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La vérité scientifique a-t-elle une histoire ?

Publié le 18/03/2009

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Demander si la vérité scientifique a une histoire exige qu'on élucide le rapport de la vérité scientifique à sa temporalité. Le sujet nous fait donc travailler sur un syntagme, « la vérité scientifique « et deux termes : l'histoire et le temps, l'histoire impliquant la notion de temps. L'implication ici ne voulant signifier rien d'autre que le fait de réfléchir sur l'histoire présuppose que nous devions nécessairement envisager le temps, c'est-à-dire réfléchir sur l'histoire revient à envisager une certaine configuration du temporel. A partir de là, si nous estimons que répondre à la question, c'est résoudre le rapport de la vérité scientifique à la temporalité, alors, nous pourrions transformer le sujet et énoncer : La vérité scientifique est-elle soumise au temps ? Ou encore la vérité scientifique est-elle temporelle, relative au temps ? C'est-à-dire la vérité scientifique est ce une variable du temps ?

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« comprendre « l'avoir une histoire » autrement, au lieu de penser une personne, penser un personnage, mais ici onpourrait penser qu'avoir des histoires, cela peut être également pouvoir raconter des histoires, ou en inventer.Questionnant alors le rapport entre vérité scientifique, erreur scientifique et mensonge scientifique (si ce derniersyntagme a un sens).

Cette dernière partie travaillant alors toute une déontologie de la scientificité, mais aussi lerapport entre l'autorité, le pouvoir et la vérité, de l'avoir raison, et aussi d'imposer cette raison et tout un ensemblede structures, mais aussi de mécanismes qui rendent possible cette raison.Si nous supposons que la véritéscientifique a une histoire, ne sommes nous pas confrontés à la série de questions suivantes :Est-ce quel'historicité, ou plutôt : en supposant l'historicité des vérités scientifiques, relativise-t-on ou s'oppose-t-on à leurprétendue objectivité, universalité ? Conduit-elle à un relativisme des vérités scientifiques ? C'est-à-dire d'énonceret de faire dépendre la valeur de vérité d'une proposition scientifique à différents facteurs, comme celui de contextesocial, par exemple.

Cela conduirait, par exemple, à penser que les propositions mathématiques (les mathématiquesétant une science, les propositions vraies en mathématiques sont des vérités scientifiques) n'expriment pas unenécessité réelle et sont réductibles à des propositions anthropologiques.

Il suffit alors d'énoncer une seuleproposition p tel que cette proposition est inconditionnellement vraie.

Or Euclide a démontré qu'il existe une infinitéde nombres premiers.

Cette démonstration prouve que si quelqu'un affirme un jour avoir trouvé le plus grand nombrepremier, il sera possible de lui montrer qu'il a tort, montrant que la valeur de vérité d'une proposition mathématiqueest indépendante de son énonciateur.

La vérité scientifique s'oppose même à tout relativisme.

Finalement nous nousinterrogeons sur une possible opposition entre vérité scientifique et histoire, si parler d'historicité des véritésscientifiques n'est pas contradictoire avec le concept même (et donc avec tout ce qu'elle désigne) de véritéscientifique.

Mais il s'agit maintenant de préciser ce que nous entendons par vérité scientifique.

Nous pouvons déjàestimer que le terme vérité scientifique prend sens parce que nous pouvons facilement envisager qu'il existe unevérité non scientifique.

Mais il existe un champ commun entre la vérité en général et la vérité scientifique.

Nouspouvons reprendre la définition d'Aristote : «dire de ce qui est qu'il est, ou de ce qui n'est pas qu'il n'est pas, c'estdire vrai » qui met en évidence deux critères essentiels.

D'une part, comme nous l'avons énoncé, la vérité est del'ordre du discours, et elle est l'adéquation entre la proposition et son objet, c'est-à-dire que bien que compris dansle discours, elle ne lui est pas réductible.

Le terme d'objet étant ici à retenir.

Il s'agit alors de trouver un critère dedistinction à l'intérieur du champ même de vérité.

Heidegger, dans Le Sophiste, analyse le terme d'alètheia enmettant en évidence le a- privatif.

Il fait remarquer que le terme vérité qui est pour nous, positif est négatif dans laGrèce antique.

Interprétant cet a- privatif comme un certain rapport à la vérité, rapport de non- immédiateté c'est-à-dire : la vérité doit être l'objet d'une recherche, elle n'est pas transparente et évidente.

Cela signifie que nouspouvons déjà exclure toutes les propositions qui ne sont que des informations factuelles de la vie courante.

Lavérité doit donc être dévoilée elle est un processus de recherche.

En ce sens, la présence du prédicat « scientifique» rend encore plus important ce processus, tout comme il faut la présence décisive d'une preuve, ou d'une méthodepossédant des garanties épistémologiques.

La vérité scientifique doit donc pouvoir répondre de son titre, sonénonciation doit s'accompagner d'un régime démonstratif qui contraint l'ensemble des personnes à reconnaître sontitre.

Supposons que la preuve scientifique ne soit pas nécessaire alors le terme scientifique est un qualificatifvide.

Elle ne relève donc pas d'un « prétendu sens commun » ni de « vérités immédiates ».

Cela signifie égalementqu'à une date t donnée, il y a des vérités scientifiques qui ne peuvent être trouvées (ce qui est évident).

Unelecture du Menon conforte ces deux aspects.

Premièrement, le constat d'une ignorance et l'importance d'unerecherche (donc de nécessité du temps) et principalement la garantie de vérités atemporelles dont leur localisationmétaphorique est celle presque d'un autre monde avec lequel nous pouvons entrer en contact.

Cela signifie qu'ilexiste un ensemble de propositions que l'on pourrait également nommer (et qu'une certaine tradition philosophique anommé ainsi) « vérités éternelles », c'est-à-dire pour tout t, si p appartient à cet ensemble alors p est vrai.

Nousavons alors un ensemble de propositions dont l'opérateur : remise en question, n'aurait aucune proposition de cetensemble comme variable.

Il existe donc une science faite, figée.

Nous pourrions déjà faire intervenir ici, un aspectimportant de notre réflexion, l'institutionnel par une illustration.

Il était possible d'envoyer des plis cachetésconcernant des travaux scientifiques au quai Conti, plis qui ne seront ouvert que bien plus tard de leur envoi doncde leur écriture.

Cette particularité n'a de sens que si l'on présuppose une valeur indépendante de son actualité, etelle est même basée sur cet aspect intemporel des vérités scientifiques.

On peut également encore appuyer cetteparticularité.

Si une vérité scientifique énonce des propositions sur un objet tel qu'il est réellement, alors en vertudu principe de non-contradiction l'objet est ceci ou n'est pas cela.

La terre est peut être le centre de l'univers, maisce dont nous sommes sur c'est qu'elle est quelque part.

On ne peut pas à la fois maintenir le système héliocentriqueet à la fois le système géocentrique et lorsqu'on parle de l'histoire d'un élément (au sens où la Terre a une histoire)on ne désigne ici que ces changements ou son évolution, l'histoire ici se rattache à l'objet étudié et non à la véritéscientifique qui étudie l'objet.

En effet, quand nous disons que les choses ont une histoire, c'est soit une histoirepour des hommes, soit celle des changements qui s'opèrent dans la nature, l'altération par exemple d'un objet parl'usure du temps ou les changements naturels.

Malgré tout, en réduisant la vérité scientifique à cet ensemble idéalou théorique, nous risquons d'instaurer une fracture entre le résultat et le processus de recherche du résultat, etmême de ne pas comprendre comment une telle vérité scientifique a pu être énoncée.

En effet, si n'est pris encompte que le résultat et les méthodes expérimentales ou la théorie qui permettent d'atteindre ce résultat, nerisquons nous pas d'avoir une image de la science stéréotypée que faisait déjà remarquer Poincaré dans La scienceet l'hypothèse : « Pour un observateur superficiel, la vérité scientifique est hors d'atteinte du doute ; la logique dela science est infaillible et, si les savants se trompent quelquefois, c'est pour en avoir méconnu les règles.

» et quesouligne également Kuhn (Introduction de La structure des révolutions scientifiques) en faisant remarquer le risqued'une telle conception de la science pour la recherche.

D'autre part nous risquons de ne pas prendre en compte desthéories essentielles pour notre science actuelle.

La dichotomie entre vérité et fausseté, exclut même de pouvoircomprendre les théories passées et le rôle essentiel de l'erreur.

En effet, comme il est exclut de pouvoir dire qu'unevérité change au cours du temps, ce qui est contradictoire avec la définition même de vérité, nous devons bienreconnaître la fausseté de certaines conceptions.

Or si l'énonciation d'une vérité scientifique dépend d'une autre. »

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