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La vérité est-elle prisonnière du langage ?

Publié le 23/01/2004

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De la connaissance, on peut attendre qu'elle nous rende capables d'agir sur le monde, qu'elle ait non seulement une utilité, mais aussi un pouvoir. Cette attente présente toutefois des dangers, car nous pourrions nous contenter de la connaissance seulement efficace, à savoir de réduire notre approche des choses à la seule perspective, toute pragmatique, de l'action que nous pouvons exercer sur elles. Ce danger semble d'autant plus réel que toute connaissance apparaît comme limitée, partielle, provisoire. C'est aussi le cas de la science, empêtrée dans les contradictions entre théorie et pratique, entre action et réflexion, entre vérité et réalité, entre certitude et interrogation. obbes : Car vrai et faux sont des attributs de la parole, et non des choses. Là où il n'est point de parole, il n'y a ni vérité ni fausseté. Il peut y avoir erreur, comme lorsqu'on attend ce qui n'arrivera pas ou qu'on suppose ce qui n'est pas arrivé : mais ni dans un cas ni dans l'autre on ne peut vous reprocher de manquer à la vérité. Puisque la vérité consiste à ordonner correctement les dénominations employées dans nos affirmations, un homme qui cherche l'exacte vérité doit se rappeler ce que représente chaque dénomination dont il use, et la placer en conséquence : autrement, il se trouvera empêtré dans les mots comme un oiseau dans des gluaux ; et plus il se débattra, plus il sera englué. C'est pourquoi en géométrie, qui est la seule science que jusqu'ici il ait plu à Dieu d'octroyer à l'humanité, on commence par établir la signification des mots employés, opération qu'on appelle définitions, et on place ces définitions au début du calcul.On voit par là combien il est nécessaire à quiconque aspire à une connaissance vraie d'examiner les définitions des auteurs qui l'ont précédé, de les corriger lorsqu'elles sont rédigées avec négligence, ou bien de les composer par lui-même.
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« pensées. -La langue n'est peut-être pas la condition nécessaire à la pensée, car les arts semblent êtres d'autres vecteurs dela pensée.

Il existerait une pensée ineffable qui n'a pas besoin de la langue pour se développer.

« Sur l'ineffable, il ya de quoi parler et chanter jusqu'à la consommation des siècles », déclare Jankélévitch dans La musique et l'ineffable .

Pour l'auteur, la musique ne dit pas quelques chose en particulier, mais ouvre une profondeur infinie de significations, sur le mode de l'évocation, qui débordent les limites mêmes de la pensée.

Les poètes savent quant àeux s'approprier la langue et l'utiliser à loisir pour exprimer le fond de leur pensée.

La langue est malléable, et necantonne pas la pensée pour les poètes, qui jouent avec les mots et entre les mots. -La psychanalyse de Freud, en découvrant l'existence de l'inconscient, affirme que l'individu a des pensées qu'il neconnaît pas lui-même consciemment, donc qu'il ne peut formuler dans sa langue.

Le problème est alors nonseulement que sans la langue, on ne peut communiquer nos pensées à autrui, mais encore qu'il n'est pas sûr quenous en ayons nous-même conscience.

La langue permet finalement de nous approprier nos pensées, par la maîtrisequ'elle nous donne sur elles.

La langue, en formulant nos pensées, nous en donne le contrôle.

On pourrait doncpenser en dehors d'une langue, mais ce serait alors une pensée non maîtrisée, indépendante de notre volonté, quireste intuitive voire inconsciente.

Une telle pensée peut-elle être vraiment dite mienne ? 3ème partie : Mais c'est la langue qui permet l'épanouissement de la pensée. Les mots nous apprennent à nous exprimer, à penser, réfléchir.

Ce sont des outils pour la réflexion.

Il semble quel'on ne puisse véritablement avoir une pensée forte, affirmée, mienne, que dans les limites de la langue.

C'est lalangue qui rend possible notre pensée de façon claire et précise.

Nous apprenons à penser en apprenant à parler.Formuler les mots permet de formuler la pensée.

Les mots sont des outils dont on se saisit pour élaborer nosraisonnements.

Pour que la pensée puisse être riche, qu'elle se développe, elle a besoin de s'appuyer sur les motsqui la soutienne et lui permette de progresser sans se dissoudre instantanément dans le non-dit qui resteimpalpable, insaisissable.

La pensée a besoin d'un support pour se développer.

En effet, on ne peut jamais penser àquelque chose précisément sans passer par les mots. Pour Hegel, la langue est ce qui rend possible la pensée.

Pour lui, une pensée au-delà du langage est une pensée quin'existe pas encore.

Il faut pouvoir formuler notre pensée pour qu'elle existe vraiment.

Les mots de la languepermettent de représenter des choses abstraites ou même irréelles (un polygone à mille côté, la justice, le temps,un animal merveilleux…).

Ce qui n'est pas nommé ne possède aucune existence et aucune réalité.

C'est donc lalangue qui permet la pensée.

Loin d'être prisonnière, la pensée est alors libérée par la langue.

La pensée ne peutpas se passer du langage car sans lui elle n'aurait aucun mode d'existence structuré. Pour Merleau-Ponty, le langage est le lieu de la pensée : « Exprimer pour un sujet parlant, c'est prendreconscience ; il n'exprime pas seulement pour les autres, il exprime pour lui-même ce qu'il vise ». Conclusion : Lorsqu'on ne trouve pas le bon mot pour exprimer ce que l'on pense, on est porté à croire que notre pensée estdépendante de la langue que nous parlons, et que nous ne pouvons penser en dehors d'une langue.

D'une langue àl'autre, on s'aperçoit que la vision du monde n'est pas la même, et que l'on pense différemment.

La langue, qui estun système de signe et un outil nécessaire à la communication, structure notre pensée, et la formate.

Cela nesignifie pourtant pas que la langue soit le principe de la pensée.

Il est possible d'envisager l'existence d'une penséepréalable à la langue, une pensée intuitive, immédiate, indépendante de la langue qui n'en serait que le vecteurd'expression.

Dans ce cas, on peut penser en dehors de la langue, mais une telle pensée non formulée apparaîtplutôt comme un en-deçà de la pensée, une pensée qui n'est pas encore ma pensée.

La pensée peut exister en dehors du langage, mais on ne peut penser, en tant qu'acte volontaire ou accepté de l'esprit, en dehors de lalangue qui nous la restitue effectivement.

En effet, devant la confusion des modes de pensée tel que le rêve, lesarts, les émotions, qui ne sont que jaillissements de sens indéchiffrables, on s'aperçoit alors que la langue est ce quilibère réellement la pensée, la rend intelligible, et lui permet de se développer et de s'enrichir.

La langue fait vivre etcroître la pensée, en lui offrant une structure pour se constituer.

On ne peut donc penser de manière intelligible endehors de la langue, car la langue est le lieu véritable de la pensée.. »

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