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La vérité Nietzsche

Publié le 11/02/2015

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Textes de Nietzsche sur la vérité 1° Le faux est indispensable à la vie Qu'un jugement soit faux, ce n'est pas, à notre avis, une objection contre ce jugement; voilà peut-être l'une des affirmations les plus surprenantes de notre langage nouveau. Le tout est de savoir dans quelle mesure ce jugement est propre à promouvoir la vie, à l'entretenir, à conserver l'espèce, voire à l'améliorer. Et nous sommes enclins par principe à affirmer que les jugements les plus faux (et parmi eux les jugements synthétiques a priori ) sont pour nous les plus indispensables, que l'homme ne pourrait pas vivre sans admettre les fictions de la logique, sans ramener la réalité à la mesure du monde purement imaginaire de l'inconditionné et de l'identique, sans fausser continuellement le monde en y introduisant la notion de nombre - au point que renoncer aux jugements faux, ce serait renoncer à la vie, nier la vie. Admettre que le non-vrai est la condition de la vie, certes c'est résister dangereusement au sentiment qu'on a habituellement des valeurs, et une philosophie qui se permet cette audace se place déjà, de ce fait, au-delà du bien et du mal.   Nietzsche, Par delà le Bien et le Mal §4  2° En quoi nous sommes, nous aussi, encore pieux. Dans la science, les convictions n'ont pas droit de cité, voilà ce que l'on dit à juste titre : c'est seulement lorsqu'elles s'abaissent au rang modeste d'une hypothèse, d...
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« nous ne le comprenons que trop, lorsque nous avons commencé par sacrifier et égorger sur cet autel les croyances l’une après l’autre ! – Par conséquent, la « volonté de vérité » ne signifie pas « je ne veux pas que l’on me trompe », mais au contraire – il n’y a pas d’autre choix – « je ne veux pas tromper, pas même moi-même » : et nous voilà de ce fait sur le terrain de la morale.

Qu’on prenne en effet la peine de se demander de manière radicale : « pourquoi ne veux-tu pas tromper ? », notamment s’il devait y avoir apparence – et il y a apparence ! – que la vie vise à l’apparence, je veux dire à l’erreur, la tromperie, la dissimulation, l’aveuglement, l’aveuglement de soi, et si d’autre part la grande forme de la vie s’était toujours montrée en effet du côté des hommes les plus dénués de scrupules.

Il se pourrait qu’un tel projet soit, si on l’interprète avec charité, un donquichottisme, une petite folie d’exalté ; mais il pourrait encore être quelque chose de pire, à savoir un principe de destruction hostile à la vie… » « Volonté de vérité » cela pourrait être une secrète volonté de mort.

– De sorte que la question : pourquoi la science ? renvoie au problème moral : à quoi tend de manière générale la morale, si la vie, la nature, l’histoire sont « immorales » ? Il n’y a pas de doute possible, le véridique, dans ce sens audacieux et ultime que présuppose la croyance à la science, affirme en cela un autre monde que celui de la vie, de la nature et de l’histoire ; et dans la mesure où il affirme cet « autre monde », comment ne doit-il pas par là même – nier son opposé, ce monde, notre monde ?…Mais on aura compris où je veux en venir, c’est-à-dire au fait que c’est toujours sur une croyance métaphysique que repose la croyance à la science, que nous aussi, hommes de connaissance d’aujourd’hui, nous sans-dieu et antimétaphysiciens, nous continuons d’emprunter notre feu aussi à l’incendie qu’a allumé une croyance millénaire, cette croyance chrétienne, qui était aussi la croyance de Platon, que Dieu est la vérité, que la vérité est divine…Mais si cette croyance précisément ne cesse de perdre toujours plus sa crédibilité, si rien ne s’avère plus divin, sinon l’erreur, la cécité, le mensonge, si Dieu lui-même s’avère être notre plus long mensonge ? " Nietzsche, Le Gai Savoir (1881-1887) § 344. »

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