La violence a-t-elle un sens ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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contrôle du sujet mais le fruit d'un calcul.
b) D'un autre point de vue, la violence peut être considérée comme « accoucheuse de l'histoire » par Marx.
La violence est nécessaire au changement historique.
Il se pose alorsla question de sa légitimité.
La fin justifie-t-elle les moyens ?
c) Par ailleurs, outre que la violence peut avoir un sens, et à ce titre, peut être un moyen, laviolence n'est pas forcément le moyen qui reste en dernière instance, ce qui vient aprèsqu'on ait tout tenté.
La violence peut être instrumentalisée de façon méticuleuse, préparée,encadrée.
C'est ce que l'on constate dans la guerre contemporaine, où la maîtrise de laviolence est devenue un aspect essentiel.
De plus, la torture est tout sauf une violenceexplosive, soudaine et brusque mais une violence orchestrée et réfléchie.
La violence n'estdonc pas nécessairement sans forme, elle a dans le cas de la torture un but précis.
Si la violence peut avoir un sens, c'est-à-dire une fin, la fin lui donne t-elle un sens ? Par exemple,l'enjeu de la guerre donne-t-il un sens aux atrocités qui s'y déroulent ?
3.La violence peut-elle être justifiée ?
a) Tout Etat fait ou peut faire usage de la force, il peut forcer les individus à faire ce que cesderniers ne veulent pas ou empêcher ce qu'ils veulent faire.
Violenter en vue d'amenerquelqu'un à agir dans un sens est l'autre mode de la persuasion.
L'Etat a par ailleurs selon lesociologue Weber « le monopole de la violence légitime » , c'est-à-dire non pas que laviolence de l'Etat soit légitime, mais qu'il s'arroge seul le droit de faire usage de la violence, etque cet usage est reconnu comme légitime (ce qui ne veut pas dire qu'il le soit) en oppositionà un usage privé de la violence.
b) Mais si la violence est le seul recours pour une fin légitime, n'est-elle pas justifiée ? Parexemple, l'esclave ou l'opprimé n'a t-il pas le droit, voire le devoir de se révolter ? Sansl'usage de violence, on ne voit pas comment il pourrait y parvenir.
On rejoint la violencecomme accoucheuse d'histoire.
Conclusion :
Ainsi la violence n'a pas toujours de but, elle peut être l'expression d'une colère soudaine ou d'un désarroi constant.
Mais elle peut être réfléchie et devenir un moyen efficace pour une fin bonne ou mauvaise.Celui qui fait preuve de violence en vue d'une fin, quelle qu'elle soit, est bien davantage responsable que laviolence qui tombe sous le coup de la passion.
La violence ne s'oppose pas toujours à la raison, elle peut êtrel'expression d'un calcul froid mais aussi se justifier au nom d'une cause.
Mais aucune fin ne justifie tous lesmoyens.
Aucune fin, fut-elle juste, ne donne pleinement sens à un usage conscient et intempestif de la violence etde la brutalité..
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