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La violence est-elle naturelle ?

Publié le 22/02/2012

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Ainsi l'hypothèse de l'homme naturellement violent peut être fondée sur l'instinct animal qui sommeille encore en lui, instinct de survie, et de défense. Pourtant, il n'est pas déraisonné d'affirmer que la société ne canalise pas la violence, bien au contraire, parce qu'elle crée l'injustice, et même développe et nourrit les passions humaines. Peut-on dire que les deux thèses sont valables ? Les deux points de vue sont-ils véritablement incompatibles ? Il est impossible de trancher pour l'une ou l'autre, bien qu'il soit certain que la société a bien corrompu la nature humaine mais pourtant les hommes se battent et font la guerre depuis le début des temps.

« La violence est-elle naturelle à l’homme ? De nombreuses perversions de la nature humaine suscitent un intérêt philosophique tout particulier, notamment sur la part deresponsabilité de la société dans ces perversions.

La violence est une agressivité brutale dans les actes ou dans les propos.

On entendpar « naturelle » tout ce qui est inné, c’est-à-dire non obtenu artificiellement, non acquis.

En s’interrogeant sur l’origine de la violence,on en vient à se demander si les hommes sont violents par nature ou si cette violence est suggérée par la société, par l’environnementqui les entoure.

Soit l’homme est violent parce qu’il y est disposé par nature, soit il l’est parce que la vie sociale lui donne l’occasion demanifester une certaine agressivité, qu’il n’a pas à l’origine.

Il faudra donc s’intéresser d’abord à la thèse selon laquelle l’homme seraitviolent de manière naturelle, puis voir ce qui relève de la responsabilité environnementale. Affirmer que l’homme est naturellement violent n’est possible que si on considère qu’il existe quelque chose en lui qui, par nature, ledisposerait spontanément à porter atteinte à l’intégrité du droit d’autrui.

En tant qu’être vivant, l’homme possède des instincts qui luipermettent de se conserver et de se perpétuer, de manière offensive ou défensive. De plus, il est d’autant plus « violent » quand il s’agit de sa propre survie.

Mais cette violence peut exister même indépendamment desa propre survie.

On connaît de nombreux cas de violence gratuite.

Il semblerait que la violence de l’homme dépasse parfois lalégitime défense.

En effet, il s’agit parfois de la satisfaction de pulsions, mais non indépendamment de notre nature.

Si l’homme se batpour détruire, faire le mal, agresser, voire tuer, c’est non seulement pour vivre, survivre, mais aussi pour en tirer davantage (argent,objets…).

C’est aussi pour priver les autres de ce qu’ils ont, par jalousie, ou bien par envie. L’homme obéit souvent à ses pulsions, d’autant plus lorsque la raison n’est pas présente pour y fixer des limites.

Ces pulsions lepoussent à tout, y compris à la violence.

Et parfois, il lui est impossible de lutter contre celles-ci, elles deviennent tellement fortes qu’ilfinit par y céder. On rejoint là d’ailleurs la thèse pessimiste de Hobbes : « l’homme est un loup pour l’homme », pour lequel chaque homme est en conflitavec les autres, par nécessité d’une part mais aussi pour son avantage, que l’homme est naturellement violent. D’autre part, la société peut être l’une des causes de la violence humaine.

En effet, chaque société, malgré ses efforts pour maîtriser laviolence, pourrait être également à l’origine de celle-ci.

Elles n’ont pas toutes les mêmes mœurs, morales ou bien les mêmes lois, c’estpourquoi chacune a établi de manières différentes le rapport entre les individus.

Beaucoup d’entre elles tolèrent les actes de violence,soutiennent parfois même l’injustice.

Et c’est d’ailleurs précisément l’injustice, c’est-à-dire le fait que les uns possèdent sans l’avoirtoujours mérité, ce que les autres auraient davantage mérité, est à l’origine de nombreuses violences, qui visent ou bien à se vengerou bien à reprendre par la force.

L’introduction de la valeur (argent, objets de luxe, objets précieux, etc.) a constitué une sourcemajeure de violence. Mais on constate ici une cause bien plus profonde : la vie sociale en elle-même.

C’est la thèse soutenue par Rousseau.

Selon lui, la viesociale, parce qu’on s’y compare, met en évidence et amplifie les inégalités naturelles qui suscitent alors le mépris chez les plus douéeset la honte et l’envie des autres.

Ces passions peuvent conduire à l’agressivité.

Les richesses, les propriétés et les biens, qui reposentsur la société, sont des motifs qui peuvent faire appel à la violence des hommes.

Rousseau, quant à lui, incrimine les inégalités maisinnocente la nature humaine. La vie sociale est bien souvent la cause d’une corruption de l’homme, de la perversion de sa nature, et en fait, un être animé depassions qui le disposent à rechercher son profit au mépris ou aux dépends des autres.

De plus, la société actuelle fait cohabiter descultures mais surtout des religions différentes, et les sources de violence sont très souvent soit ethniques soit religieuses.

On assiste deplus en plus à des actes de violence racistes.

La société, en regroupant des personnes différentes, en créant la notion de propriété, derichesse, de bien, etc., a développé la violence dont l’homme peut faire parfois preuve. Ainsi l’hypothèse de l’homme naturellement violent peut être fondée sur l’instinct animal qui sommeille encore en lui, instinct de survie,et de défense.

Pourtant, il n’est pas déraisonné d’affirmer que la société ne canalise pas la violence, bien au contraire, parce qu’ellecrée l’injustice, et même développe et nourrit les passions humaines.

Peut-on dire que les deux thèses sont valables ? Les deux pointsde vue sont-ils véritablement incompatibles ? Il est impossible de trancher pour l’une ou l’autre, bien qu’il soit certain que la société abien corrompu la nature humaine mais pourtant les hommes se battent et font la guerre depuis le début des temps.. »

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