thé.

Aristote suivaitla suggestion des sens lorsqu'il distinguait les corps lourds dont le lieu naturel est le bas et les corps léger dont lelieu naturel est le haut.

Les corps inertes sont ici involontairement assimilés à des hommes qui s'efforcent deretrouver leur « chez soi ».

Spontanément « je vois le monde comme je suis » et non pas comme il est, selonl'heureuse expression d'Eluard.

Et je ne projette pas seulement sur le monde mes dispositions personnelles maisencore tous les mythes que je tiens de la tradition.

Ainsi les observateurs de l'aurore boréale du 11 octobre 1527décrivent qu'ils virent dans le ciel des têtes ensanglantées de damnés et des diables cornus armés de tridents et deglaives flamboyants.L'attitude scientifique apparaît alors comme une rupture avec l'attitude naturelle.

La science, bien loin de prolongerla vision spontanée que nous avons de l'univers, la transforme radicalement.

Aux faits « colorés et divers » de laperception commune elle substitue un univers de quantités abstraites : à la place du sensible sonore et coloré elledécouvre des vibrations dont on peut mesurer longueur d'ondes et fréquence : à la diversité empirique elle substituel'unification rationnelle : non seulement, pour la chimie, les corps infiniment divers se ramènent à une centaine decorps simples, mais encore ceux-ci sont-ils composés d'atomes, d'électrons : là où la perception immédiate voit desêtres, la science ne connaît que des rapports ; toutes les propriétés apparentes des choses se ramènent à desrelations avec d'autres choses ; la chaleur apparente d'un corps s'explique par sa « conductibilité », le poids dépenddu champ de gravitation , la couleur d'un objet de la lumière qu'il réfléchit.

ConclusionAvant de saisir la vérité, il faut apprendre une méthode philosophique qui nous fasse franchir les obstacles que sontles opinions et les croyances.

Mais cet obstacle est lui-même une image car des croyances s'insinuent toujours dansles explications scientifiques dès lors que des métaphores sont utilisées.. »

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